La Bataille de Bab-El-Oued le 23 Mars 1962
Extraits de journaux des 24/25 Mars 1962
- Les journaux du 24 Mars 1962, présentaient à la une, le titre suivant :
Le dramatique récit, Heure par Heure.
- Sur une page entière, l'article commençait ainsi :
- Voici, heure par heure, d’après les informations téléphonées par notre correspondant particulier à Alger,
et diffusées par les dépêches des Agences :
- France Presse
- United Press
- Associated Presse
- Reuter
Note :- Il est évident que personne n’a pu après 10h 45, suivre tous les événements
exceptés ceux qui y ont participé d’un coté ou de l’autre.
- Je reproduis mot à mot les extraits des articles.
- Mais revenons, pendant quelques lignes sur le jour précédant.
- Certains sites, même certains "historiens" spécialistes de la guerre d'Algérie,
narrent la bataille rangée qui aurait eu lieu, sous le tunnel des facultés, le 22 mars 1961.
- Ce mythe de 18 morts, parmi les gendarmes mobiles, est issu du livre de M. Yves Y. Courrière,
Les Feux du Désespoir, Paris, Fayard, 1971,
- Extrait du livre :
« Le 22 mars à 21h, 20 hommes des commandos Z attaquèrent,
une patrouille de half-tracks de la gendarmerie mobile qui sortait du tunnel des Facultés.
Un tireur au bazooka, à plat ventre sur le trottoir,
devant la vitrine du maroquinier Bissonet, atteignit le premier blindé.....
Les gendarmes déploraient dix-huit morts et vingt-cinq blessés. »
Note :
- Nous utiliserons, tout au long de ces pages, sur ce vendredi 23 Mars 1962,
la documentation du Capitaine Benoît Haberbusch, en ligne sur le site officiel, La revue historique des armées,
concernant le 23 Mars 1962, sous le titre, de la gendarmerie face à l’insurrection de Bab-el-Oued en mars 1962
- Les documents du Capitaine de la gendarmerie, nous indique :
« La nuit du 22 au 23 mars 1962 marque le prélude à l’insurrection du lendemain à Bab el-Oued.
À partir de 21 heures, des explosions et des rafales d’armes automatiques se font entendre dans la Ville blanche,
elles se prolongent jusqu’au matin, entrecoupées par des instants d’accalmie.
La GM est particulièrement visée.
Plusieurs éléments appartenant aux escadrons 5/5, 5/6, 7/6 bis, 9/9,
et au détachement des Forces françaises en Allemagne (FFA) sont attaqués dans le centre de la ville :
- à la délégation générale,
- au tunnel des facultés,
- au boulevard Saint-Saëns,
- au boulevard de Télemly,
- rue de Lyon.
Les gendarmes subissent des jets de cocktails molotov et de grenades,
ainsi que des tirs de pistolets automatiques (PA) et de pistolet-mitrailleur (PM).
Leurs ripostes immédiates mettent fin à ces attaques,
sauf au tunnel des facultés, ou l’escadron 5/6 y subit durant quatre heures des tirs violents de PM,
de grenades, voire d’un fusil-mitrailleur (FM) de type AA 52.
Trois gendarmes sont blessés.
- SHD/GD, 2010 ZM4/16453, JMO de la 10e légion de GM, janvier-mars 1962.
Comme de coutume,
ce mythe sera reproduit dans tous les livres qui paraîtront, après 1971, comme étant une vérité historique.
- Le récit de la Bataille de Bab-El-Oued.
- Alger, Samedi 24 Mars 1962
- Alger s’était réveillé hier matin, après une nuit agitée, sur les traits de tous les Algérois,
on pouvait relever des traces de fatigue prouvant que peu de gens avaient dormi.
- Beaucoup, en reprenant leur travail, pensaient qu’après la soirée de fusillades sporadique,
qui s’était étalée jusqu’à 5 heures du matin, cette journée serait calme.
- C’est ce qu’on pouvait penser
dans les quartiers du centre où toutes les activités étaient normales.
- Bab-el-oued était paradoxalement le seul quartier a être demeuré calme durant cette nuit.
- Bab-el-oued, Vendredi 23 Mars 1962
- Ce matin, Bab-El-Oued avait le visage des mauvais jours.
- On pensait que l’épreuve de force allait avoir lieu.
- Déjà dans les rues, des clous avaient été largement répandus et sur les principales voies
un mélange composait d’huile et d’eau savonneuse rendait la circulation assez difficile à
tous les véhicules y compris bien en tendu les véhicules militaires.
