Les Petits Villages pendant la présence Française en Algérie
Bérard
Grâce à un microclimat
- particulier à cette région, après le débroussaillage des collines, on tenta plusieurs types de culture.
- Comme il faisait chaud, on commença par la culture du bananier.
- Charles Riviére dans son traité :
Les bananiers en Algérie et en Afrique du nord de 1888, nous donnait quelques détails sur cette culture.
Les bananiers ont une valeur économique sur le littoral de l'Afrique du nord,
mais uniquement dans les parties bien abrités, dans des terres riches et bien irriguées.
Depuis quelques temps seulement, une variété nouvelle, venue du Brésil, parait devoir dépasser
les qualités des divers formes de Musa sapientum, mais le climat sec est funeste aux bananiers.
- Cette culture fut remplacée par celle de la vigne, beaucoup plus rentable.
Le jardin du Village.
- Par la suite, on intensifia les cultures maraîchères surtout poivrons et tomates qu'entreprirent avec succès,
ceux que nous appelions les tomatéros, ouvriers ou petits propriétaires espagnols.
- le Docteur Trabut donne dans la Revue Horticole de l'Algérie d'intéressants
renseignements
sur le développement pris en Algérie pour la culture de la Tomate.
La Tomate primeur
C'est aux environs d'Oran,
que la culture des Tomates primeurs prend de l'importance depuis une dizaine d'années.
El-Ançor, dans la plaine des Andalous, est le centre de production,
et en 1900, plus de 200 hectares étaient consacrés à la culture des tomates d'hiver.
Ce sont des cultivateurs espagnols, les Tomateros,
qui ont
importé cette culture du Sud de l'Espagne, ils ont loué des terrains sans valeur,
pierreux,
couverts d'Alfa, y ont ouvert des tranchées et enfoui du fumier, sur ces terres arides,
ils obtenaient bientôt 50 à 100 quintaux de Tomates par hectare
vendues 50 à 60 francs le quintal.
Les bénéfices importants ainsi réalisés dans des terres considérées jusque là comme peu propres
à la culture ont décidé d'autres maraîchers, à se lancer dans ces cultures.
L’intensification de ces cultures a permis d’alimenter les marchés de la Métropole.
Il est bien certain que cette culture, faite en hiver,
ne peut
pas s'éloigner de la côte où la mer maintient une température assez élevée.
La Fête au Village.
Le premier registre d’état civil- spécifique à Bérard, a été le registre de mariages ouvert en 1860.
- Cette année là, un seul mariage a été enregistré.
Le 29 Septembre 1860, le Maire de Mouzaïaville, Revale Auguste maria,
Daniel Jean-Louis, menuisier, né à Châteaulin dans le Doubs à
Molinier Jeanne Rose, née dans le Tarn.
Les témoins : Jaille Benoît, Boulanger Etienne, Lang Jean-Baptiste, Devaux Antoine.
- Ensuite, il fallut attendre . . .
le 7 Octobre 1867,
Dorveaux Pierre Joseph, né dans le Doubs, épouse
Louhet Mathilde, née en Côte d’Or.
le 11 Octobre 1870,
pour que soit célébrer le troisième mariage de la commune de Bérard, ce jour là,
Dorveaux Emile, né dans le Doubs épousa
Jacob Elisabeth Marie Claudine, née dans l'Ain.
- de 1860 à 1897, le village de Bérard a été rattaché administrativement à d'autres communes.
- De 1860 à 1866, Bérard était rattachée à la commune de Mouzaïaville.
- De 1867 à 1869, elle dépendait de la commune de Koléa.
- En 1870, elle devient une annexe de la commune de Castiglione,
avec comme Officier en charge de l’état civil, Dorveaux Emile.
- En 1875, elle devient une section spécifique de Castiglione,
avec comme Officier en charge de l’état civil, Dorveaux Emile.
- En 1896,
un maire adjoint spécial fut nommé pour être en charge de la future commune
: Bouvier Pierre. .
- Enfin, en 1898, Bérard eut son premier maire, Bouvier Pierre.
La Mairie du Village.
Au début du siècle,- le deuxième Maire de Bérard fut Mr Bordes.
La première guerre mondiale arriva, la mairie fut confiée à Mr Ange Ferrando
pendant toute la durée de la confrontation.
- Dans les années 1920,
Mr Drouhin, propriétaire du domaine du Rocher Plat occupa le poste de maire,
mais, n'entendant pas grand chose à la vigne et à l'oenologie, il dut revendre sa propriété
et repartit pour la Métropole dès que son mandat fut achevé.
- Puis ce fut la dynastie de Jacquemont, avec par ordre d'entrée en scène :
Jules Jacquemont Camille Jacquemont Albert Jacquemont.
En parlant de cette famille,
les gens du village l'appelaient souvent, avec sympathie, et en souriant, la Dynastie des Jacquemond.
- Le fils d'Albert,
Jean-Pierre, médecin, avait projeté, avec l'aide de ses parents, d'ouvrir une maison de repos
sur les hauteurs de Bérard, et il aurait certainement succédé à son père.
. . . .
- Mais l'homme propose et Dieu dispose, ainsi s'acheva la dynastie d'une famille d'édiles,
particulièrement estimée tant par les autochtones que par les autres populations.
Le bord de mer.
Vers 1880,- la bourgeoisie française visitait l’Algérie, par mis les divers itinéraires proposés, il y avait dans le guide
des années 1880, la visite du tombeau de la chrétienne.
Cette grande excursion était référencée avec deux itinéraires possibles :
- soit par Castiglione et Bérard, en chemin de fer sur route.
- soit par Marengo, en chemin de fer sur rail.
Le restaurant La Cascade.
En 1900,- la commune comptait 737 habitants, 242 musulmans et 495 européens de souche française ou espagnole,
ouvriers ou petits propriétaires.
- Si la terre fut mise en valeur, la population européenne n'augmenta guère,
alors que
la population musulmane atteignait le chiffre de 2.500 âmes en 1962.
- Hélas, arriva la date fatidique de l'indépendance de l'Algérie,
Bérard redevint Aïn-Tagourirt . . . Mektoub !
La mairie et la route de Blida.
Crédits :
Pieds-noirs d’hier et d’aujourd’hui.
remerciements à Maryse Riche-Muller,
Nous exprimons notre gratitude à Philippe Vidal pour
son importante documentation.
Les Petits villages d'Algérie