Le M.RA.P et son journal Droit et Liberté.
Les émeutes du 20 Août 1955 en Algérie et au Maroc.
- Le MRAP, par sa revue Droit et Liberté, est-il un mouvement impartial et honnête ?
A cette question, la réponse sera irrémédiablement : NON
- Dans son numéro 148 du 15 Septembre 1955, Droit et Liberté,
relatant les événements du 20 Août 1955, en Algérie et au Maroc, faisait sa Une avec le titre suivant :
- Cet article était signé par Albert Levy.
- Nous présenterons plusieurs article de Levy Albert, qui s'étaleront jusqu'au 19 Juin 1965, date de l'arrivée au pouvoir en Algérie
de Boumediene, qui donnera un coup de balais dans la fourmilière des menteurs bien-pensants et des anticolonialistes.
- Revenons à cet article de Septembre 1955.
- Dans cet article Albert Levy comparait les français d'Algérie, et du Maroc, aux Sudistes :
« Mentalité de Sudiste, celle de ces Européens, sur de l'impunité, qui selon un rapport officiel, sautent dans leur voiture,
prennent une arme à feu et tuent au hasard les premiers Marocains qu'ils rencontrent.
Mentalité de Sudiste, celle qui aboutit à ces scènes décrites par Robert Barrat dans Témoignages Chrétien :
« Les 14 et 15 juillet, des hordes d'européens déchainés ont, à Casablanca, tué, lynché, brulé vifs des centaines de Marocains.
Des témoins oculaires, Français,
de ces scènes épouvantables m'ont décrit les gosses marocains de 15 ans que les voyous du Maarif,
chassaient et tiraient dans les rues comme des lapins, les automobilistes marocains stoppés par les émeutiers,
et enfermés dans leurs voitures auxquelles on mettait le feu ».
Note :
On connait les articles alléchants de Témoignages chrétiens,
mais, on connait encore mieux Robert Barrat, le super journaliste très copain des indépendantistes,
qui a pu « les rencontrer » sans se faire égorger.
- Dans ce très long article Albert Levy, en arrive même à écrire :
« Il y a eu des attaques contre les juifs, mais elles revêtent un caractère sporadique,
et, même si le pogrome de Petitjean, l'an dernier, n'a pas été voulu par le parti nationaliste de l'Istiqlal. » …..
FEZ la rue principale du Mellah après le 17 Avril 1912.

Mais, Albert Levy a oublié de nous parler des évènements suivants :
- Le 17 Avril 1912.
La population, encouragée par quelques extrémistes fanatiques,
n'apprécia pas la signature du protectorat sur le Maroc, elle l’a considéré comme une véritable trahison de l'Islam.
Des rumeurs circulèrent, ce fut le point de départ d'une chasse aux Français et aux Juifs qui n'y étaient pour rien.
L'armée française réagit, arrivant à arrêter la tuerie de ses propres ressortissants.
- Le 16 août 1953.
L’émeute d’Oujda fit 23 morts et 53 blessés parmi les européens, les légionnaires, les marocains juifs et les musulmans collaborateurs.
- Le 24 décembre 1954.
la bombe au marché central, 18 morts et quarante blessés.
- Le 14 Juillet 1955.
à Mers-sultan, la bombe avait été placée dans un triporteur....
Notes :
Emeutes au Maroc de 1952 à 1953.
Dans une lettre privée envoyée par Lyazidi Ahmad, au Caire, l’auteur note que les émeutiers :
« sont (tous) décidés au sacrifice suprême, état d’âme qui n’avait jamais été vu dans le passé. »
Ce changement d’attitude face à la mort, est quelque chose qui a frappé tous les témoins de l’époque.
Maroc les émeutiers du 20 Août 1955.

Puis arrive, le 20 Août 1955, jour de la commémoration de l’anniversaire de la déposition du Sultan.
- Rapports de gendarmerie :
Cette inquiétude s’avère justifiée,
puisque du 19 au 21 août 1955, divers incidents ont été déclenchés à Eljadida et Khemisset, les centres miniers
de Khénifra, Oued Zem, Aït Amar et Khouribga sont envahis et livrés au pillage.
Chargés d’assurer l’ordre public, les gendarmes se trouvent plongés au cœur de ces événements.
Depuis quinze jours, des émissaires venus des grandes villes répandaient dans la ville leur bonne parole :
« Le vingt Août serait dans tout le Maroc le jour du grand soulèvement. »
Des propagandistes visitèrent les tribus environnantes, afin de rassembler ce jour-là le plus de monde possible.
Ils dirent aux fellahs que tout bon Marocain devait s’y rendre, qu’il pouvait être dangereux de s’abstenir.
Aussi, le vingt Août, ce fut une ruée des campagnes vers la ville.
- Le rôle des gendarmes à Oued-Zem.
Le 20 Août 1955, la section de Oued-Zem est avisée que
des incendies sont allumés à Boujad, localité située à vingt kilomètres de Oued-Zem et que des événements graves s’y produisent.
Le lieutenant commandant la section, son adjudant-chef adjoint et quatre gendarmes se rendent sur place en jeeps.
