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Alger,Le rallye Alger - Le Cap,(suite),Organiser une épreuve de cette importance devait représenter une somme de travail et de risques que les officiels en charge de ce premier tracé, cinq années seulement après la fin de la deuxième guerre mondiale, durent aborder avec une certaine anxiété. A l’époque, les communications n’étaient pas faciles,
tant au niveau des routes, qui n’étaient plus bien souvent que des pistes, faute de moyens techniques
ou financiers pour les entretenir, que des relations téléphoniques ou télégraphiques entre les divers territoires, encore organisés en autarcie durant les conflits, et dépendant d’empires coloniaux jaloux du pouvoir qu’ils exerçaient sur ces parcelles d’Afrique que le sort leur avait attribuées au XIXème siècle.
Pour atténuer cette angoisse, il convenait de réaliser un voyage de reconnaissance.
Une semaine avant le départ des concurrents, le colonel Nabal en compagnie de Baker d’Isy comme passager, à bord d’un break Delahaye piloté par Aquino, un blédard chevronné, s’élança sur la piste du Hoggar et fit étape tour à tour
à Laghouat – Ghardaïa – El Goléa avant d’atteindre In-Salah.
Le rallye Alger - Le Cap
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Une semaine avant le premier départ.
Organiser une épreuve de cette importance- devait représenter une somme de travail et de risques que les officiels en charge de ce premier tracé,
cinq années seulement après la fin de la deuxième guerre mondiale, durent aborder avec une certaine anxiété.
- A l’époque, les communications n’étaient pas faciles,
tant au niveau des routes, qui n’étaient plus bien souvent que des pistes, faute de moyens techniques
ou financiers pour les entretenir, que des relations téléphoniques ou télégraphiques entre les divers territoires, encore organisés en autarcie durant les conflits, et dépendant d’empires coloniaux jaloux
du pouvoir qu’ils exerçaient sur ces parcelles
d’Afrique que le sort leur avait attribuées au XIXème siècle.
De plus, comme vous le constaterez plus loin, les liaisons radio entre base et concurrents n’en étaient qu’aux balbutiements faute de matériels adaptés et de relais indispensables sur de telles étendues.
Pour atténuer cette angoisse,- il convenait de réaliser un voyage de reconnaissance.
- Une semaine avant le départ des concurrents,
le colonel Nabal en compagnie de Baker d’Isy comme passager, à bord d’un break Delahaye
piloté par Aquino, un blédard chevronné, s’élança sur la piste du Hoggar et fit étape tour à tour
à Laghouat – Ghardaïa – El Goléa avant d’atteindre In-Salah.
La palmeraie de Ghardaïa.
« L’itinéraire emprunté s’annonce raisonnable bien que non exempt de difficultés car tous n’auront pas
dans les passages ensablés l’expérience de notre pilote pour les concurrents qui partiront d’Alger. »
- Telle fut la conclusion des organisateurs
sur cette première partie du parcours ayant pour obstacle majeur la traversée du Sahara par
la piste du Hoggar, Il faut dire que la grande piste nord-sud saharienne a été entièrement refaite
à l’occasion de ce premier rallye annoncé.
- Ce qui ne veut pas dire que le rallye devient une promenade.
Celui qui ne pourra pas
passer en troisième au bon moment risquera le dérapage dans les virages avant Ghardaïa ou
l’ensablement dans le reg près d’In-Salah, les cailloux du Tademaït feront souffrir les pneus et
les nombreux virages des Monts du Moudir et du Hoggar mettront à l’épreuve les concurrents.
Fort de cette appréciation, le départ depuis Alger pouvait être donné le 4 janvier 1951.
La V.L.R. Delahaye de l'équipe Militaire Française
Première épreuve 1er au 23 janvier 1951.
