Le Village d' El - Biar.
Alger avait déjà en 1890, une banlieue des plus
étendues.
- De jolis villages et même des petites villes d'aspect tout européen lui formaient
une ceinture verdoyante comme n'en possède aucune des
grandes villes de l'Afrique du Nord.
- Le plus joli peut-être de ces villages algérois, c'était El-Biar,
où des corricolos et des tramways à chevaux vous montaient en une demi-heure,
par des chemins passablement tortueux et malaisés, mais qui, à de certains paliers,
vous ménageaient la surprise d'une vue admirable sur :
- Bab-el-Oued
- Notre-Dame d'Afrique
- le port
- le massif des hautes montagnes.
L' Eglise et le Monument aux Morts
sur la place Doumer
El-Biar comptait
quelques villas néo-mauresques,
la plupart échelonnées le long du Chemin Beaurepaire,
qui domine Mustapha et le golfe.
- Rochegrosse y avait la
sienne.
- Albert Besnard y séjourna tout un hiver,
- et aussi
- Gros Claude
- l'ambassadeur Patenôtre.
Un charmant écrivain,
pour qui les harems impériaux de la Stamboul Medjidienne n'eurent pas de secrets et qui en a tiré toute une série de romans plus colorés et plus curieux
les uns que les autres, y avait aussi son délicieux Djenan-es-Saka .
Toutes ces villas
- construites par des architectes qui connaissaient très bien le pays et ses antiquités,
qui l'aimaient, qui s'y étaient établis, étaient de très heureuses adaptations de l'art et
des styles mauresques aux exigences des habitudes et du confort européen.
- Décoration, disposition intérieure, aménagement extérieur, emplacement et cadre,
tout était réglé et choisi par un goût scrupuleux et souvent parfait.