Bombardement de la région de Sétif par la marine






 
Sur ce mythe du bombardement de la région de Sétif par la marine,
 
  • j’ai relevé deux types anomalies :
     
    • Les noms des cuirassé, croiseur ou frégate ayant participé aux événements de Mai 1945.
    • Les noms des lieux bombardés.


Les navires :
 
  • Souvent les navires ne sont pas nommés expressément, on parle souvent de :
     
      • cuirassé
      • croiseur
      • frégate

     
  • Certains pseudo-historiens ou journalistes du dimanche se lancent et donnent des noms :
     
      • Le Jean Bart
      • le Duguay Trouin
      • Le Triomphant


Les pseudo-historiens ou journalistes :
 
  • Voici la liste des journaux, revues, ou livres qui citent ces événements :

     
    • Le journaliste américain Herb Greer dans son livre la guerre d’Algérie (1995).
       
      • «   un musulman avait été tué par un policier français,
            pour se venger les indigènes tuèrent plusieurs français.

            En représailles, un croiseur français, bombarda Sétif à partir du golf de Bougie.
        »

         
    • Une certaine presse,
      a repris cette impossible information pendant la période socialiste du gouvernement Jospin
      surtout en avril et mai 1999.
       
      • La Croix du 10 avril 1999.
         
      • Je ne parlerai pas des milliers de Pages sur Internet qui prennent
        cette information comme Historique.

       
    • Dans le journal Le Monde du 19 Mars 2005, Monsieur Philippe Bernard précise :
       
      • «   le croiseur Jean-Bart a tiré sur Kerrata pendant les événements du 8 mai 1945.   »

       
    • El Watan   du 15 septembre 2005.
       
      • Le journaliste Salah Bousseloua précise :
         
        • «   Les Européens, levés en milices armées, assassinaient sans retenue.
              Les tribunaux civils et militaires condamnaient sans pitié.

              Pour bombarder la population jusqu’aux douars les plus reculés,
              on utilisa deux croiseurs Le Triomphant et le Duguay-Trouin.
            »

         
      • Wikipédia   l'encyclopédie libre.
         
        • «   La répression,
              menée par l'armée et la milice de Guelma, est d’une incroyable violence :
           
            • exécutions sommaires,
            • massacres de civils,
            • bombardements des mechtas par les deux croiseurs,
              le Triomphant et le Duguay-Trouin, qui tirent plus de 800 coups de canon
              depuis la rade de Bougie sur la région de Sétif.
                »


La vérité :
 
  • Les navires :
     
    • Le cuirassé Jean-Bart.
       
      • Lancé le 6 mars 1940, il s'évade du port constructeur le 19 juin 1940,
        à l'arrivée des Allemands et il rallie Casablanca.
         
      • Dans ce port,  il est pris à partie, le 8 novembre 1942,  par des bâtiments américains qui
        l'endommagent gravement sans le neutraliser.
        Deux jours plus tard, il subit une attaque aérienne qui provoque son échouement.
         
      • Ne pouvant être réparé et terminé avant la fin des hostilités,
        il reste à Casablanca et regagne Cherbourg le 25 août 1945 à petit vitesse pour y être réparer.


      Le Jean Bart aux chantiers de Saint-Nazaire.

Sétif, Le Jean-Bart

 
    • Le Contre-torpilleur Le Triomphant .
       
      • Le Triomphant
        Il est au début de la guerre,  intégré à la Force de Raid constituée à Brest le 10 Juin 1939.
         
      • Il participera à la campagne de Norvège.
        Les 23 et 24 Avril 1940, il participe au raid sur Skagerrak,
        endommagé lors de cette opération,  Le Triomphant   est en réparation
        à Lorient lorsqu’il doit fuir devant l’avance allemande le 16 juin 1940.
         
      • Faute de pouvoir rejoindre l’Afrique du Nord, il ralliera Plymouth, le 20 juin,
        il sera saisi de vive force par les britanniques, le 3 juillet lors de l’opération Catapult.
         
      • Il est intégré aux Forces Navales Françaises Libre, le 28 Août 1940.
         
      • En grand carénage à Plymouth,
        du 3 septembre au 23 Octobre 1940, il recevra quelques améliorations, dont un sonar,
        des avaries et une collision le ramène en carénage, il reprend la mer après réparations,
        le 22 juillet 1941, pendant ce carénage, Il sera équipé de radars.
         
      • Le 31 juillet 1941,
        c’est le départ pour le Pacifique via le Canal de Panama.

        Mais cette mission sera de courte durée, des avaries dues au mauvais temps,
        et à sa fragilité, le ramèneront en carénage à Pearl Harbour.
         
      • Il intègre l’Eastern Fleet.
         
