Mardi   9   mai   1945   à   Périgotville






 

Périgotville,
 
  • petit village de la colonisation situé à 1.1000m d'altitude en petite Kabylie.
    chef-lieu de la commune mixte de Takitount  qui s'étend sur près de 5.000km²
     
  • Village de 1.539 habitants dont 170 Européens,
    située à 21 km de Sétif sur la route D117 qui pouvait nous menez vers Bougie ou Djemila.


Mardi 8 mai 1945,

 
  • Le signal de la révolte

    a été donné par le brigadier des cavalier de la commune mixte   Bouguendoura Amar   à bord d’un
    véhicule communal transportant le juge de paix musulman de la commune Mohamd El Kamal
     
    • Le Juge rend visite au   Docteur Mazzuca,
      médecin du village pour une légère blessure au pavillon de l'oreille gauche.
       
    • La discussion entre le médecin et le magistrat est très amicale.
       
      • Il n'est nullement question de l'assassinat de l'administrateur M. Rousseau et de celui de
        son adjoint M. Bancel  auxquels pourtant,  cela sera confirmé les jours suivants,
        le juge a assisté vers 13 h, au moment où les premiers coups de feu sont entendus dans les environs de Périgotville.
         
        • Notes :

          Le juge El Kemal fut arrêté et jugé par le tribunal militaire de Constantine.

          Il fut acquitté au motif que l'accusé ne pouvait pas empêcher le drame.
          Il fut nommé dans d’Oranie à Aflou avant d'être muté en France, dans la Loire
          à Saint-Georges en Couzan en 1946.
           

          Il aurait du être condamné pour non assistance à personne en danger.

           
  • Vers 14h,

    le chauffeur de taxi Ladouani,  arrive à Périgotville.
    Il est accueilli par le responsable local du PPA Oulmane Boudjerna.

     
  • Peu avant 15 h,
     
    • La mairie est attaquée.
    • le bordj administratif est investi
      avec l'aide du concierge Amar Bouguendoura  pour y prendre armes et munitions.
       
      • 56 fusils Lebel ou mousquetons et 10 000 cartouches.
         
        Après la défaite face aux Allemands,
        pour que les armes échappent aux comptes des commissions d'armistice allemande et italienne, le gouvernement a ordonné de stocker les armes et les munitions dans les :
          mairies   bordjs   gendarmeries   commissariats.
           
    • Le bureau de poste est occupé pour couper les communications téléphoniques et télégraphiques.
       
    • Les routes sont barrées afin d'isoler le village.

       
  • La stratégie des émeutiers est très coordonnée.
     
    • Le but paraît être de tuer tous les Européens et de prendre le contrôle du village.
       
    • L'assaut est donné à toutes les maisons des Européens.
       
      • Le receveur de la poste et son fils sont tués
        par le tailleur du village Ben Miloud Haoues, président de la section locale des AML.
         
      • Le tailleur du village abattra froidement M. Sambin,  tandis que quelques mètres
        plus loin son fils Pierre,  âgé de 11 ans tombait sous les balles de son meurtrier,
        Mohamed Guerfi.

        Blessé mortellement par 5 balles à la poitrine,
        l'enfant se traîne jusque chez ses voisins,  la famille Vétillard et dénonce son assassin qui,
        arrêté quelques jours plus tard reconnaît les faits.

        L'enfant connaissait bien son assassin,
        qui était écrivain public et travaillait tous les jours devant la poste.
         
  • Au total entre 15 h et 18 h,

    15 Européens seront tués,    certains sauvagement mutilés.

     
  • Comme le village ne répond plus aux appels téléphoniques,

    l'autorité militaire envoie au secours des assiégés de toute urgence,   une auto-mitrailleuse commandé
    par le capitaine Mazzuca,  frère du médecin du village.

    Il devra forcer plusieurs barrages et essuyer des tirs venant des hauteurs voisines de la route.
     
    • Ce procédé est un procédé de combat européen inconnu des indigènes ce qui indique que
      l'attaque du village a été préparée et exécutée par des gens ayant une formation militaire.


    L'arrivée des militaires met les assaillants en fuite.
     
  • L'officier regroupe les Européens au bordj,
    leur distribue quelques armes, confie la responsabilité de la défense au Dr Mazzuca et au sergent Géronimi qui est en permission.
     
  • Une heure plus tard,
    une section de militaires sénégalais arrive avec un second blindé pour conduire les personnes âgées,
    les blessés et les enfants vers Sétif en passant par Les Amouchas.
    Ils y arriveront vers 2 h le matin du 9 mai 1945.


Dans la région,     la répression est sévère.
  • Dans les jours qui suivent 5 compagnies :
     
    • tirailleurs sénégalais,   Légion étrangère,   tabors marocains,   7° RTA,   3° DIA

    arrivent à Périgotville.
     
  • L'armée est guidée dans les montagnes toutes proches,
    par les habitants du village qui dénoncent les responsables des crimes dont ils ont été témoins.
     
  • Le journal de marche de la Légion étrangère
    indiquera que 200 rebelles ont été tués   à Périgotville et aux Amouchas.
     
    • Note :
       
      • Le 13 mai 1945,
        le Capitain des Tabors demande le retour de ses soldats aux Maroc, il précise :

        «  je n'ai plus rien à faire ici,  la guerre est finie
            Mes tabors veulent rentrer au Maroc.
            Ils ne veulent plus participer à la répression
          ».


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