À leur arrivée, ces militaires constatent que les manifestants s’en prennent à la maison du caïd.
Les gendarmes dispersent les émeutiers, tandis que des éléments d’un corps de troupe arrivent en renfort.
Au moment où la situation paraît à peu près rétablie à Boujad, la patrouille apprend que de graves incidents
débutent à Oued-Zem, elle repart aussitôt et atteint la localité vers neuf heures trente.
Le lieutenant constate,
que de nombreux Marocains élèvent des barrages de pierres sur la route principale n° 13 et détruisent les lignes téléphoniques.
Ces manifestants se séparent à l’arrivée des gendarmes qui les poursuivent vers la médina où ils vont se réfugier.
Dans la médina, de très nombreux manifestants,
armés de bâtons, de haches et de couteaux, lancent des pierres et poussent des cris appelant à la révolte et au pillage.
Des incendies sont allumés et l’hôpital civil mixte, qui brûle, semble être le point de ralliement des émeutiers,
voulant se porter vers cet hôpital pour le dégager, la patrouille est bloquée à un carrefour par une foule déchaînée qui tente de la lapider.
Étant donné l’ampleur du mouvement, et afin d’éviter la pénétration dans le quartier européen, la patrouille se replie,
et, s’organise en bouchon sur l’axe principal de la ville, au carrefour des routes n° 13 et 22.
La gendarmerie interdit ainsi aux émeutiers la majeure partie du quartier européen,
tandis que le sud-est de la médina est tenue par des Moghaznis aux ordres d’un adjoint de contrôle.
Bientôt, la masse des émeutiers grossit en raison de l’arrivée des tribus voisines,
ceux-ci tirent sur les gendarmes avec des pistolets et des fusils de chasse, ils incendient et pillent les habitations voisines.
À dix heures quarante-cinq,
le gendarme Soumagne est mortellement blessé par une balle de 8 m/m qui l’atteint à la base du poumon droit.
L’adjudant-chef adjoint au commandant de section est, quelques instants après, blessé lui aussi par des plombs de fusil de chasse.
Tenant fermement le bouchon, effectuant parfois des déplacements rapides
sur les rues perpendiculaires, le lieutenant Bach et ses hommes, aidés de quelques civils armés, réussissent à contenir les émeutiers
surexcités que renforcent des cavaliers et des piétons des tribus Smallah.
Pendant cinq heures environ, jusqu’à l’intervention de renforts venus de l’extérieur,
ils interdisent toute progression à plusieurs centaines de Marocains déchaînés, armés de fusils de guerre et de chasse.
Au total, les émeutes de Oued-Zem causent la mort de cinquante Européens.
Trente habitations, les moulins de l’Atlas, les dépôts de céréales et quatre stations-service sont entièrement brûlés et pillés.
Maroc la bombe du marché central le 24 Décembre 1954.

- Les exactions qui suivent les émeutes du 20 août à Oued-Zem.
Après les émeutes du 20 Août à Oued-Zem, les cavaliers et les gens de tribus refluent vers le bled et poursuivent leurs exactions.
- La mine des Aït-Amar.
À la mine des Aït-Amar (vingt-cinq kilomètres au nord-ouest de Oued-Zem), les employés européens sont surpris
par la soudaineté et la violence de l’attaque, disséminés sur l’ensemble de la mine, ils n’ont pas le temps de se regrouper pour se défendre.
Seuls quelques-uns peuvent
se réfugier au domicile de l’ingénieur en chef où ils tiennent le siège jusqu’à l’arrivée des secours, tard dans la nuit.
Les corps de vingt-trois Européens sont relevés dans la zone.
- L'Oued-Grou.
À l’Oued-Grou, à quarante-cinq kilomètres de Oued-Zem :
- La mine d’Enta est également détruite.
- La seule maison d’habitation européenne est retrouvée en flammes le 21 au matin.
- Les magasins sont pillés et incendiés.
- La poudrière éventrée, les émeutiers emportent près de cent soixante-dix kilogrammes de nitroglycérine,
dix mille détonateurs et cent mètres de mèche lente. - Les maisons forestières de la région, isolées, sont aussi la cible des émeutiers.
- Les deux habitations de Bir-Biaz sont dévastées et pillées le 20 vers vingt heures.
Le garde forestier et sa famille réussissent à prendre la fuite et rejoignent Oued-Zem dans la matinée. - Les maisons forestières de Smala, Bothna et Feddant sont pillées et incendiées.
- Les fermes sont attaquées, certaines brûlées, mais aucune victime européenne n’est à déplorer.
- Khouribga.
Le 21 août 1955, des événements graves se produisent à Khouribga, vers dix heures et quart, des Marocains se rassemblent dans le souk,
puis se dirigent vers le bâtiment du contrôle civil, ils sont refoulés à un passage à niveau par des commandos de Marine.
Vers dix heures et demie, ils tentent de se diriger vers le quartier dit « des villas administratives »,
ils sont renforcés par des groupes venus de la fraction Fokra-Moualine, le service d’ordre leur interdit l’accès, il en est de même
lorsqu’ils tentent d’aller au cimetière européen, au douar dit « du concasseur » et au lycée de Khouribga.
