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Le Musée Bardo.
Le Bardo, c'était un musée.
- Mais c'était d'abord une
somptueuse villa, dans laquelle on pouvait se promener.
- Elle fut acquise en 1926 par le Gouvernement Général,
et fut transformée en musée de préhistoire et d'ethnographie africaines.
- Il fallait y aller,
l'après-midi uniquement et à pied, car le 3 de l'Avenue Franklin-Roosevelt,
s'ouvrait dans un tournant, sans possibilités de stationnement.
Le Musée Bardo.
- Il faut attendre, le guide Joanne de 1897, pour qu'enfin, on trouve trace de la villa Le Bardo.
« Au delà des Hôtels Continental et de l'Orient,
on passe devant les villas Davin, Hilaire, Foa, et le Bardo, avant d'arriver au tournant,
où a été érigée une croix en 1850 »
- Mais, reportons-nous aux récits de Lucien Golvin,
qui lui même, puise ses sources chez Henri Klein dans ses Feuillets d’El-Djazair.
« Blottie au fond d’un jardin,
cette ancienne villa « mauresque » des hauteurs d’Alger, abritait de très intéressantes collections
de vestiges découverts
pour la plupart lors de fouilles menées en Algérie.
Le musée, inauguré en avril 1930, est composé de deux bâtiments :
- La partie ottomane a été construite à la fin du XVIIIe siècle dans la banlieue algéroise,
alors appelée Mustapha, par un Tunisien, Prince exilé, identifié dans le personnage
du Prince « Mustapha Ben Omar » qui lui a donné le nom du palais de sa ville natale.
Le Musée Bardo.
Note : Cette origine Tunisienne, expliquerait probablement le nom de « Bardo » que porte la villa.
Interprété par Henri Klein,
ce nom est une déformation du « Prado », somptueuse villa d’été qu’habitaient les Beys dans
la banlieue de Tunis et dont la possession revient aux Sultans Hafsides, dés le XV siècle.
Intérieur ottoman dans la villa Bardo
« Destinée aux séjours estivaux, cette villa,
ou « djenane », était entourée de jardins,
ornés de fontaines et de bassins.
Décoré de bois précieux, de céramiques et
de fer forgé, elle conjugue les éléments
traditionnels de l’architecture ottomane :
- portes basses,
- chicanes,
- cour intérieure.
Dans cette partie du Musée, une salle montre
la variété des costumes traditionnels d’Algérie.
Au dernier étage,
les expositions sont consacrées au Hoggar.
- Le second bâtiment a été édifié en 1879,
par M. Pierre Joret, qui voulait ajouter des dépendances à l’ancienne demeure.
- Des grandes salles,
baignées par la lumière du jour que dispensent de grandes verrières,
accueillent les collections préhistoriques, des premières gravures rupestres à la dépouille
de Tin Hinan, l’ancêtre légendaire des Touareg.
Des bijoux découverts dans le tombeau d’Abalessa, près de Tamanrasset.
Des les fragments de mâchoire et de pariétal d’un Atlanthropus mauritanicus
qui vécut il y a environ cinq cent mille ans à Ternifine, dans la région de Mascara.
Le jardin du musée est exquis. »
Le Musée Bardo. La cour de marbre
Après la prise d'Alger, cette « villa » passa par plusieurs mains :
- 1830 Général Exelmans
- 1846 M. Lichetlin
- 1851 M. Baccuet
- 1868 M. Grauby
- 1874 Madame Aziza Fao, fille de Bacri
- 1875 Ali Bey, Agha de Biskra,
fortuné, cet homme de goût apportera des modifications à la villa. - 1879 M. Pierre Joret, qui pratiquera les extensions citées plus haut.
Lors du décès de Mr Joret, la villa revient à Mme Frémont sœur et héritière de M. Joret. - 1926 Les domaines rachètent la villa.
- 1930 La villa Bardo, devint le Musée d’Ethnographie et de préhistoire.
La villa blanche,- était nichée au bout de l'allée,
cachée par une végétation luxuriante et
des murs de bougainvillées.
On débouchait dans une cour,- avec vasque rafraîchissante,
au pied d'un immense cyprès, des bouquets
de bananiers géants, tout autour des galeries,
des colonnades, des portiques.
