A mille mètres à l'ouest de l'hopital du Dey,
- le chemin de la pointe Pescade, ébauché sur une largeur de quatre mètres,
est impraticable aux boeufs attelés à de lourds chariots, il traverse plusieurs ravins qui sont à sec
six mois de l'année, dans certains passages, il est bordé, du côté de la mer, de précipices dangereux,
tandis que sur la gauche le terrain se relève en pentes abruptes.
- Un peu plus loin, le passage est intercepté par des roches à pic dont les pieds sont battus par la mer,
mais en deçà s'ouvre une crique assez profonde, imparfaitement abritée par deux îlots de rochers.
Tell était la description donnée en 1841 par le baron Baude,- aux premiers mètres de la future route National 11, qui devait plus tard relié Alger à Cherchell,
en passant par Guyotville Sidi-Ferruch Zéralda Castiglione Bérard Tipasa.
Bérard Vue aérienne du village
En janvier 1842, - le général Changarnier mena des opérations contre
la tribut des Beni-Menasser qui était sur les hauteurs
du Chenoua aux environs de Cherchell.
- Cette tribut entretenait une zaouïa ( école coranique )
où on éduquait de jeunes fanatiques pour exciter
chez les musulmans, la haine du chrétien.
La division de Changarnier détruisit l'établissement.
En janvier 1843, - Abd el kader avait projeté la prise de Cherchell,
mais, le général de Bar marcha à sa rencontre.
- Les 23, 24, et 25 janvier 1843, il repoussa
les attaques de l'émir et l'obligea à se réfugier
dans les montagnes de Gouraya.
- En mai 1843, après la prise de la smalla de l'émir,
la région était pacifié, mais inhabitable,
- Il fallut attendre décembre 1847,
après la reddition de l’émir, pour qu’ une activité
règne à l'extérieur des villes conquises.
- Les défrichement commencent, les villages s'élèvent
et les émigrants d'Europe accourent en foule pour les peupler.
- Les premiers français
s’installèrent en 1857 sur l’emplacement de Tagourait,
où coule la cascade miraculeuse.
Le nom de Tagouraît- qu'employaient encore certains autochtones, était le nom originel du village de Bérard,
bâti dans la verdure, à flanc de coteau, au-dessus de la mer.
Bérard La Cascade Miraculeuse !
- Une légende
remontant à des temps immémoriaux voulait
qu'une jeune princesse berbère se nommant Tagouraît
ait été guérie de sa cécité par l'eau d'une cascade
qu'on disait miraculeuse, cette source jaillissait
d'une colline proche et son eau se perdait dans la mer.
- Le nom de Tagouraît
fut donné à la petite tribut de princesse berbère qui
vivait prés de la cascade, et, il se conserva jusqu'à
l'arrivée des Français.
Le tracé du nouveau village fut confié à :
- Bérard Auguste ( 1796-1862 ) Né à Montpellier.
Correspondant de l'Institut Géographique (1846),
Contre-amiral (1848), il a reconnu et décrit
les cotes de l'Algérie, il publia en 1837,
Description nautique des côtes de l'Algérie.
- En 1857, il était en charge du Service Topographique,
son nom fut attribué au village, créé le 13 octobre 1858.
Les militaires français du génie,- captèrent la source, ce qui permit la viabilisation et l'irrigation des terrains autours du village,
ils conservèrent la cascade miraculeuse qui devint l'une des attractions de Bérard.
Dès 1858,- des familles originaires du Dauphiné et de Savoie,
s’installèrent au village sur les 24 concessions de 20 hectares qui leurs furent attribuées.
- Certaines de ces familles resterons jusqu'à l'indépendance en 1962,
c’étaient les familles : Dorveaux Jacquemond Petitjean
- En attendant la construction de la future RN11,
les premiers habitants de ce petit village se déplaçaient le long du littoral, à l'aide de boeufs attelés
de lourds chariots, la route n'étant
qu'une simple piste, plus ou moins bien entretenue,
Il fallait 5 jours pour aller de Bérard à Alger, et en revenir.