Les quartiers de la Basse Casbah
La rue Emile Maupas
C’était le chemin de secours pour rejoindre la place Lavigerie.
- De temps en temps, quand je voulais mettre à l’épreuve mon courage,
je montais les derniers escaliers de la rue Socgémah.
- Après avoir gravi les marches en escalier qui aboutissaient sur la place
avec sa fontaine à manivelle,
je prenais à gauche la rue Emile Maupas, qui contournée la place Henri Klein.
- Parfois, passant la petite place avec sa fontaine à manivelle, j’allais jusqu’au bout de la rue Socgémah qui était dans sa partie haute parallèle au début de la rue Emile Maupas pour aboutir rue de l’Intendance, à droite de la Place Henri Klein, la rue de l’Intendance était elle aussi voûtée dans la partie finale.
-
Ce chemin n’ était pas très rassurant et plutôt dangereux. !!
Juste avant sa partie voûtée et sombre, la rue Emile Maupas, abritée :
- Le Palais Dar Mustapha-Pacha, construite par le Dey en 1798.
Le plus beau spécimen de maison mauresque particulière que possède Alger
Le palais de style mauresque, occupait un des angles de la place Klein.
Une légende, très longtemps vivace, faisait allusion à un trésor caché dans ce Palais.
On sonda, on creusa... mais en vain.
Un auvent de cèdre sculpté abrite
- la porte à clous de bronze,
- encastrée dans une arcade reposant sur des colonnes en marbre blanc.
- Deux grands heurtoirs la surplombent.
Ils étaient destinés aux cavaliers, ainsi que l'ouverture grillagée au-travers
de laquelle pouvaient parlementer gardiens et visiteurs.
La Porte de la Grande bibliothèque.
Un peu d' Histoire :
- Une des premières préoccupations de la France en Algérie fut la connaissance du savoir.
- En 1832, à l'initiative de l'Intendant de la Régence, Genty de Bussy,
les premières écoles publiques de garçons sont crées dans la futur rue Socgémah.
- En 1835, par décision du ministre de la Guerre, est créée la Bibliothèque nationale d'Alger
qui se trouve être le plus ancien établissement culturel de l'Algérie.
Son premier conservateur,
- Adrien Berbrugger,
archéologue et homme d'action, gère une collection bien modeste en son début, puisqu'au cours des deux premières années, il reçoit en tout et pour tout deux ouvrages :
- Essai historique et politique sur la Révolution belge,
par Nothomb, offert par M. Lecocq d'Ambaud,
consul général de Belgique.
- Grande Encyclopédie, dû à la munificence
d'un ancien avoué de Paris, M.Pillaut-Debit.
- Bibliothécaire sans livres ni lecteurs,
il occupera ses loisirs à suivre les colonnes de l'armée, recueillant, çà et là, les précieux manuscrits qui formeront le noyau du fonds arabe actuel.
- La bibliothèque est installée dans une maison domaniale
de l' impasse du Soleil
(rue Philippe dans l'ancien quartier de la Marine
à quelques pas de la future place Jean Mermoz).
- En 1838, elle est transférée,
dans la caserne des Janissaires de Bab-Azoun,
non loin de la porte du même nom,
On y rattache le Musée archéologique nouvellement créé.
- Grâce à l'Intendant civil Bresson,
d'importants envois de livres du Ministère viennent enrichir la collection naissante,
un budget régulier fut alloué pour son fonctionnement.
Il est de 6.600F pour l'année 1838.
- Les fonds s'accroissent régulièrement,
en 1845 il faut mettre à la disposition du conservateur dix chambres de la Jénina, destinées à servir de dépôt.
- En 1848, La bibliothèque est installée
au n° 18 de la rue des Lotophages,
C'est une maison particulière, de style mauresque,
qui ne manque pas de charme, mais n'est guère appropriée à son emploi.
- En 1862, sur la proposition de Berbrugger,
on se décide à installer la Bibliothèque nationale dans l'ancienne résidence du Dey Mustapha Pacha.
Ce palais, situé au n° 12 de la rue Émile-Maupas ( ancienne rue de l'État-Major ),
est l'un des plus beaux spécimens de l'architecture mauresque du XVIIIe siècle,
On y a réuni les manuscrits arabes trouvés à Tlemcen, à Mascara et dans les diverses expéditions
qui ont assuré la conquête de l' Algérie.
Elle comptait plus de 40.000 volumes, des cartes et des plans.
La collection des manuscrits est fort curieuse et assez considérable.
Leur nombre dépasse les 700.
Le musée qui faisait autrefois partie de la bibliothèque, a été transféré à Mustapha, dans une ancienne école.
- Le 13 mars 1958, la Bibliothèque Nationale s'installa dans ses nouveaux locaux du Quartier des Tagarins.
Dar Mustapha Pacha Dar Palais Cour intérieure.
Une fois franchit la porte d’entrée,
- nous arrivons dans un vestibule réservait aux Maures gardiens fidèles de la demeure.
- En face, une porte toujours fermée
nous conduit dans une longue galerie pavée en marbre et entourée de colonnes de marbre,
les murs sont revêtus de faïence d’Italie.
C’est la salle d’attente ou « sqîfa ».
- Une autre porte donne dans une autre pièce, plus petite et plus richement garnie.
- La dernière porte,
donne directement dans la cour intérieure et on entre enfin dans la maison.
C'est le patio ombragé où bruit un doux jet d'eau avec ses splendides faïences de Delft et de Sicile.
Elle est pavée en grands carreaux de marbre blanc,
au milieu est un élégant bassin en marbre de
la même couleur et surmonté d’un croissant.
Trois jets d’eau s’en échappent.
- Mais il faut convenir que cette propriété du Dey,
charmante à visiter, ne satisfait en rien aux exigences d'une bibliothèque moderne :
- pièces obscures et sans air,
- salle de lecture exiguë,
- escaliers tortueux et recoins multiples rendant le
service impraticable.
- Enfin, défauts capitaux :
- manque total de place pour l'accroissement des collections.
- Humidité telle que les manuscrits et livres précieux se trouvaient menacés de destruction.
La cour intérieure de Dar Mustapha Pacha.
Les maisons Maures
- forment toujours un carré parfait, l’air et la lumière ne pénétrant que par cour intérieur.
Depuis fort longtemps,
- on reconnaissait donc la nécessité de construire une nouvelle bibliothèque.
Mais aucun projet n'avait jamais pu aboutir.
- M. l'Inspecteur général Lelièvre, au cours d'un voyage d'inspection en Algérie, en 1947,
s'était plu à souligner l'urgence d'un tel transfert, en même temps que de la réorganisation fondamentale
de la Bibliothèque nationale d'Alger.
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