Des incendies sont allumés dans les dépôts de bois de la localité.
Les Européens rencontrés dans la médina sont massacrés.
En début d’après-midi, l’arrivée de renforts de troupe permet aux autorités de rétablir la situation.
Un bataillon de la Légion arriva heureusement l’après-midi à Oued Zem, mais seulement le lendemain à Aït Amar.
Cent morts Européens environ (il n’y eut pratiquement pas de blessés européens), Mais, sans doute plus de morts marocains,
tel fut le bilan de cette journée.
Maroc Oued Zem 20 Août 1955.

- Alors, Messieurs Albert Levy et Robert Barrat,
on est loin, très loin, de votre version de cette journée au Maroc, qui ment dans cette histoire !!!
- Voici pour terminer ce premier article de Droit et Liberté,
le récit du docteur Serre, celui qui remplacera le docteur Fichbacher, assassiné au cours des émeutes à l'hôpital d’Oued-Zem.
« J’étais en congé en France, un télégramme me rappela d’urgence au Maroc, pour succéder, comme médecin-chef du territoire
et de l’hôpital d’Oued Zem, au docteur Fichbacher, assassiné au cours des émeutes.
A l’approche des lieux où les atrocités avaient été commises, une véritable angoisse m’étreignait, car il faudrait y vivre,
s’intégrer à nouveau au pays, toucher du doigt ces plaies béantes et contribuer à les panser. Comment allais-je réagir ?
Jusqu’au croisement de la route de Camp Marchand à Fquih Ben Salah, tout ce qui a appartenu aux Européens est saccagé et brûlé.
Partout des ouvertures béantes,
des poutres calcinées et dans les cours, des tas d’objets informes, épaves de la vie quotidienne.
A l’hôpital, rien n’a été touché depuis l’enlèvement des cadavres.
Des carcasses d’automobiles aux tôles tordues, dont celle d’une ambulance, gisent au pied des grands murs et un peu plus loin,
au bas du perron, s’entasse, brisé, informe, le matériel hospitalier jeté par les portes et les fenêtres.
A l’intérieur, le spectacle est pire,
des services techniques et généraux, il ne reste rien, radio, climatiseur, stérilisateur, microscopes, tout a été détruit.
Quand le feu a été insuffisant, la hache et la massue ont achevé le travail.
Dans la cour intérieure, encore deux carcasses d’automobiles renversées et incendiées, et pour que rien ne subsiste,
non seulement les fleurs avaient été coupés, mais les pigeons du médecin-chef avaient été égorgés !
Pourquoi cette destruction d’un hôpital,
qui servait principalement aux Marocains, et où deux cents d’entre eux, en moyenne, se pressaient chaque jour ?
Je ne comprends plus, tout ce que je vois est incompréhensible, illogique, hors des normes humaines.
Il faut tout dire, il y avait des malades dans cet hôpital, il était archi-comble.
Dans les chambres des malades européens, hommes, femmes et enfants,
à la vue du sang coagulé sous leur lit à la verticale de la tête, on comprenait que là, le comble de l’atrocité avait été atteint.
Comment devant un tel spectacle échapper à l’émotion et à un sentiment de révolte ?
C’était pour en arriver là que depuis vingt-cinq ans j’avais travaillé et ruiné ma santé, dans ce pays que j’avais tant aimé ?
Pour en venir à contempler, à la fin,
ce tableau d’une haine injustifiée, d’une xénophobie folle, inhumaine, qui réussissait à détruire jusqu’à la trace des bienfaits.
Vingt-cinq ans consacrés à soigner, à aider ceux qui avaient commis ces crimes ! ».
- Non Monsieur Albert Levy,
il n'y pas d'un côté les méchants Sudistes colonisateurs et de l'autre les pauvres brebis égarées.
Note :
Pour en terminer avec le Maroc, et afin de vraiment se rendre compte de l’impact du nombre de morts en 1955 au Maroc,
voici quelques chiffres donnés par le démographe Mahmoud Seklani, spécialiste de la démographie du Maghreb.
Maroc :
1952 Musulmans 8.500.000 Israélites 215.000 Etrangers 535.000
1960 Musulmans 11.070.000 Israélites 160.000 Etrangers 395.000
- Pour comparer les chiffres des morts,
des journées du 20 au 25 Août 1955, il faut multiplier le nombre de morts Européens par 20 et par 50 pour les Israélites.
- Entre 1936 et 1952, la population urbaine arabo-berbère de Casablanca avait augmenté de 325 %.
- Un document de la Délégation aux affaires urbaines (DAU) de novembre 1953, indique que sous l’effet de migrations internes,
très importantes, le pourcentage des Européens par rapport aux Marocains (habitants arabo-berbères musulmans), diminue tous
les ans, dans les villes, on parle de quelque cent trente mille Marocains dans le seul bidonville de Casablanca.
le torchon Droit et Liberté du 15 Septembre 1955.
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