Algéroisement......vôtre
En 1830, les Chefs d'Etats étrangers reçurent une missive du Roi de France.
- Charles X
les informait qu'une expédition était préparée contre les barbaresques pour
que cessent la piraterie et le paiement injurieux du tribut.
- Auparavant, ceci justifiant cela, le 3 Août 1829,
une grave injure sans rapport avec un coup d'éventail fut faite à la France.
- Un bâtiment portant pavillon parlementaire,
donc inattaquable, sortait de la rade d'Alger, le plénipotentiaire du roi rentrait
rendre compte de sa mission qui s'était soldéepar un échec.
Il n'était pas venu déclarer la guerre, mais proposer une paix loyale,
une grêle de coups de canons fut envoyée sur le bâtiment par les batteries de la Régence.
La seule solution honorable fut celle adoptée par le roi.
Djemâa El Djedid
La mosquée de la pêcherie en 1830
L'attaque d'Alger s'était toujours faite de front.
- Il ne pouvait venir à l'esprit qu'il pût en être autrement.
- Toutes les opérations passées s'étant soldées par des échecs sinon des désastres,
les Barbaresques étaient assurés d'être dans une position inexpugnable.
- Cet excès de confiance permit aux Français décidés d'en finir de s'emparer d' Alger
En moins de huit jours, en l'encerclant, Alger devient Francaise.
Le 5 juillet 1830, Le Dey acceptait la capitulation.
Les remparts de la Casbah en 1830
Charles X fut le plus surpris de cette conquête rapide.
- Le 9 juillet 1830,
101 coups de canon partis des Invalides, annoncèrent aux Parisiens la nouvelle de la Prise d'Alger.
- La victoire était totale.
Elle n'avait coûté au pays que 400 tués et quelques 2.000 blessés.
- Le Roi exultait, Il comptait sur ce succès extérieur.
Il dut déchanter.
- Les troupes Française bornèrent d'abord leur action à tenir le littoral :
Oran, Mostaganem, Bône.
- En 1834, une occupation restreinte fut décidée,
ce qui était logique pour faire
régner enfin la paix en Méditerranée.
Porte Bab-Azoun (1830) .... plus tard cela sera le square Bresson.
Ce fut une grande épopée et le pays entier vibra de patriotisme ardent.
- Grand socialiste, Louis Blanc écrivit :
« La délivrance de la Méditerranée était une nécessité glorieuse.
En forçant la barbarie dans son dernier asile, la France se montrait fidèle une
fois de plus à son rôle historique; elle abritait la civilisation ».
Le 22 juillet 1834, le Gouvernement Général de l' Algérie était créé et
le premier Gouverneur fut le Maréchal de France Jean-Baptiste Drouet d'Erlon.
- Il fut le créateur des bureaux arabes qui engendrèrent les Officiers
des Affaires Indigènes
qui de tout temps firent un travail admirable.
- Quatre années auparavant, en 1830, René Savary Duc de Rovigo , vint accompagner
le Maréchal Comte de Bourmont en Algérie.
Chargé de mission par le gouvernement de Charles X,
Savary rassembla :
- les ulémas,
- les dignitaires religieux,
- le grand Muphti
et leur demanda une mosquée de leur choix pour y établir le culte catholique et en faire une église.
La cathédrale d'Alger et le palais archi-épiscopal des prélats prenaient place.
Marché Bab-Azoun (1830) .... plus tard cela sera la rue Dumont d'Urville.
Un document historique très important fut établi entre :
- Le Général en Chef de l'Armée Française
- Son Altesse le Dey d' Alger.
Il mérite d'être transcrit.
- Le fort de la casbah, tous ceux qui dépendent d'Alger et le port de cette cité
seront remis aux troupes françaises ce matin à dix heures.
- Le Général en Chef de l'Armée Française promet à son Altesse le Dey d'Alger
sa liberté et la possession de toutes ses richesses personnelles.
- Le Dey demeure libre de se retirer avec sa famille et ses richesses particulières
en quelque lieu de l'Algérie qu'il choisira et sera placé,
lui et sa famille, sous la protection du Général en Chef de l'Armée Française.
- Une garde garantira la sécurité de sa personne et de sa famille.
- Le Général en Chef assure à tous les soldats de la milice les mêmes avantages et
la même protection.
- L'exercice de la religion musulmane demeurera libre,
la liberté des habitants de toutes classes,leur religion, leurs propriétés,
leur commerce et leur industrie ne subiront aucune contrariété.
- Les femmes seront respectées.
- Le Général en Chef contracte ces obligations sur son honneur.
- Cette convention prendra effet avant les dix heures de la matinée de ce jour.
Les troupes françaises entreront d'abord à la casbah et
successivement en tous les divers forts de la cité et de la marine.
Fait au camp, devant Alger, le 15 juillet 1830.
signé :
Le Comte de Bourmont Hussein Pacha.
Porte Bab-El-Oued (1830) .... plus tard cela sera la rue Bab-El-Oued et la place Mermoz
Dès cet instant Alger prenait un départ spectaculaire.
- Les décades qui suivirent engendrèrent des rues, des avenues, des quartiers.
- la Basseta, Bab-El-Oued, le Kassour, Bugeaud, Pasteur, l'Agha,
- Clauzel, Hoche, Champ-de-Manœuvre, Belcourt, Bru, Colonne Voirol,
- Birmandreis, Ruisseau, Hussein-Dey, Kouba, Maison-Carrée,
et en revenant au centre,
- Bab-Azoun, place du Gouvernement, rue de la Lyre, Gambetta, Bab-Djid, cité Biche
- Tagarins - dont le nom vient de celui donné aux anciens Maures élevés avec les chrétiens
en Castille et Aragon et qui étaient appelés, nous apprend Cervantès, « Tagarinos »
- El-Biar, le Télemly,
tous noms intimement familiers aux Algérois.
La baie d'Alger en 1858
Elle devint, dans la Paix Française, cette merveilleuse capitale chantée
par Jean Pomier :
- A l'escalade de l'Azur
- Enjambant des corps de collines
- Toute une cité qui s'obstine
- Dans cet assaut si blanc, si pur
- A l'escalade de l'azur.
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