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Histoire : les Mahonnais en Algerie (suite et fin)




"il est impossible d'établir un village dans des conditions plus économiques" En effet, l'administration déboursa 7. 000 francs pour le village mahonnais contre 40.000 à 45.000 francs pour les autres villages crées en même temps. C'est de Fort de l'Eau que partirent d'autres Mahonnais vers la partie orientale - côtière d'Alger. A Rouiba, Ain Taya, Réghaïa l'Alma, le Fondouck, le Cap Matifou, Ain Béïda, etc., nous relevons un grand nombre de concessionnaires Mahonnais.

Les autorités françaises d'Algérie étaient fort satisfaites des Mahonnais. Regroupés, les Mahonnais paraissaient vouloir vivre une vie spécifiquement " mahonnaise" la conception de l'habitat - le Mahonnais construit de suite une maison propre et naturellement passée au lait de chaux - , les coutumes, les marques de la vie sociale, l'endogamie, le code moral dont ils s'entourent.. La conception familiale et l'attachement à la terre étaient des éléments correspondant exactement à l'attente du gouvernement français pour l'Algérie. Ce que la politique coloniale n'avais pas réussi à faire à cette époque avec les Français, elle le réussira avec les mahonnais. Sobres, travailleurs efficaces et économes, habiles en agriculture, ne se mêlant pas de politique générale, dédaignant assistance et bienfaisance, ayant la réputation, sinon d'être avares, du moins prés de leurs modestes biens, les mahonnais entraient parfaitement dans le cades défini par la colonisation française. Ce qui permis la venue des Mahonnais fut un travail sur et rémunéré. Ce qui rendit durable leur installation fut l' obtention de concessions modestes certes mais suffisantes pour envisager une promotion sociale. Les Mahonnais furent d'emblée considérés comme des artisans de la colonisation reconnus de tous. Leurs non renouvellement par de nouveaux apports de l'île (même si des Majorquins et des lbiziens vinrent s'installer et les relayer quelque peu) en faisaient une communauté» euro - algérienne et les liens avec la société d'origine s'étaient fort distendus. Nous pouvons parler d'une rapide insertion dans le monde colonial, d'une acculturation et d'une assimilation véritable dès la fin du XIX éme Siècle rendues possible par l'école française (ils y tenaient fermement), le coude à coude quotidien et la francisation des populations européennes par Paris en 1889. En 1925-1926, E. VIOLARD nous affirme que nous devons la merveilleuse colonisation, l'opulente culture qui s'étend de Mustapha jusqu'à la Régahaïa sur plus de 40 kilomètres aux Mahonnais. A cette époque, nous recensons dans les village de cette plaine orientale-côtière 3.660 Français d'origine mahonnaises et 30.180 Français d'autres origine! Le 31 mai 1952, Fort de l'Eau fêtait son centenaire et invitait les personnalités de Minorque à participer aux festivités, mais dix ans plus tard, tous se disaient rapatriés en métropole française, ce qui sans doute correspondait à tous sentiments profonds et à la logique de l'histoire de la France en Algérie. La place manque ici pour étudier les marques de la société mahonnaise et nous prions tous les Pons, Sintès, Mercadal, Lorens, Ségui, Fedelich, Oliver, Gener, Juanéda, Tuduri, Alizina, Camps, Coll, Bertomeu, Bagur,..... et bien d'autres encore, de nous excuser de ne pas le faire.


Texte et article de rédaction de Jean-Jacques JORDI