La Chute de la IV° République (fin) :





Conclusions :

Le régime qui se met en place à partir de mai 1958 porte, c'est l'évidence, la marque du général de Gaulle.

En deux étapes, 1958 et 1962, il va devenir une république présidentielle, dont le premier magistrat est élu au suffrage universel direct au lieu d'être désigné par un collège de 80000 grands électeurs.

Mais il répond en outre à deux sortes d'exigences historiques.
La première vient des équipes de la Résistance,    lasses de la IVe République,    parodie de parlementarisme inefficace :
      jugée responsable de tous les abandons,    de toutes les improvisations de la politique extérieure.

L'exigence générale est pour un régime de clarté, qui soit porteur d'une politique et qui en assume, devant les Français, la pleine responsabilité.

Seule en effet une république responsable pourra assumer,   à l'extérieur, les choix indispensables dont dépend l'avenir du pays :

  -   décolonisation ou maintien de la présence française outre-mer;
  -   Europe ou retour à l'indépendance nationale;
  -   alliance atlantique ou développement d'une force de frappe indépendante.

Ces choix sont à faire et à maintenir.
La seconde exigence est d'ordre économique.
La France s'est donné les moyens, par sa politique énergétique et par le développement de son appareil bancaire, de prendre sa place dans la course des nations industrielles.
Seul un régime stable peut lui permettre de gagner. Un pays qui accumule les crises ministérielles ne peut prendre des décisions qui engageront l'avenir.
La République gaullienne se présente devant l'opinion comme un régime capable de satisfaire à cette double exigence;   mais elle a un préalable à régler :   l'affaire algérienne.

Arrivé au pouvoir à la suite des   « événements »   d'Algérie et de la révolte de la communauté française des villes,   le général de Gaulle doit trouver rapidement une solution à la crise.

En fait, quatre ans seront nécessaires pour parvenir à une solution politique,   au terme desquels l'armée française est maîtresse du terrain sans que le pouvoir puisse conclure une autre paix que celle qui lui est imposée par un ennemi dont les meilleures armes sont diplomatiques.

De Gaulle semble avoir souhaité de faire naître une Algérie nouvelle,......
      aux communautés réconciliées dans l'effort et le développement.

  -   « L'Algérie de papa est morte »,   disait-il en 1959 au directeur de l'Écho d'Oran.

Cette année-là,    le général proposait,    par voie de référendum,    le choix entre la sécession,    l'intégration ou l'association,    c'est-à-dire le « gouvernement des Algériens par les Algériens ».

Les membres du GPRA faisaient aussitôt savoir qu'ils refusaient une consultation dominée par  l'armée  française.

Les « pieds-noirs »   étaient,   pour d'autres raisons,   également hostiles.   Il n'y avait pas de solution en Algérie.   En janvier 1960,   les « pieds-noirs »   indignés dressaient des barricades,   suivis par certains officiers de l'armée.
Un discours du général à la télévision suffisait à dominer la révolte,   mais les contacts pris avec le GPRA en 1960 n'aboutissaient pas.
En France,   un référendum organisé en 1961   faisait approuver par les Français la politique   d'«  autodétermination  ».

Pour les « pieds-noirs »,   il ne restait que la révolte.

L'Algérie,   secouée par les attentats de l'Organisation de l'armée secrète (OAS),   serait-elle une autre Irlande ?
Le 22 avril 1961,   un nouveau complot de généraux s'emparait du pouvoir à Alger.
Une fois encore,   la rébellion pouvait être désarmée par le général sans que le sang coule.
Mais il fallait faire vite :   les violences se multipliaient,   un attentat contre de Gaulle avait été évité in extremis.

Les accords d' évian :

Depuis trois mois à évian le gouvernement Français menait par Louis Joxe reculait,   de concession en concession,   il ceda sur le :   Sahara,   renonca à récuser la reprentativité du FLN , ..............
  mais parrait-il cette délégation fut ferme sur les garanties concernant le sort des Français demeurant dans l' ancienne province.

Les négociations d'Evian, menées par Joxe et le GPRA, aboutissaient enfin à un accord......
       le 18 Mars 1962.

    La France abandonnait l'Algérie et le Sahara.

   Les « pieds-noirs » rentraient en France, dans un douloureux voyage.





Epilogue :

    Je conclurai par la citation du radical-socialiste Edouard Herriot qui à l' assemblée en 1948
    lors de la discussion du projet de constitution de la IV° république :

    « Prenez gardes, mes chers collègues que la France ne devienne la colonie des ses colonies »



L' histoire nous dira,   si dans 20 ans,   elle se répétera et   si cette fois cela sera une véritable émigration ..........  Mais vers quel Pays ?




l' émigration massive des Européens.
l' Arrivée à Marseille le 8 mai 1962 du paquebot Ville de Marseille en provenance de Mers el-Kebir
et ayant à son bord 1541 passagers dont 105 enfants de moins de 3 ans
Illustrant la lutte sans espoir de retour des 900.000 Européens.
Ceux-ci ne voulant pas subir le sort de leurs compatriotes enlevés
et exécutés par les commandos FLN depuis la signature des accords d' évian.


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