- Itinéraire : (pour ceux partant d’Alger)
- Alger Ghardïa El-Goléa Agadez Kano Maiduguri Bangui Stanleyville Albertville
Elisabethville Livingstone Bulawao Prétoria Beaufort-West Le Cap.
- Concurrents :
- Cette première compétition s’inscrivait au sens propre du mot « rallye »
puisque pour rejoindre Le Cap, il était possible de partir de points différents de celui d’Alger.
- Trente-six voitures ont pris le départ de diverses villes françaises du littoral de l’Afrique du nord.
- Selon le point de départ,
pour rejoindre Agadez ou Kano ou Maiduguri, la traversée du Sahara se fit selon trois itinéraires :
- Cinq équipages ont choisi la piste du Fezzan
- Huit équipages ont choisi la piste du Hoggar
- Vingt-trois équipages ont choisi la piste du Tanezrouft.
Le point de ralliement étant Kano dans le nord du Nigéria.
- Déroulement de la course :
- A ce stade de notre monographie nous n’avons aucun document fiable
pour remplir cette rubrique sauf pour…
la famille Buchmann
Bien que chez nous nous ne soyons pas particulièrement «
chauvins »,
il convenait de donner une place d’honneur à nos compatriotes « de là-bas »
qui furent les seuls à participer aux cinq courses et de plus « en famille ».
- L’aventure commence en 1950,
quand Edouard Buchmann décide de courir le premier rallye au départ d’Alger,
seul pilote à bord avec un passager payant, ce rallye essentiellement destiné à des tout-terrains,
il le fera avec un command-car Ford VB 23 CV, ( ex armée britannique )
coupé en pick-up pour des raisons de légèreté de commodité et de classement,
avec deux coffres latéraux pour les affaires personnelles et les pièces de rechange.
Le command-car Ford VB transformé en pick-up par le garage Buchmann
- Techniquement,
la voiture est d’origine à l’exception de l’augmentation de la capacité en eau du radiateur et
de trois nourrices d’essence supplémentaires ( 150 litres ) reliées à la pompe à essence par
un système de robinets portant l’autonomie à 1.000 km.
- Ces modifications
alourdissent le véhicule et elles seront à l’origine de rupture de demi arbre de roue arrière,
trois ou quatre fois de suite, les réparations s’effectuent alors dans le sable, les pierres ou la boue.
De la routine pour Edouard,
mais toutefois sans l’aide du passager payant, le californien Marc Henrick Banaszack,
qui ne veut pas participer aux réparations et se contente de prendre des photos…
- C’est décidé, Edouard s’en sépare au Congo
au motif officiel d’une maladie, en lui remboursant le solde de la somme versée, pour
les kilomètres non effectués et le remplace au pied levé par le journaliste Paul Ribeaud,
trop content de l’aubaine.
Edouard Buchmann au départ devant son command-car modifié.
- Le voyage continue,
une fusée d’essieu-avant se brise en fin de parcours en Afrique du Sud, Edouard
mécanicien émérite, réussit à réparer et termine l’épreuve à plus de 80 Km/h de moyenne !
- L’équipage Buchmann/Ribeaud termine 21ème,
pénalisé de 150 points parce que l’équipier officiel est absent et que la voiture est considérée
comme.. moins lourde, même si Ribeaud était à bord.
Epilogue
- Edouard envisage de rentrer par la route sur Alger,
afin de battre le record établi quelques semaines plutôt par l’équipage Mercier/De Cortanze
sur Peugeot 203 à l’occasion du retour sur Alger après leur reconnaissance effectuée sur l’itinéraire
sub-saharien du 1er rallye.
- Mais d’autres concurrents ayant le même projet,
il préfère vendre la voiture sur place et rentrer par avion avec l’argent de la vente
dans un junker de l’ex armée allemande qui transportait du fret.
La Peugeot 203 de l’équipage Mercier/De Cortanze lors de son embarquement à Alger.
Le rallye Alger - Le Cap se poursuit sur la page suivante.
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