Le BMT 584
Algérie 1956 - 1962.
Les Soldats du 584° BMT
Vue du ciel, le Bordj de l'Agha,- qui abritait une partie du 228° BI, ressemblait à un vaste abri de planches, de toits ondulés,
et de tentes avachies, parmi les ruines du mur du Bordj.
- L'hélicoptère se posa en soulevant une tornade de poussière, le pilote semblait pressé de repartir.
- Les hommes rassemblés en demi-cercle,
à bonne distance de l'appareil, ressemblaient à tout, sauf à des soldats chargés du maintient de l'ordre,
les mains dans les poches, les jambes écartées, pas un seul officier en vue, aucun gradé.
- Le nouveau commandant marcha sans hésitation, sans geste brusque vers le mur du bordj.
Le Commandant Pouget
- Dés le lendemain,
Il commencera à mettre de l'ordre dans
les cuisines, car pour avoir une bonne troupe,
il faut de bons cuisiniers.
- Puis suivront, la réorganisation du Bataillon,
l'encadrement des compagnies, et
la mise en place des services du corps.
- D'après les fiches de l'Etat Major,
le commandant Pouget pouvait compter sur
quatre officiers et une dizaine de Sous-Officiers.
- Il dégradera les incapables pour confier
les responsabilités à ceux qui en étaient capables.
Fin Octobre 1956,- quinze jours après son arrivée,
le bataillon, au complet, partit en opération.
Le 1 Novembre 1956,- Le 228° BI, cessa d'exister, il devient le 584° Bataillon de Marche du Train.
Le 7 Novembre 1956,- après neuf jours de ratissage, dans le Djebel Bou-Kahil, qui se situe au sud d'Ain-Rich,
entre Aïn-Rich et El-Hania, les troupes françaises encerclaient quelques fellaghas.
- Le combat fut bref,
le chef Achour Ziane dit Si-Ziane, est tué au lieu dit Chegga, dans l'Est du Djebel Bou-kahil,
deux de ses lieutenants et six djounouds ont péri avec lui, il y eu trois prisonniers.
- Mais, Ce n'était qu'une partie de la petite bande, le reste,d'après les prisonniers, était caché sur la crête.
Le ratissage du Djebed.
- Le soleil baissant rapidement, le 584° BMT s'installa en hérisson.
Rassemblant les compagnies en carré, le commandant prit la parole :
« La raison d'être d'une armée est d'obéir aux ordres du gouvernement.
C'est la règle de la démocratie et la loi de la République.
Vous savez maintenant que vous pouvez compter sur moi, pour faire mon métier honnêtement. »
Il profita de ce discours, pour citer et renvoyer au campement, ceux qui étaient restés en arrière,
lors du combat, laissant aux camarades les risques et l'honneur du baroud.
- Ce soir là, le campement du 584° BMT, ressemblait à tout point, à un vrai bataillon en campagne.
Les sentinelles étaient à leurs postes, les armes prêtes.
- Le reste de la bande sera mis hors de combat le lendemain.
Le Bordj de l'Agha en 1961.
- Le ratissage dans le Djebel Bou-Kahil, durera jusqu'au 18 Novembre 1956,
l'on dénombrera cent quarante six morts appartenant à trois bandes MNA.
- Depuis la mi-Octobre 1956,
les rappelés commencent à devenir des libérables, ils seront remplacés par des appelés.
Peu après,- son installation à Alger, le Général Salan,
fin Février 1957, rédigea un ordre d'opération dans le Djebel Amour, au Sud-Ouest de l'Algérie,
pour liquider, un début de maquis, qui risquait de contaminer la région.
- Le control d'un territoire, face à une guérilla, nécessite,
un important déploiement d'hommes, qui pour la plus part, ne seront jamais au contact de l'ennemie.
Le ratissage du Djebed.
- Donc, pour appréhender, une petite bande de 50 HLL,
il fallait déployer 2.500 hommes pour encercler tout le djebel où était retranche la bande.
- Cette opération,
dans le Djebel Amour, débuta le 28 Février 1957, le 584° BMT,
s'illustre, aux côtes
du 1° régiment étrangers de cavalerie, et des Commandos Parachutistes de l'Air, les CPA,
créés, quelques mois auparavant sur l'impulsion du général Alain de Maricourt.
- Ce ratissage,
pris fin, le 3 Mars 1957, près de El-Gada d'Aflou, avec la mise hors de combat de 50 HLL.
Le Djebel Amour 28 Février 1957.
Composé à l’origine,- d’un état-major et de trois compagnies d’infanterie, en tout moins de 500 hommes,
le bataillon va évoluer sous les ordres du Commandant Pouget et les choses vont aller en s'améliorant.
- Lorsqu'il devient opérationnel, le Bataillon comprend ;
- une Compagnie de commandement et d'appui,
comprenant un peloton blindé, un peloton de mortiers et de canons sans recul,
- un élément de transport.
- Quatre compagnies de combat, postées dans quatre lieux :
Bordj de l’Ahga, Aïn-Rich, Ben s-Rour, et Aïn-Mellah.
- Ses effectifs vont atteindre rapidement un millier d'hommes, auxquels s'ajoutent par la suite,
une harka de 120 membres, une harka à cheval et un commando de chasse.
- Les anciens cadres,
qui retrouvent la vie civil, seront remplacés pour la plupart par des cadres parachutistes,
afin, de faire du 584, un bataillon héliporté.
- Appartenant au Groupement Opérationnel du Sud Algérois,
le Bataillon couvre les secteurs de Djelfa, Bou-Saada, et la zone de Tizi-Ouzou au Djurdjura,
des monts Ouled-Nails au Djebel Amour.
- Le bataillon est très sollicité, durant l’année 1957,
il sera aux premières loges, et forcera l’admiration des troupes de chocs.
- Son principal fait d'arme, en collaboration avec d’autres unités,
restera, la mise hors de combat, en mars 1959, des deux chefs de willayas Amirouche et Si Haouès.
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