Les Belles villes d'Algérie
Bougie
Bougie,
- dont les maisons escaladent les pentes méridionales du massif,
est aujourd'hui une petite ville active.
- Son port expédie :
les lièges, les figues, les huiles
récoltés dans les montagnes kabyles,
les vins de la plaine côtière et de la vallée de la Soummam,
les céréales et les moutons de la Medjana.
C’est ainsi que Henri Isnard décrivait Bougie en 1948.
- Lorsqu’on s’éloigne de la ville pour se diriger vers Philippeville,
on suit, sur un parcours de plus de trente kilomètres, le demi-cercle formé par le golfe.
- La route qui suit parallèlement le rivage traverse une plaine dominée par
des sites pittoresques et verdoyants avec une végétation épaisse.
Les Aiguades crique coincée entre le cap Bouak et le cap Noir
La route qui part du Cap Carbon
- en direction de Bougie, passe au travers des deux cimentiers Européens et Israélites.
Elle aboutit Porte du cimetière à quelques pas de la Caserne.
Voici la description donnée par :
- O. Niel Professeur d'Histoire et de Géographie en 1872 sur la ville de Bougie.
Les remparts de Bougie sont percés de cinq portes :
Le Phare du Cap Carbon
- à l’ouest :
la porte Fouka et
la porte de la Kasbah,
- au nord :
la porte Moussa ou Barral et
la porte des Vieillards,
- à l’est :
la porte Abd-el-kader,
Les portes d’Abd-El-Kader, de Barral, et de la Kasbah communiquent avec les trois cidatelles de ce nom.
L’enceinte romaine est encore reconnaissable sur un grand nombre de point .
L’enceinte sarrasine
- était une muraille haute et continue, flanquée de tours.
- Un arceau en ogive reste encore debout aujourd’hui et sert d’entrée au point actuel de débarquement.
Cet arceau est connu sous le nom de Bab-el-Bahar « Porte de la mer ».
- Le fort Abd-el-kader, qui se dresse au sud, renferme une citerne et des souterrains.
Vue sur Bougie quelques années plus tard vers 1900.
- Sur la photo :
- au premier plan,
les restes de la porte de la Kasbah,
- dans le prolongement,
le boulevard de la 3° Division Infanterie Algérienne.
- à droite,
La gare, l'Arriére-port,
- au centre
le tribunal.
L’église Saint Joseph
L' Eglise Saint Joseph
- située rue de Trézel
à quelques pas de la place Gueydon.
- Elle est surmontée d'une immence coupole
qui attire les regards de fort loin.
- Sur la façade de l'église
ont été gravées les armoiries de la ville,
formées d'un écu chargé d'un croissant, d'une comète et d'une ruche.
- Le croissant
rappelle la domination musulmane.
- La comète
celle de 1858, année de la construction de l'église.
- La ruche
est l'emblème de l'activité des populations kabyles,
en même temps qu'elle rappelle la cire servant à
la fabrication des bougies, qui auraient tiré
leur nom de celui de la ville.
- Le singe
qui supporte l'écu indique la présence de ces animaux, qui vivent en grand nombre aux environs.
- L'église Saint Joseph
occupe dans la partie Est de Bougie,
l’emplacement de la mosquée dite
Djemâa Sidi El-Mohoub
détruite vers le XI° siécle.
- Il n’existe plus
aucune des anciennes mosquées qui faisaient au X siècle le principal ornement de Bougie.
On en comptait dit-on,
vingt-cinq dans la ville et dans la banlieue.
Il ne reste que quelques Koubba.
Panorama de Bougie, Vue prise du Fort Abd-El-Kader.
La direction générale des rues est de l'Est à l’Ouest,
- à peu prés parallèlement à la rade.
- La disposition du sol,
ne permet pas d’établir des rues transversales propres à relier entre elles ces rues parallèles.
- Pour combler la différences de niveau, des escaliers ont été indispensables.
- Nous continurons donc à remonter cette rue de Trézel
en direction du boulevard Clemenceau avant de redescendre vers la place Foch.
L’Hôtel de Ville
En 1871, le Maire de Bougie était :
- Balthazard-Charles-Auguste-Valentin Claraz
1834-1916.
- Claraz est né à Lyon le 4 janvier 1834,
- A seize ans,
il s'engage dans le régiment des tirailleurs algériens,
dans lequel il fera les campagnes d'Afrique jusqu'en 1863.
- Il démissionne de l'armée et s'installe à Djidjelli
comme caissier comptable dans la maison Trabet (entrepreneur de
travaux du génie)
- En 1868, ils s'installent à Bougie.
- En 1871, Charles Auguste Claraz est élu Maire de Bougie.
L' Hôtel de Ville
Sous son mandat sont mis en œuvres :
- l'aménagement de nouvelles conduites d'eau,
- l'extension de la ville,
- l'aménagement des cimetières chrétiens et musulmans,
- la construction du commissariat de police,
- la création de l'école de filles.
- c'est aussi de cette époque que date la plantation de ficus de la place Clément Martel.
Lorsque l'insurrection de 1871 éclate.
- Bougie est menacée par les insurgés sous la conduite du fameux Cheik Aziz.
- Monsieur Claraz en sa qualité d'ancien militaire,
organise la défense de sa ville avec l'aide d'un corps de miliciens dont il prend le commandement grâce à son courage et à son énergie, il raffermit le moral des habitants qui
s'attendent à chaque moment à un assaut, formidable par son calme et son sang froid, il inspire confiance aux plus timorés.
- Jour et nuit
on l'aperçoit circulant le long des remparts où des postes ont été organisés à la hâte.
- Pendant que les francs-tireurs
sous les ordres du
lieutenant Corvisier
et les mobiles du commandant Meilbac vont échanger les
premiers coups de feu avec les assaillants, les combats se succèdent sans interruption,
les ennemis comprenant que toute surprise est impossible, ils abandonnent l'attaque et se
retirent dans leurs montagnes.
- Bougie est sauvée...
La Sous-Préfecture
Après ces événements
- Charles-Auguste Claraz se remet au travail et en compagnie de ses dévoués collaborateurs
Il continue à s'occuper des intérêts de ses administrés.
Il mêne pour ainsi dire militairement tout le personnel placé sous ses ordres, jusqu'en avril 1875.
- La famille Claraz, quittera Bougie et l'Algérie, le 5 avril 1875.
Il décède à Lyon, le 8 février 1916.
- A sa mort, « la Kabylie »"
journal politique, commercial et agricole de l'arrondissement
de Bougie lui fait un éloge funèbre :
- Charles-Auguste Claraz était un brave homme, dont le cœur était généreux.
Saluons respectueusement sa dépouille mortelle.
Le nom d'Auguste Claraz restera lié à l'histoire de Bougie.
Bougie, le Port .
La visite de la Ville de Bougie se poursuit sur la page suivante.
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