Les trois horloges

7 heures :
- Le premier incident a éclaté vers 7 heures,
une patrouille militaire composée de soldats de la coloniale remontait lentement les rues encore désertes.
- Brusquement,
rue Eugène Robe, pas très loin de la caserne Pélissier, des hommes se dressent de toutes parts,
devant les soldats et braquent sur eux des pistolets-mitrailleurs.
- Le commando prend les armes et disparaît.
9 heures :
- Deux heures plus tard, un raid du même genre allait se produire,
mais cette fois, il sera plus meurtrier et finira par déclencher la bataille de Bab-El-Oued.
- Un camion militaire, composait d’une vingtaine de soldats européens et de trois ou quatre musulmans,
d’une unité de transmission, remonte la rue Mizon, une rue interminable qui court tout au long des hauts
de Bab-El-Oued vers l’avenue du Général Verneau.
- De la rue Mizon descendent de petites rues étroites se terminant en escaliers.
- Vers 9h 40, ce camion arrive à l’angle de la rue Vasco de Gama, près de la fabrique de cigarettes Bastos.
- Un civil lui fait signe de stopper, le chauffeur commence à obtempérer,
il avait presque arrêté son véhicule, quand soudain obéissant à un réflexe, il accéléra.
- Une quinzaine d’homme, pistolets mitrailleurs au poing, entoure le véhicule.
Vos armes ! crie le chef.
- En un éclair, un des soldats musulmans arme son fusil.
De tous côtés éclate alors la fusillade.
Les soldats s’écroulent les uns sur les autres.
Le chauffeur a été un des premiers touchés.
L’officier du détachement, un lieutenant est grièvement atteint. Il succombera peu après.
Trois soldats sont tués sur le coup.
Deux autres sont gravement touchés.
Six soldats sont touchés de plusieurs balles.
- A un signal, le commando s’éclipses, abandonnant le camion.
- Les civils qui s’étaient terrés sortent de leur abri.
- Ils essayent de donner les premiers soins aux blessés que les ambulances emportent
rapidement vers l’ hôpital Maillot tout proche.
- Le camion attaqué sera pris en remorque plus tard.
il sera hâlé jusqu’au haut du boulevard de Champagne près du Climat de France.
- Les soldats qui montent la garde dans ce no man’s land,
qui sépare les deux communautés , regardent blêmes arriver le véhicule.
Note :
L’attaque a eu lieu rue Suffren, point en rouge sur le plan.
Plan de la rue Suffren.
10 heures :
- Consternation « aux trois horloges »
- L’affaire est connue très vite aux trois horloges, le centre nerveux de Bab-El-Oued.
- Dans les cafés encore ouverts, c’est la consternation et les gens sont atterrés frappés de stupeur.
- Trois quarts d’heure après ce drame horrible,
une jeep montée par des zouaves répandait du sable pour absorber l’huile répandue sur la chaussée, les zouaves sont crispés, la main sur leur arme.
- La jeep passe dans un silence.
Les soldats n’ont pas un geste d’hostilité.
- C’est le dernier aspect de Bab-el-oued
qu’auront la plupart des journalistes.
- Quelques instants après la courte incursion faite par notre correspondant,
le quartier sera progressivement bouclé et isolé du reste du monde.
- La bataille de Bab-El-Oued va commençait avec
- les rafales de mitrailleuses lourdes,
- les descentes en piqués d’avions sur les maisons,
- ses chars lourds évoluant sur les pavés gras.
Note :
- Les archives de la gendarmerie, nous donnent les informations suivantes :
- SHD/GD, 2010 ZM4/450, message porté no 565/4-II du chef d’escadron Petit,
du 2e bureau du commandement de la Gendarmerie nationale de la région territoriale du corps d’armée d’Alger.
« Cet événement tragique suffit à embraser les esprits.
Les engagements les plus meurtriers, pour la GM, se produisent l’après-midi au cours de deux opérations auxquelles elle participe.
Les ordres sont donnés à Bab el-Oued, même par le colonel Fournier, adjoint au général commandant la zone Alger-Sahel.
Il a installé son PC au carrefour du Triolet, à l’entrée sud-est du quartier.
À ses côtés se trouvent le chef de bataillon Delmas, commandant le 9° zouave et le sous-secteur d’Orléans, territorialement compétent,
ainsi que le chef d’escadrons Iehl, commandant le groupe 1/10 et les unités de GM engagées.»
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