• Le Journal de Genève, en 1896,
  publiait les récits de voyages de monsieur Arthur de Claparède.
   
• Voici, le récit poétique
  du pèlerinage des femmes musulmanes au tombeau du Marabout de Sidi-el-Kebir.

Blidah       la Rue d'Alger.


 

En remontant la vallée de l'Oued-el-Kébir,
la grande rivière,  qui n'est, malgré son nom,  qu'un petit torrent,  jusqu'au cimetière musulman,
où,  se trouve la tombe de Sidi- Ahmed-el-Kebir,  on rencontre,  uniquement le vendredi,
un pèlerinage, sur la tombe de ce Marabout.

Blidah       Boulevard Trumelet.


 

C'était le deuxième Vendredi,  depuis la fin du Ramadan,
par milliers, des femmes remontaient ou descendaient ce chemin, qui même à la tombe du Marabout.

Le vendredi précédant,
les hommes avaient fait ce pèlerinage; c'était aujourd'hui le tour des femmes.

Blidah       la Place d'Armes.


 

Il n'y en avait de tout âge et de toute condition   :
 
• les unes, le plus grand nombre, à pied,
• les autres en voitures, de grands breaks en transportaient jusqu'à seize ou dix-huit à la fois.

De ma vie,  je n'ai vu autant de femmes musulmanes en un jour.
 

            la rue Sidi-Abdallah                         rue des Goulouglis 

 
La route s'engage dans un ravin fort pittoresque.

L'oued coule tantôt sur un lit de sable ou de gravier, tantôt à travers de gros blocs de rochers,
çà et là des lauriers roses qui doivent offrir le plus joli coup d'œil à l'époque de leur floraison.

Blidah       Hôtel des Finances.


 

A deux kilomètres ou davantage de Blidah se trouve le cimetière.

Quinze cents ou deux mille femmes sont groupées devant l'entrée,  et c'est un pépiement,
si je puis ainsi dire, une succession de you-you, l'exclamation favorite des femmes, à n'en plus finir.

Blidah       Villa Mauresque.


 

Nous suivons un sentier étroit et montant et pénétrons dans le champ du repos.
Les cimetières musulmans n'ont pas l'air triste et morose des cimentiers chrétiens.

De fait,  ce sont des lieux de plaisance,
où,  les femmes se réunissent volontiers le vendredi,  c'est avec le bain maure,
le seul lieu de distraction légitime de leur vie cloîtrée.

Blidah       Villa Mauresque.