- Des portes cintrées donnaient sur d'autres patios,
qui donnaient sur d'autres fontaines.
Les anciens maîtres d'Alger,- semblaient avoir eu un goût très vif
pour la campagne, ils s'y transportaient avec
leur famille dès le retour de la belle saison.
- Leurs femmes y appréciaient une liberté,
plus large après la réclusion que leur imposait
la vie urbaine, elles y jouissaient, de la fraîcheur,
et de l'abondance des fruits, que leur procuraient
les jardins.
En 1930, - la villa est inaugurée comme un musée de préhistoire et d'ethnographie,
elle est destinée à l'exposition des collections ethnographiques, tandis que son extension,
est consacrée la préhistoire.
- Dans ce musée,
on pouvait remonter à l'aube de l’humanité, car ses vitrines renfermaient,
les galets taillés, sphériques, à facettes et bifaces de Ain Hanech, prés de Saint-Arnaud.
Le Musée Bardo Les portiques de la cour de marbre.
- C'est le préhistorien Maurice Reygasse,
qui a créé le musée du Bardo et qui lui a consacré sa vie, classant et enrichissant les collections.
- Toute une salle est consacrée a l’illustre et la mythique Tin Hinan, ainsi qu’à son mobilier.
En 1926,
Maurice Reygasse, participa avec une équipe américaine du Logan Museum, et L. Chapuis,
un Français, spécialiste du Sahara, à la célèbre expédition dans le Hoggar,
à Abalessa,
ancienne capitale du Hoggar.
Les archéologues ont découvert un caveau où se trouvait un squelette de femme bien conservé,
ainsi qu’un mobilier funéraire, des bijoux en or et en argent et des pièces de monnaie à l’effigie
de l’empereur romain Constantin.
Ils définirent cette tombe,
datée du IVe ou du Ve siècle, comme étant celle de Tin-Hinan, l’ancêtre des Touaregs.
Plus tard, Maurice Reygasse, en fit la description dans un ouvrage paru en 1950.
- Le mobilier très varié, ( bijoux, fragments de poteries, de cuivre et de bois, statuette féminine )
qui accompagnait la sépulture de Tin-Hinan est exposé dans des vitrines.
On s'y perdait . . . .
- Comment retrouver Tin Hinan,
la première reine du Hoggar ?
Elle était allongée dans une vitrine,
avec, auprès d'elle, ses sept bracelets d'or,
et les grains d'or éparpillés de son collier.
C'était bien elle l'Antinéa de l'Atlandide !
On aimait s'attarder,- devant la grande chambre où
« Les femmes d'Alger dans leur intérieur »
recevaient.
On était en visite et on prenait le temps d'admirer :- leurs robes et leurs broderies,
- les bijoux,
- les tapis de Babar et du Kerkour.
Revenons, quelques instants, - à nos mandibules, qui passaient presque inaperçu face à l’illustre et mythique Tin Hinan,
et, laissons parler le Professeur Camille Arambourg.
Le Musée Bardo.
- Le gisement de Ternifine..
Ce site, prés de Palikao, est connu depuis 1872, il consiste en une butte de sable,
exploitée comme sablière, la présence d'un cimetière musulman avait fait stopper les recherches.
En 1931, une étude des lieux, montra que les recherches s'étaient arrêtées à la rencontre de l'eau.
En 1954, après avoir pompé l'eau de la source, nous avons découvert dans le fond argileux,
les deux mandibules humaines, associées à une faune abondante.
Il s'agit à l'évidence,
d'un nouveau chainon de la série humaine, je l'ai nommé, Atlanthropus mauritanicus.
Camille Arambourg
Le Musée Bardo Les portiques de la cour de marbre.
Note : - Plus tard, on estimera l'âge de ces mandibules à 800 000 ans.
- Les fouilles se poursuivent en 1954, 1955 et 1956.
C’est finalement, trois mandibules et un pariétal appartenant à un Homme plus primitif,
que celui de Neandertal, qui furent découvert.
Avant de quitter le Musée,- on ne manquera pas d’acheter les cartes postales et les publications des services des Antiquités,
pour compléter cette magnifique visite.
Le Musée Bardo le basin.
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