Algéroisement......vôtre
Les mauvaises langues
- disaient que les Algérois, accomplissant leurs emplettes, rue Bab-Azoun,
faisaient invariablement demi-tour une fois arrivés à la place du Gouvernement,
qu'il n'était pas de bon ton de dépasser, au-delà, en effet, la rue de Bab el Oued
n'était pas considérée comme un quartier chic.
- Mais, ni la rue Bab Azoun, ni la rue d'Isly, ni aucun des quartiers élégants d'Alger
n'ont inspiré aucun écrivain de talent.
- Au contraire Bab el Oued est entrée dans la littérature,
grâce à des oeuvres qui ont triomphé de l'épreuve du temps.
Le début de la rue Bab-El-Oued à l'angle de l'Hôtel de la Régence.
En prolongement de la rue Bab-Azoun,- commençait donc la rue Bab el Oued
avec ses immeubles à arcades, commerçante et populeuse, cette rue était toujours animée.
- Elle débutait par l’immeuble de la Tour du pin,
qui abritait l’hôtel de la Régence,
dont les mérites étaient étalés dans le guide d’Alger de 1878.
- Hôtel de Premier ordre,
situé place du Gouvernement, avec vue sur la place et sur le port.
Chambre depuis 4f et au dessus, selon l’exposition et le nombre de pièces.
Déjeuner 3f et dîner 4f, vin compris, table d’ hôtes, mais l’hiver seulement, 3f 50.
Café, chocolat ou thé complet, 1f 50, éclairage 50 centimes.
- Un peu plus loin, Hôtel de Paris, située rue Bab-el-oued était de seconde ordre.
Les appartements ou les chambres garnies se louaient de 30f à 100 f par mois.
- De l’autre côté,
le premier immeuble abritait le Magasin du jouet,
lieux de rencontre de tous les enfants des quartiers de la basse casbah.
- Les cafés y avaient conservé la tradition de la kémia,
disposée sur le comptoir dans des soucoupes
où les clients piochaient à volonté, :
- olives farcies d'anchois,
- petits escargots,
- fèves,
- cramous,
le tout salé et pimenté suffisamment pour donner soif.
- Dans l'air flottait l'odeur de l'anisette,
boisson nationale, dont une dose
raisonnable
dans de l'eau glacée était en été le meilleur rafraîchissement qui soit.
- Sur le trottoir,
le marchand de calentita annonçait sa venue en
frappant de son couteau le zinc du plateau
avant de débiter la pâte chaude en languettes.
L' heure sacrée de l' apéritif " la kémia ".
Charles SIRBA à côté d'une femme blonde, trinque avec le patron du bar.
Il y avait de tout dans cette rue,
- Le Passage Malakoff, qui portait le titre, de l'un de nos plus brillants chefs d’Armée, car,
ce passage abritait un remarquable buste en bronze du Maréchal Amable Jean-Jacques Pélissier,
Duc de Malakoff, ainsi que le Studio Albertis, et un café Maure.
- Des cafés, des boulangeries, des pharmacies, une quincaillerie, des magasins de vêtements,
un marchand de beignets avec juste à coté, aux pieds de l'église, le marchand d'articles religieux,
des magasins de spiritueux, et bien entendu, l’éternelle épicerie tenue par un mozabite.
En 1870,- la rue Cléopâtre, dont une partie était une impasse, partait de la rue Mahon pour aboutir
dans la rue Bab-el-oued, presque en face de la Galerie du Duc de Malakoff.
- La rue Charlemagne portée le nom de rue Charles Quint.
- La rue du commerce, se située entre la rue de la Casbah et la rue Sidi-Férruch.
- La rue de la Fonderie, se nommait rue de la poudrière, elle abritait la caserne du Génie.
Eglise Notre Dame des Victoires en transformation
Sur la photo ci-dessus,- L’église a conservé ses petites boutiques mauresques et sa fontaine placée au pied du minaret carré.
- A gauche, le magasin d'articles religieux, une des entrées de l’église,
les boutiques, et sous le dernier store,
sur la façade de l’église, l’éternelle épicerie mozabite.
Malheureusement,- en 1949, débuta les premières fermeture de rues, sur le coté droit.
- La rue Cléopâtre, se transforma en Impasse Parodi, la rue Jenina fut amputée de sa partie basse,
le passage Martinelli fut fermé, ces deux rues aboutissaient rue de Trois Couleurs.
- la rue la Révolution, la rue Tourville, la rue Philippe, et la rue Doria furent cloîtrées.
- Dans le début des années 1950,
lors de la démolissions du quartier de la marine, cette belle rue, se transforma,
en une rue déserte sur sa partie droite, uniquement fréquentée par les habitants du quartier.
L'église Notre-Dame-des- Victoires.
- Cette ancienne mosquée, bâtie en 1622,
par Ali Bitchnin, père de Tchelibi, célèbre corsaire
barbaresque, avait le style d'une église byzantine
de Constantinople, avec sa grande coupole octogonale
sur une salle carrée, malheureusement, cachée de l'extérieur, qu'entouraient trois côtés de galeries couvertes
elles-mêmes de seize coupolettes.
- Au début,
de la transformation de la mosquée en église,
on entrait par une petite porte dans la rue Bab-el-oued et
par une grande et belle porte, dans la rue de la Casbah,
cette porte provenait de la mosquée Ketchaoua.
- Face à l'arriere de l'église
dans la rue de la Casbah, à l'angle de
la rue des Marseillais et de la rue Lalahoum
se trouvaient les deux fontaines qui alimentaient
en eau les habitants de cette rue.
Laissant sur sa gauche :
- Le Passage Courgot, puis la rue Sidi-ferruch,
on trouvait encore en 1895, à quelques pas de la rue Sidi-ferruch, un bain Maure,
Les Bains Parisiens, au 36 de la rue de Bab-el-oued, juste avant le dernier café de la rue,
à quelques pas, de la Boulangerie - Patisserie de Monte-carlo qui clôturait la rue.
Sortie de la Rue Bab-el-oued aux temps de sa splendeur.
Sur la gauche, la rue de la fonderie.
Avec la destruction- du quartier de la Marine, la modernité arriva.
- Elle transforma radicalement,
Celle qui fut l’une des premières rues de la présence française.
- A hauteur de la rue de la Fonderie,
la rue de Bab el Oued débouchait sur la place Jean-Mermoz, où s'ouvrait autrefois,
dans l'enceinte du vieil Alger,
bab el oued, « la porte du ruisseau ».
Place Jean Mermoz côte de l'ancien quartier de la marine.
La Caserne Pélissier et le Lycée Bugeaud.
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