Relations entre la France et la Régence d’Alger
1630 - 1660 (suite)
- Jusqu'à l'arrivée des Consuls Lazaristes,
leurs prédécesseurs avaient toujours fermés les yeux sur le commerce des armes en échange des grains, huiles et cuirs,
c'était le seul vrai commerce possible avec la Régence d’Alger.
- Mais, ce qui avait pu être toléré par un Consul laïque, ne put l'être par un religieux, et, tout le monde fut mécontent.
- Les nouveaux consuls lazaristes devinrent vite en butte à la colère des Rois d'Alger.
Les Pachas et les Deys s'habituèrent à les insulter, à les emprisonner, à les bâtonner impunément, jusqu'au jour,
où ils couronnèrent leurs sévices par la mort cruelle infligée à quelques-uns entre eux.
- Comprenant son erreur, Saint Vincent de Paul chercha à revendre la charge de Consul à quelques marchands de Marseille,
ne trouvant personne, il nomma, le 16 Avril 1655, Jean Barreau, membre Laïque de la Congrégation
La Baie d'Alger.
- En 1654, la peste ravagea Alger, elle durera trois ans, et enlèvera le tiers de la population.
M. Barreau était le plus vertueux et plus charitable des hommes, il s'endetta pour venir en aide aux esclaves chrétiens,
et, quelques mois après sa nomination, Mohamed Pacha, le fit emprisonner, il sera maltraité par les sbires du Pacha.
M. Barreau n'avait pas la poigne d'un Consul,
il fut tout au long de son mandat, le souffre-douleur des pachas, il subit les pires châtiments et brimades.
- En 1656, le Pacha Ibrahim décréta que le Consul serait responsable de toutes les créances des résidents français,
il fit emprisonner M. Barrault, il le traita avec une horrible barbarie, on le bâtonna, on lui enfonça des pointes sous les oncles.
- Informait de ce qui se passait,
Saint Vincent de Paul expédia à Alger tout l'argent dont il disposait, il ordonna des quêtes pour délivrer le Consul.
La cour de France n'était pas restée insensible aux affronts faits au Consul,
Mais, on était en guerre avec l'Espagne, c'est à cette époque que l'on imagina l'expédition de Gigelli.
- Le ciel du Consul Barreau s'assombrir brusquement avec le départ en catimini, du Gouverneur du Bastion,
M. Picquet, qui ayant eu connaissance des mauvais traitements exercés contre le Consul à Alger, s'était cru fort en danger,
en apprenant que le Pache Ibrahim allait diriger une expédition contre lui.
Il partit du Bastion, après avoir tout incendié, en emmenant de force une cinquantaine de Turcs.
- A Alger ce fut une explosion de fureur,
les résidents français furent maltraités, leurs marchandises saisies, et le consul retourna en prison.
- Saint Vincent de Paul, tout décidé qu'il fut à remplacer M. Barreau, intervient rapidement,
il racheta les Turcs emmenés par Picquet, remboursa les dettes de deux créanciers d'Alger, et demanda de l'aide au Roi.
- Le Roi écrit au Pacha pour annoncer qu'il nommait, M. Louis Campon, au Bastion de France.
Alger rachat des esclaves chrétiens.
- Le roi n'aura jamais de réponse,
car la révolte s'est installée à Alger, en Juin 1659, elle mettra un terme au gouvernement par les pachas ottomans.
- Le Pacha Ibrahim venait de recevoir de la Grande Porte, son avis de remplacement par Ali Pacha,
et, voulant grossir son trésor personnel, il décréta qu'il allait prélever la dîme sur les sommes envoyer
par Constantinople, aux Reïs pour les décider à rejoindre la flotte ottomane.
- Ce fut l'émeute, les Reïs et la Milice se réunirent au Divan, pour décréter la déchéance des pachas,
auxquels, il fut permis de résider à Alger, pour représenter Le Sultan de Constantinople.
C'était le retour à l'ancienne Constitution de l'Odjeac, celle de Barberousse.
- Ce changement arriva trop tard,
la Cour de France, exaspéré par les affronts infligés à leurs consuls, n'accorda aucune foi aux bonnes dispositions du Divan.
- En 1660, Le chevalier de Valbelle et le Commandeur Paul,
harcelèrent les ReÏs, et infligèrent aux Barbaresques, leurs premiers revers, 400 Turcs furent mis hors de combats.
- Le consul Barreau, écrit aux Consuls et Gouverneurs de la Ville de Marseille,
pour demander la libération des prisonniers barbaresque, le 2 juin 1660.
- Son sort c'était nettement amélioré depuis la révolution de 1659.
