Le BMT 584
Algérie 1956 - 1962.
Un peu d'histoire Politique.
En Janvier 1956, -
la coalition du Front républicain, a gagné les élections législatives, sur le thème Paix en Algérie,
mais, l'assemblée comprend 144 élus communistes.
- Le 12 mars, l’Assemblée nationale vote à une écrasante majorité, 455 voix contre 76,
une loi habilitant le gouvernement à prendre en Algérie, toutes mesures exceptionnelles en vue
du rétablissement de l’ordre, de la protection des personnes et des biens et de la sauvegarde du territoire.
- Par un décret du 17 mars,
le gouvernement transfère au Ministre-résidant Robert Lacoste, l’essentiel des pouvoirs spéciaux,
que le Parlement lui avait accordés, avec même la possibilité pour lui de les déléguer à l’autorité militaire.
Le gouvernement décide, pour augmenter le nombre d’appelés disponibles,
de rappeler sous les drapeaux 200.000 hommes qui composaient les classes de 1951 à 1954.
- Le 12 mars, rappel de 80.000 hommes.
- Le 13 Avril, rappel de 70.000 hommes.
- le 9 Mai, rappel de 50.000 hommes.
L’armée disposera ainsi de plus de 300 000 hommes en Algérie.
- Le 11 Avril 1956,
le conseil des ministres adopta trois décrets autorisant le rappel des classes disponibles.
Le rappel sous les drapeaux des classes 1951 à 1954.
En Avril 1956,- le gouvernement tient sa promesse électorale,
il envoie ses électeurs faire la pacification, mais les électeurs ne sont pas contents.
- En janvier 1956, la plus part d'entre eux étaient d'accord pour garder l'Algérie à la France,
formule qui semble en 1956, adoptée par la quasi-totalité des partis politiques.
- Mais, ces électeurs,
ignoraient qu'on ferait appel à eux pour réaliser ce programme, ils avaient pour une grande partie, voté
pour le Front Républicain, et maintenant, ils écoutent l'opposition, et le printemps est effervescent.
- Lorsque les disponibles,
rappelés à l'honneur de servir la Patrie, se mettent en route, selon les prescription de leur fascicule
de mobilisation et sur l'injonction du gendarme, ils trouvent des itinéraires préparés.
- Tracs, affiches, graffitis, banderoles,
- commandos de militants communistes,
- Agitateurs professionnels leur soufflant des slogans politiques et des cris de colère.
- Bardés de musettes à casse-croûte,
brandissant des litrons vides et criant, Lacoste aux ch…. !, Guy Mollet au poteau,
ils débarquent par wagons dans toutes les gares.
Saint-Nazaire défile de militants communistes le 28 Mai 1956.
En réalité,- les rappelés crient surtout,
vive la quille,
mot incantatoire du vocabulaire militaire chargé de la mélancolie des adieux et de l'espoir du retour.
- Mais, malgré les vocifération, on exécute les ordres du gendarme sans chercher à comprendre.
- Le PCF organise,
une campagne d'opposition qui durera deux mois, et qui prendra trois formes principales :
grèves illimitées pétitions, manifestations.
Les signatures au bas des pétitions sont surtout recueillies par deux organes du PCF,
Union des femmes françaises U.F.F. et Union des jeunesses républicaines de France U.J.R.F.
- Les meetings les plus importants pour empêcher le départ des rappelés,
se déroulent à Rouen, Grenoble, Saint-Nazaire, Paris, Bar-le-Duc, Amiens.
- Tous ces faits,
révèlent un certain état d'esprit régnant à l'époque, mais les disponibles cessent d'ailleurs de protester,
lorsqu'ils arrivent en Algérie, sauf pour les rappelés du 228° BI.
Rouen Graves Incidents à la caserne en Avril 1956.
Notes :- L’Algérie étant composée de départements français, une partie du contingent métropolitain,
y était normalement affectée pour y faire son service militaire bien avant le début des évènements.
- Le gouvernement d’Edgar Faure,
décida les premiers rappels de disponibles ( réservistes ayant terminé leur service militaire,
depuis moins de trois ans ), en vertu de la loi du 31 mars 1928.
- Le décret du 21 mai 1955 permit le rappel des membres du contingent 1953-2 qui résidaient en Algérie.
- Puis, les décrets du 24 et du 28 Août rappelèrent tout le contingent 1953-2,
et maintinrent sous les drapeaux le contingent 1954-1, qui était libérable à partir du 1er novembre 1955.
- Tous les officiers et sous-officiers de réserve,
nécessaires à leur encadrement pouvaient être rappelés, quelle que fût leur classe.
Arrivée des jeunes appelés ou rappelés en Algérie en 1956.
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