Les Petits Villages pendant la présence Française en Algérie
Fouka
Cité à l'époque romaine dans la description de l’itinéraire d’Antonin sous le nom de Casae Calventi.
- Fouka, était sans doute un ancien centre de population romaine.
- Des 1839, des recherches ont été effectuées par M. Berbrugger dans cette localité.
- Des tombeaux,
- des bronzes,
- des poteries,
- des médailles
ont été découverts,
mais, aucun monument épigraphique important n’a été mis à jour.
Le 29 Mars 1838,- les troupes du Maréchal Vallée occupèrent définitivement Coléa.
- Située sur le revers méridional des collines du Sahel, à 130 mètres au-dessus du niveau de la mer,
Elle était pour les musulmans un lieu de pèlerinage avec sa mosquée et la koubba de Si-Embarek,
un homme des Hachem de l'Ouest.
- Le camp fut installé
sur un mamelon au sud de la ville, dont l’entrée fut au début interdite aux Chrétiens.
- De ce camp, sentinelle avancée,
on pouvait observer les débouchés des sentiers et surveiller le rivage de la mer.
- Les postes extérieurs ou petits fortins furent organisés à :
- Mohammed-Chérif, Mokta-Khrera, Ben-Aouda, et à Aïn-Fouka.
Le 27 Novembre 1938,- commençait la construction de la route entre Coéla et Blida, puis au début de 1939,
celle reliant Coéla à Douéra.
Le Genie Militaire tracera ces deux routes en moins de deux ans.
En 1861, - Louis Piesse dans son livre Itinéraires de l’Algérie écrivait sur Fouka :
Entre Tipasa et Sidi-Ferruch est située le petite localité de Fouka, ou plus tôt
Aïn-Fouka,
à 4 kilomètres au Nord-ouest de Koléa.
Ce petit hameau est situé sur le petit chemin prétentieusement appelé route de Blida à la mer.
Habité pendant les deux premières années par des militaires libérés,
il contribua comme Beni-Mered, à la garde de l’obstacle continu qui commence
à quelques pas de là prés de la koubba de Sidi Abd-el-Kader, pour aller finir à Blida.
Par décision du 18 novembre 1843, . . . .
. . . . . mais n’allons pas trop vite, voici l’histoire de ce petit village qui comme tant autres
ont fait la gloire de ces pionniers qui ont par leur courage et leur travail fait
du Sahel Algérois, le grenier à blé et la cave à vins des Algérois.
La rue Bugeaud.
vue de la rue Bugeaud côté Est.
Le nom du général Bugeaud- y est attaché, bravant les intempéries et le cours des âges.
Fouka est la seule localité, à coup sûr, où les habitants vous rétorquent lorsqu'on leur demande pourquoi
les rues sont si droites, si géométriques :
« C'est la faute du général ! »
- Fouka fut créé par le général Bugeaud.
- Ce tacticien en fit dès son entrée un village fortifié.
Une enceinte carrée englobait un village méticuleusement tracé à angles droits.
Il pensait, dès cette époque que ce village serait
un petit coin de paradis pour ses braves.
- Aussi désigna-t-il les plus vieux combattants pour venir le coloniser.
- Après les campagnes dures, épuisantes,
ces dignes serviteurs avaient enfin le droit de finir leur jour dans
un coin paisible et aimable.
- La colonisation militaire était la grande idée de Bugeaud.
- Il propose d'abord de remettre des troupeaux d'ovins et de bovins maigres à
des soldats nomades qui les livreraient engraissés à l'Intendance.
- Ensuite abandonnant ce projet d'élevage,
il réalise dans le Sahel algérois à Fouka ce premier essai de village militaire avec des soldats libérés.
La Place Bugeaud.
En Décembre 1841,- Bugeaud rassemble tous les libérables des camps de l'Algérois.
Il les exhorte à rester en Algérie pour qu'ils deviennent colons.
- Seulement 63 sur un millier répondent à son appel,
deux entre eux possèdent quelques notions d' agriculture et savent tenir une charrue !
- A ces soldats colons, le général Bugeaud leur propose comme devise :
« Ense et aratro », Par l'épée et la charrue.
Il n’a sans doute pas osé faire sienne la devise des trappistes
« Ense, cruce, aratro », Par l'épée, la croix, la charrue.
