Le Quartier Laperlier avant juillet 1962

Mon Frère Georges   et   ceux qui sont morts là bas.

Mon frère a été instituteur du côté de Bab el Oued, tout en corrigeant les devoirs, il étudiait pour passer le concours de Commissaire de Police, il a été reçu avec mention trés bien.

Il a été reconnu comme le plus jeune Commissaire de Police d'Algérie et de France, il avait 23 ans.

Par la suite, il a été muté à Duperré et c'est là qu'il a connu sa femme Janine Ségura dont les parents habitaient Cherchell.

C'est durant l' année 1960 qu' a eu lieu le terrible drame.

Mon frère Georges qui était Commissaire de Police à Blida,  tous les jours et à la même heure devait aller porter certains papiers à signer  je ne sais où ?.

Avec sa voiture de fonction,  il est passé au 4 chemins des Routes, des terroristes ont lancé un camion fou sur la voiture,  il a été blessé très grièvement.   Il se remettait difficilement,  mais au bout de six mois,  il est décédé des suites de ses blessures,  cela a été très dur pour nous.

On peut dire que nous avons été très touchés par ces évènements,  malheureusement mon frère n'a pas été la seule victime.

Un des cousins de mon mari Georges Guérriéri,  qui était lui aussi dans la police,  en rentrant de son travail avec sa femme Christiane a été tué à bout portant chez eux à la Bouzaréa.   
Les terroristes voulaient jeter la voiture dans le ravin en tournant le volant,  mais la cousine savait se servir d'un pistolet.   Elle avait eu le temps de prendre celui de son mari et a tiré.   Les terroristes ont pris la fuite et c'est ça qui a permis qu'elle est la vie sauve.

En 1960, mon parrain et cousin Roger Boillée a été enlevé à Blida.

On a jamais parlé de tous ces morts qui sont restés là bas.


Les deux photos de mon frère sont sur les Pages
"Honneur à ceux qui sont là-bas"

Ma Vie ... simplement une vie dans mon pays.

J'ai commencé ma carrière professionelle dans un Laboratoire pharmaceutique,   c'est à cette époque que j'ai connu celui qui allait être mon mari.   Le Dimanche,  je sortais avec ma cousine Arlette qui habitait au 24 de la rue de Lyon au Champ de Manœuvre.

Un jour en nous promenant,  nous avons rencontré un copain qu'elle connaissait,  Il était accompagné par deux copains.  Nous avons fait les présentations,  l'un de ces copains était  René Granier.  Ils habitaient tous aux HBM du Champ de Manœuvre.

Un jour, il est venu me chercher là où je travaillais. (il avait eu l'adresse par ma cousine)
Nous avons fait plus amples connaissances.

Je ne suis pas restée longtemps au Laboratoire,  mon père par connaissance m'a faite rentrer en 1953 à  la Maison de l'Agriculture,  à la Caisse Centrale Mutuelle Agricole.   Je suis restée, un certain temps au Boulevard Baudin,  La Direction ayant plusieurs succursales,  j'ai été mutée rue Charras au service de M. René Ferrer à la Caisse Centrale de Mutualité Sociale Agricole.


    Les collegues de la CMAAS    bureaux du 7 rue Charras   Alger.



de gauche à droite

Mme Roche Christiane (décédée)
Yvonne Toupry
Betty Abou
Colette Castello
Jeanine Bucciero (assise)
Béatrice Schiano di Visconti
Evelyne Boukara
Marilou Liucci
. .
Colette Granier
(assise devant la machine à écrire)






                                      Le petit Scotto,  le coursier;
                                bureaux de la CMAAS
                          le 30/04/62   Alger.




Plus tard, nous avons été mutées,
    rue Michelet.

Mais,   l'immeuble devait être démoli . . . .
paraît-il  ? . . .

Nous sommes partis un peu plus loin, toujours rue Michelet au dessus de la Cafétéria face à l'Université jusqu'au jour de notre départ définitif pour la France.







Je me suis mariée le 30 janvier 1954 à l'Eglise du Sacré Cœur,  il neigeait, c'était la premiére fois que je voyais la neige.
Mes parents ont aménagé un appartement en dessous du leur, dans la villa et c'est là que nous avons habité jusqu'à notre départ définitif.

Le 17 juin 1956 pour la fête des pères,  Luc est né.
C'est le Gynécologue qui m'a accouchée,  Docteur FARAGGI Armand,  il a emmené Luc à son père qui attendait dans la chambre, en lui donnant le bébé, il lui a dit  " Bonne Fête Papa ".
(En ce temps là, les pères n'avaient pas le droit d'assister à la naissance de leur enfant).
Le docteur était un ami de mon parrain et cousin Roger Boillée.

Le Départ et l'Arrivée à Marseille.

Vers le 21 juin 1962,  Nous avons embarqué sur le Kairouan pour quitter définitivement notre pays.

Mon mari René travaillant au Port d'Alger,  avait eu plus de facilité,  pour nous avoir des places sur ce navire en période d'exode.   Par contre,  lui a été obligé de rester,  je suis partie avec Luc,  mes parents et mes neveux Jean Marc et Alain les enfants de mon frère pour Marseille avec deux valises chacun.

Bien avant 1960,  mon père et mon mari étaient partis pour Marseille,  pour acheter un appartement en prenant un crédit,  grâce à mon frère qui était bien placé pour nous dire de ne pas acheter en Algérie mais en France.

Nous avons débarqué à Marseille,  nous avions des amis Marseillais dont le mari avait pu être muté à temps sur le port de Marseille.  Il nous attendait,  mais l'ensemble des Pieds Noirs a été très mal reçus par les Marseillais,
ils nous en ont fait bavés tout le temps par la suite.


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