- Le dernier acte de M. Jean Barreau est la traduction,
d'une lettre adressée par Ismaïl Pacha aux Consuls et Gouverneurs de Marseille, le 9 Février 1661.
- Il sera remplacé par M. François Dubourdieu,
qui arrivera à Alger, juste à temps, pour assister au meurtre de Ramdan, qui fut remplacé par Chaban-Agha.
Galére Française 1660.
1661 - 1664
- C'est sous le règne de Louis XIV,
que la France trouva le temps et les moyens de faire respecter à la régence d'Alger, les traités qui avaient été signés.
- A la mort de Mazarin, le 9 Mars 1661, le roi Louis XIV gouverne seul.
Le rôle fatigant de monarque, toujours présent et toujours attentif aux affaires,
le jeune Roi Louis XIV devait le soutenir sans défaillance durant plus d'un demi-siècle.
En 1663,
- le Roi avait pris des mesures,
pour réduire les Barbaresques, qui désolaient par leurs pirateries les côtes d'Italie et de Provence.
- Il avait fait armer dans les Ports de la Méditerranée une flotte dont
le Duc de Beaufort,
amiral de la flotte, eut le commandement, ayant pour Lieutenant Général, le Commandeur Paul.
- Le duc de Beaufort, avec six vaisseaux de ligne et six galères,
mit en déroute, les corsaires Barbaresques de Tripoli, de Tunis et d'Alger.
Il coula quelques navires barbaresques, et donna la chasse aux autres, qui se refugièrent dans leurs ports.
- Cette répression, dont l'effet n'était que passager,
ayant été jugée insuffisante, par Louis XIV, qui avait conçu, dès 1660, la pensée de conquérir sur les côtes
de l'Afrique du Nord, une position militaire pour protéger notre commerce et nos intérêts.
François de Bourbon - Vemdome Duc de Beaufort.
En 1664,
- Le Roi Louis XIV, envoya des secours pour aider l'Empereur Léopold, qui s'opposait aux armées ottomanes.
- Après la conquête du fameux fort de Serin,
l'armée Ottomane, forte de 100.000 hommes commandés par Le Grand Vizir, menace Vienne.
- En Avril 1664, le Roi dépêché, le comte de Coligny,
avec comme aide de camps, le Sieur de la Feuillade, et 6.000 hommes, ils prirent le chemin de l'Allemagne.
- En Juillet, les troupes Ottomanes longeaient le Raab, de l'autre côté de la rive les troupes Françaises.
- Le 25, 26 et le 29 Juillet, les troupes Ottomanes tentent de passer le Raab, les Turcs sont repoussés.
L'armée Ottomane remonte vers la source du Raab, vers le Saint-Gothard.
- Le vendredi 1 Août 1664, les meilleurs troupes ottomanes, les janissaires,
passent le Raab, après avoir défait deux régiments de troupes allemandes et commencent à envahir la plaine.
- Les troupes françaises se portent au-devant des troupes janissaires, réussirent à les stopper, puis à les repousser,
jusqu'au passage du guet, c'est là que les troupes Ottomanes eurent le plus de pertes, car les troupes françaises,
les obligèrent par leurs puissances de feu, à traverser la rivière à la nage. .
La bataille de Saint-Gothard en Juillet 1664.
- L'historien De Quincy, en 1726, nous donne le chiffre de 16.000 Turcs tués lors de la bataille du Saint Gothard,
et, nous raconte, la charge héroïque du Comte de la Feuillade.
Les Français sous le commandement du Comte de la Feuillade, marche sur les troupes ottomanes.
Le Comte de la Feuillade arrache le drapeau français des mains de son porteur,
et, exaltent ses troupes pour obliger tout le bataillon à la suivre.
Les Français boutent les Turcs, qui repassent le Raab dans un désordre indescriptible.
- M. de Quincy précise :
Lors de l'affrontement du guet sur le Raab, les Janissaires laisseront 7.000 hommes,
dont l'Aga des Janissaire, le premier Baffa, il y eu de nombreux noyés, car il y avait beaucoup de courant.
Les Français perdront 450 Officiers et hommes de troupes.
Ils ramèneront cinq pièces de canons turcs, ainsi que cinquante étendards.
Vienne était sauvée, les Turcs signèrent un traité de Paix au mois de Septembre 1664.
- Extrait du livre Recueil de documents pour servir à l'Histoire durant l'année 1664.
Le chiffre de 6.000 morts uniquement sur guet est cité dans ce recueil.
Un traité de paix entre l'Empereur Léopold et l'Empereur des Turcs fut conclu le 17 Septembre 1664.
Les prisonniers des deux camps furent rendus.
- En ce mois de juillet 1664,
une expédition française débarquait sur les côtes de la Régence, à Gigéry.
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