Le 24 décembre 1841,- les 63 premiers habitants de Fouka s’installèrent au début sous des tentes.
Les premières habitations en dures furent construites durant l’année 1842
par le génie militaire et
furent achevées en 1843 par les condamnés disciplinaires.
Cette implantation- de soldats revêches fut l'occasion d'une leçon pour le général
qui apprit que deux choses comptent pour le militaire :
la bonne chère et une compagne.
Après quelques mois- passés dans le travail de la terre, il y eut un semblant de mécontentement chez les nouveaux venus.
Tous ne tardèrent pas à réclamer à cor et à cri la venue de femmes.
- Leurs intentions étaient au demeurant fort louables.
Les femmes ne devaient leur servir, affirmaient-ils, qu'à s'occuper des tâches mineures :
- lavage de leur linge,
- préparation de leur repas.
- De cette façon,
ils pourraient, dégagés de ces corvées, mieux travailler leur terre, soigner leurs cultures.
La rue de la mer.
Ces vœux furent entendus et même comblés.
- Des le 10 juillet 1842, Le Lieutenant Général, Gouverneur Général, Thomas Bugeaud,
adressait au Maréchal Soult une lettre qui abondait dans leur demande avec en plus,
une petite prime de 500 f pour chaque futur marié.
- Ce fut à Toulon et à Marseille
que se fit le recrutement de celles qui devaient regagner ce village de l’autre côté de la méditerranée.
Le folklore ou la petite histoire raconte que :
- En ce début de Septembre 1842,
par une belle journée de fin d'été, eu lieu la cérémonies de mariage des vingt habitants de Fouka.
- Les candidates au mariage alignées sur un rang.
- Les vieux combattants sur un autre.
- Chaque roulement de tambour indiquait qu'un choix devait avoir lieu.
Mais la vérité est moins romantique.
- Dans sa lettre au Maréchal Soult,
le général Bugeaud précisait qu’il accorderait une
permission à chaque futur marié
pour se rendre à Toulon, port de guerre, afin de choisir sa future épouse.
- Effectivement, les mariages militaires se faisaient au son d'un roulement de tambour.
Les 20 mariages eurent lieux, entre septembre 1842 et Mars 1843.
- Une fois mariées, les jeunes femmes, souvent très jeunes, suivaient leurs nouveaux époux et
traversaient la Méditerranée pour trouver leur nouvelle patrie.
Elles avaient définitivement opté pour cette Algérie dont on parlait tant déjà à cette époque.
- Comme promis par Bugeaud,
chaque couple reçut la somme de 500f pour l’achat d’un petit mobilier.
Le courcours de boules en 1932.
Chacun s'accorde à reconnaître- que ces unions quelque peu convenables qu'elles soient pour
les morales conformistes
furent le départ de la prospérité de ce village.
- Il a été légalement créé par arrêté du 25 Avril 1842, pour l'application
du systeme de colonisation militaire du Général Bugeaud connu sous le nom de Colons Gardes.
Mais, l'expérience fut peu favorable à ce systeme de peuplement.
- Par décision du 18 Novembre 1843,
le village de Fouka fut remis à l'administration civile.
- A partir de cette date, le village s'est successivement peuplé de colons libres.
Dès la fin 1843, le curé du centre y attire 13 familles de l'Isère, ses compatriotes.
D'autres originaires du Var et de la Drôme arrivent ensuite.
Les registres d'état civil seront ouverts en 1845.
- Voici un extrait du premier acte de naissance du Village :
Le 5 Janvier 1845, à l'heure de midi,
l'officier de l'état civil Pierre Auguste Plancher, enregistre la naissance de
:
Joseph Antoine Châtain
ainsi, il devient le premier enfant inscrit sur le registre des naissances de la future commune.
La Mairie érigée en 1904.
Il aura précédé,- seulement de 7 Jours, la première fille, née le 12 janvier 1845 et prénommée :
Nathalie Philomène Cadrieu.
- Enfin, pour compléter le podium, il faudra attendre le 1er Février 1845, pour voir arriver :
Dieudonné Chaix.
En cette année 1845,- le petit village enregistrera l’arrivée dans ses foyers de onze enfants, mais seulement sept en 1846.
La visite du Village de Fouka se poursuit sur la page suivante..
Les Petits villages d'Algérie