Les quartiers de la Basse Casbah
L' Amirauté et les quais de la Darse.
Prenons le boulevard des Palmiers,
- il nous ramène à la Darse,
le petit port réservé aux barques de plaisance et de pêche, l’animation y est grande,
et les couleurs y grouillent dans une suite de tableaux sans cesse renouvelés.
La baie d'Alger en 1850
Un peu d’histoire :
En ce temps là, les rochers du Penon étaient séparés du rivage.
- Le chroniqueur espagnol Mariana,
écrivit au début du XVI° siècle que le port d’alger était la terreur des Espagnols.
- Aussi l’Espagne
décida-t-elle de construire en 1510 sur les îlots faisant face à la casbah, la forteresse du Penon.
- Cette forteresse était approvisionnée unique par voie maritime.
- Alger était placé sous les canons des chrétiens.
Arriva l’année 1529,
- le nouveau Bey d’Alger,
Khayr al-Din ( Barberousse ) était résolu à se
débarrasser des Espagnols.
- Le 6 mai 1529 l’attaque commença avec le bombardement de la forteresse par plusieurs batteries.
En réponse les Espagnols firent pleuvoir sur
la ville des boulets qui endommagèrent maisons
et mosquées.
L’échange d’artillerie dura deux semaines.
Dès le début de l’attaque, le gouverneur avait demandé à Charles Quint de les secourir.
- Celui-ci envoya une flotte de secours.
- Malheureusement :
tous les pirates de l’Afrique du Nord se massèrent à hauteur de Mostaganem, le combat naval
fut si violent qu’il contraignit les Espagnols à rebrousser chemin et à regagner Carthagène.
- La situation au Penon devenait critique.
- Sous le bombardement incessant (jour et nuit) des brèches s’ouvraient dans les remparts.
- Les munitions, l’eau, les vivres commençaient à manquer.
- Le choléra se déclara.
- A l’aube du 27 Mai, Barberousse donna l’assaut final.
- Le combat se poursuivit acharné pendant toute la journée.
- En pénétrant dans le dernier réduit ibérique, les Maures furent surpris de ne trouver en face d’eux
que 53 espagnols sur les 150 qui composaient la garnison face à 1.300 turcs.
- Le marquis don Martin Vargas fut fait prisonnier.
- Les hommes furent répartis comme esclaves entre les chefs vainqueurs.
Vue de la ville et de la Darse en 1530.
- Les restes de la forteresse furent entièrement détruit par les esclaves chrétiens, excepté un bastion circulaire sur lequel fut construit un phare : Bordj el Fanar.
- Des qu’il fut en possession de l’ île,
- Khayr al-Din Barberousse mit à la construction de la jetée qui la réunit maintenant à la terre ferme
tout ce qu’il avait d’esclaves chrétiens, et la Darse fut créée.
- Barberousse
- proposa au marquis don Martin Vargas d’embrasser la religion musulmane en lui promettant
en retour, de grands honneurs militaires.
- Vargas refusa.
- Quelques temps plus tard, il fut soumis au supplice de la bastonnade,
son corps fut traîné dans les rues de la ville, puis jeter à la mer.
- La perte du Penon, point stratégique s’il en était, puisqu’en face du port, marqua le début
de 3 siècles de razzias et d’incursions en Europe.
- Les Espagnols n’envoyèrent de Carthagène que deux bateaux loués aux Génois avec 200 hommes de renfort, au même moment où l'empereur Charles Quint préparait une armada qui devait le conduire jusqu’en Italie pour son couronnement par le pape ( Bologne, 1530 ).
- Cette erreur eut de lourdes conséquences pour les Espagnols, puisque Alger allait devenir
le port corsaire le plus important d’Afrique du nord et celui qui causerait le plus de pertes à l'Espagne.
- Les années qui suivirent ne virent que la multiplication de razzias et d’incursions tant sur
les côtes Espagnoles qu’ Italiennes.
- L’ Alger des pirates n’avait pas d’autre port, trois hectares au plus.
- En 1831, les services des Ponts et Chaussées firent quelques réparations indispensables au môle du port.
- La reconnaissance publique conserva le nom de Khayr al-Din à la digue qui reliait l’île du Penon au rivage.
La jetée et la Darse vers 1834.
Dans ma prime enfance,
- j'allais souvent avec mon père pécher dans la darse,
l'ancien port Turc réserve à la Marine Nationale et aux embarcations de pécheurs.
La Darse de l'Amirauté c'est, bien sur la partie la plus ancienne du port.
- Après la traversée de la Place du Cheval et un regard jeté sur la statue du Duc d’Orléans,
nous empruntions le boulevard Anatole France, avant de présenter notre carte d'accès
au planton
en faction à l'entrée en bas de la rampe de l'Amirauté.
- Nous passions sous les voûtes du bordj El Fanar édifiées au temps des turcs.
- Je m'arrêtais toujours devant la fontaine turque du Dey Baba Ali.
- Nous allions jusqu'au phare situé au bout de la jetée nord et nous profitions
d'une vue panoramique de la ville.
Le bordj El-Fanar vu du quai
Le pavillon sur voûtes
- édifié sur le quai, le bordj El Fanar, était au temps des Turcs, la demeure du Raïs, maître de port.
- Elle faisait partie des bâtiments militaires de la Marine française.
- Juste à côté, il y avait une belle fontaine construite sous le règne du Dey Baba Ali.
- Baba Ali Nekcis dit Bou Seba « Homme au doigt ».
Il régna de 1754 à 1766.
Pendant son règne, en 1755, un tremblement de terre détruit la ville.
Il meurt empoisonné en 1766.
Le bordj El Fanar vu de l'autre côté
avec la fontaine de Baba Ali.
La fontaine turque du dey Baba Ali.
Sur la jetée nord on trouvait aussi :
- les bureaux de la Marine,
- le laboratoire de géologie générale,
- le laboratoire maritime de zoologie,
- le Rowing Club
- le Yacht-club,
L'ensemble constituait l'Amirauté.
Jouxtant le pavillon du Raïs,
- L’élégante petite fontaine élevée
en 1765 par le Dey Baba Ali,
avec inscriptions et arabesques fleuries
en faïences jaunes et bleues.
- Détail de la fontaine turque
du Dey Baba Ali.
- A cette époque sans doute vers 1832,
- Les quais et le chemin en terre
était situé 90 centimètres plus bas.
- Le rehaussement des quais de la Darse
a un peu enterré le bassin de la fontaine.
Les voûtes du bordj El-Fanar.
De cette époque florissante où
- les Deys affichaient leur puissance et leur richesse.
Il ne reste que l’antique demeure des Raïs, maître de port.
- Elle dresse son architecture mauresque à l’entrée de l’Amirauté.
- Au-dessous, des voûtes cintrées forment un passage sombre et mystérieux.
Les voutes du bordj El-Fanar.
Avant de poursuivre notre chemin sur cette jetée nord,
- Regardons une dernière fois au travers des arceaux qui soutiennent les voûtes ce merveilleux décor,
que représentait la darse au temps des Français.
Les voûtes du bordj El-Fanar.
La visite de la Darse se poursuit sur la page suivante.
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