Parmi ces apports, nous distinguons les migrations organisées par l'Etat français,concernant l'Europe du Nord-Est principalement les Allemands et les Suisses, avec naturellement les populations métropolitaines (Alsaciens-Lorrains, Parisiens, Languedociens, Corses ), et les migrations tolérées d'origine euro-méditerranéennes, c'est-à-dire les Espagnoles, les Italiens, et les Maltais qui débarquent en terre africaine sans être officiellement appelés par les autorités françaises. Cependant ces derniers population échappe au système défini: Les "Mahonnais"
Par "Mahonnais", nous entendons . dans leur ensemble, les émigrants de l'île de Minorque, car tel était le terme générique que leur donnais les Français. Les conditions de la venue des Mahonnais en Algérie tient à un faisceau de facteurs parmi lesquels il convient d'en extraire trois principaux :
L'île de Minorque est entrée dans une phase de dépression économique dès 1810, aggravée par des accidents climatiques et par une attitude royale espagnole désastreuse. Misère et inoccupation sont les deux caractéristiques de l'île.
L'entreprise française de 1830 en Algérie passe par les Baléares et surtout par Mahon. En faisant de l'île de Minorque leur base d'intendance, leur hôpital pendant plusieurs années, les français relancent certes une économie insulaire importante, mais leur départ à la fin des années 1830 replonge l'île dans sa torpeur économique. Cependant, les militaires français vont apprécier une popu1ation honnête et travailleuse, et se rendre compte du bénéfice que l'on peut tirer de sa venue en Algérie. >Comme le dit justement E. VIOLARD :
"Les Mahonnais furent attirés en Algérie au lendemain de la conquête. Leur arrivée fut joyeusement saluée par l'armée d'occupation qui fut peu de temps après abondamment pourvue de légumes frais et variés"
Pour autant, leur venue en terre africaine ne s'est pas faite de façon régulière et nous déterminons deux flux migratoires bien distincts: la migration "spontanée" entre 1830 et 1935 et la migration organisée par le Baron de Vialar à partir de 1835 1836.
De 1830 à 1835, se produisent d'incessants échanges entre Minorque et Alger principalement. Le Moniteur Algérien en souligne très régulièrement le trafique maritime, et en 1834, Alger possède sa rue de Mahon. En règle générale, la migration comporte plus d'homme que de femmes les retours dans l'île sont fréquents. L'objectif est naturellement de trouver un travail pour quelques mois et repartir. Ainsi en mars 1832,2000 Mahonnais débarquent à Alger en quête d'un travail. Le premier recensement des européens de la ville effectuer en 1833 fait apparaître 689 Anglo-Maltais, 671 Italiens et 781 Mahonnais (et non pas Espagnols)! Ces derniers travaillent essentiellement sur le port ou dans la reconstruction des bâtiments.
Le seconds chapitre qui s'ouvre aussitôt. dès la fin de 1835, est fort différent. C'est le réseau de Baron de Vialar. Rien ne destinait Antoine - Etienne Augustin de Vialar à tenter l'aventure en Algérie.
Quand la révolution de 1830 éclate, procureur du roi Charles x, et propriétaire terrien dans le Tarn, démissionne et décide de partir en Egypte.