      • Un nouveau carénage l’immobilise à Sydney, de mars 1942 à décembre 1942.
        Puis nouvelle avarie, il est remis en état à Melbourne du 26 mai au 17 juin 1943.
         
      • Il entreprend son voyage de retour vers l’Europe le 25 novembre 1943.
        Mais le sort s’acharne et il est pris, dans l’Océan Indien, dans un violent cyclone,
        les 2 et 3 décembre, au bord du naufrage, il rallie Diégo-Suarez  ( Madagascar ),
        le 19 décembre 1943.
         
      • La décision de l’envoyer aux USA pour une refonte est prise.
        Après une réparation provisoire, il appareille de Madagascar, le 1er mars 1944.
        Il arrive à Boston, le 11 avril 1944, via le Canal de Suez et Bizerte.

        Après réparation, Il ralliera finalement Toulon, le 15 avril 1945.
         
      • En avri1 1945,
        le Capitaine de Frégate André Jubelin
        prend le commandement du contre-torpilleur le Triomphant,

        Le navire sera affecté à l’escorte du cuirassé Richelieu,
        qui doit rejoindre l’Océan Indien, il effectuera deux mois de missions,
        avant de rejoindre l’Indochine.
         
      • Le 8 Mai 1945,
        en partance pour l'Extrême Orient, Le Triomphant fait escale à Oran,
        malgré les festivités de la victoire, l'équipage ne bénéficie que d'une permission de minuit.
         
      • Le 9 Mai 1945,
        après l'appareillage, l'équipage est averti des troubles de Sétif.
         
      • Le 11 Mai 1945,
        En route pour l'Asie, au large du golfe de Bougie, une mission est assignée au Triomphant.
         
        • Le Sous-préfet de la région de Bougie,
          devant la menace de groupes de révoltés situés sur les crêtes autour du village
          de Zamia-Mansouriah, demande l'intervention du Triomphant, afin de dégager
          l'encerclement du golfe de Bougie, dépourvue de toute troupe de garnison.
           
      • Le Capitaine de Frégate André Jubelin,  nous précise :

          «  Le 11 Mai 1945, en fin d'aprés-midi,
             le contre-torpilleur a tiré quinze coups de canons de 138.6mm, par dessus les collines
             qui bordent le golfe de Bougie, pour calmer les velléités des émeutiers.

             Le contre-torpilleur reprend la mer aussitôt en direction de Port Saïd.
            »

         
      • La portée de ses cinq canon de 138.6 Modèle 1929,
        ne pouvait en aucun cas atteindre les régions de :
         
          Chevreul       Guelma       Kérata       Sétif       Sillègue      Tamentout      

           
  • Le 3 octobre 1945, le Triomphant, sera le premier bâtiment à accoster à Saïgon.

          Le Triomphant

    Bougie, Triomphant le 11 mai 1945

     
  • Le croiseur Le Duguay-Trouin .
     
    • Le croiseur était bien dans la baie du golf de Bougie du 9 au 11 mai 1945.
       
    • Construit en 1923,
      le Duguay-Trouin était armé de 8 pièces de 155, 4 pièces de 76 mm, 4 de 13.2 mm AA
      Les canons de 155 mm étaient du modèle 1921, et portaient à 21.600 mètres.
       
    • Sur les ordres du Général De Gaulle,
       
      • Le croiseur Le Duguay-Trouin,    le contre-torpilleur Le tigre   et   Le Chassseur 94
        ont effectivement tiré sur les versants des collines près des communes
        des falaises et d'Aokas situé à moins de 5 kilomètres du golf de Bougie.
         
      • La portée de leurs canons ne pouvait en aucun cas atteindre les régions de :
         
          Chevreul       Guelma       Kérata       Sétif       Sillègue      Tamentout      

           
  • Les archives de la marine précisent :
     
    • Le croiseur Le Duguay-Trouin tira essentiellement des obus d'exercices.
    • Le contre-torpilleur Le tigre tira sur les versants de la montagne.

      Les tirs de la marine ont fait 4 morts dans la population indigène.

      Elle précise également qu'il y a eu 4 morts du coté de la marine sans donner plus de détail.


    La position des généraux étaient claire :
     
    • montrer sa force,     en évitant de faire des victimes.


    Rapport du Colonel Mignotte
      • «  La vérité,
            c'est que les indigènes respectant toujours la force.

            Il fallait montrer que, militairement, nous avions des moyens.
           
      • Le Duguay-Trouin n'a pas cherché à faire systématiquement des tirs de destruction,
        mais, selon les directives données, il a fait une démonstration sur une zone proche des douars
        qui, travaillés par des meneurs, envisageaient de rejoindre « El djihad » (la guerre sainte),
         
      • et ce fut tout.  »


          Le Duguay-Trouin     en mai 1945,

    Sétif, Le Duguay-Trouin en mai 1945


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