Les Petits Villages pendant la présence Française en Algérie
Dély - Ibrahim
Les anciens chemins,
- qui servaient de communication au temps de la Régence d’Alger,
sont ombragés de chaque coté, par d’énormes oliviers sauvages, sous l’ombre desquels fleurissent,
plusieurs espèces intéressantes, telles que les :
Campanula dichotoma, Trachelium cœruleum, Scrophularia trifoliata, etc., etc.
- Les prairies naturelles des environs d’Alger,
fournissent un excellent fourrage pour les chevaux, car elles sont composées presque exclusivement,
de plantes légumineuses, parmi lesquelles les genres
Medicago et Scorpiurus tiennent le premier rang.
- A ces genres sont mêlés,
les Astragalus hamosus ou bœticus, Ornithopus et Hedysarum capitatum ou coranorium,
cette dernière plante, à elle seule, couvre les coteaux argileux des environs de
Délhy-Ibrahim
et de Douéra, et forme un fourrage très estimé pour les chevaux, que l’on connaît sous le nom
de Saintfoin de Dély-Ibrahim.
Telle était la description, - des environs de Dély-Ibrahim, dans le livre
Flore de l’Algérie par Gile Munby
en 1833.
Dély - Ibrahim
Un des Premiers Villages Français.
Déli-Ibrahim, ou Delhy-Ibrahim,
- Camp fondé en Septembre 1832,
sur une hauteur, à 10 km sud-ouest d’Alger, le rôle premier de Délhy-Ibrahim était tout militaire,
c’était un avant-poste, observant tout le canton et faisant sentir son influence sur Staouëli et Sidi-Khalef.
- Nous ne reviendrons pas,
sur les souffrances de ces premiers émigrants, elles ont été décrites dans les pages sur Kouba,
rappelons simplement, les noms de ceux qui sont
intervenus dans ces premières années de la conquête :
- Rendons à César, ce qui appartient à César.
C’est le général Berthézene, qui le premier imagina Delhy-Ibrahim, en Août 1831.
- C’est le général Anne Jean Marie-René Savary, Duc de Rovigo,
qui décida de sa future création en Janvier 1832.
- Le 26 Janvier 1832, le Duc de Rovigo,
adressait une lettre à son Intendant, le Baron Pichon :
« Mon intention serait de leur donner deux arpents de terre cultivable à
la bêche par individu,
dans les gorges et les montagnes qui entourent la ville »
- C’est le Baron Pichon,
qui empêcha pour des raisons administratives, une installation en Fevrier 1832,
il n’avait pas tort, car le Duc de Rovigo, ne s’avait pas, que les centaines d’arpents,
achetés sur les plateaux de Delhy-Ibrahim et de Staouéli, n’étaient pas des terres domaniales.
Elles appartenaient à des investisseurs, qui pour une grande partie, résidés en France,
et, ne savaient même pas, où se trouvaient les « arpents » qu’ils possédaient autour d’Alger.
- C’est Gentil de Bussy,
son remplaçant, qui jouant sur les deux mots, séquestres et propriétés,
permit une installation difficile, des premiers colons à Dély-Ibrahim.
Les débuts du village,- furent très difficiles, les émigrants étaient dépourvus de toutes ressources et privés des conditions normales
de travail agricole, le village n’avait pas d’avenir.
- Un territoire trop restreint, quoique fertile, les brigandages exercés par la Arabes, l'insécurité,
arrêtérent dans un premier temps le développement de l’agriculture.
- Heureusement,
la construction du camp de Dély-Ibrahim, et surtout l’ouverture de la route d’Alger à Douéra,
offrirent aux gens du village, une aide précieuse.
- Les bestiaux alloués aux colons,
lors de leur installation, étaient utilisés pour des charrois, au service de l’administration militaire,
ainsi pendant quelques années, les habitants du village, se mirent au service de l’armée et du génie,
oubliant leur premier rôle :
Celui, d’être des agriculteurs.
Dély - Ibrahim
La route de Douéra.
L’abandon du camp militaire,- et l’ouverture de la route d’Alger à Blida par la plaine,
avaient réduit les besoins de l’administration, sur cette route vers Douéra, et,
les colons ont du finalement retourner vers la culture et ils y ont trouvé une raison d’espérer.
En 1838,- Dély-Ibrahim était sorti de sa pénible position,
le village comptait 400 habitants et prés de 100 maisons, dont une partie construite en pierre.
- Mais avant 1838,
il n’y avait pas assez d’eau à Déli-Ibrahim, surtout en été,
les habitants étaient obligés d’aller avec des voitures s’approvisionner au bassin de la chasse,
distant de 1.600 mètres.
- Pour éviter l’encombrement de la route de Douéra,
et la perte d’une partie des eaux, on érigea un second bassin à 850 mètres du village,
un peu plus tard, un troisième bassin a été creusé, à 250 mètres des habitations.
Dély - Ibrahim
L' abreuvoire à l'entrée du village.
- Ce bassin était alimenté,
par une source qui fournissait, même pendant les grandes chaleurs, 4.000 litres d’eau par jour.
- Malgré ces travaux, il était pratiquement impossible d’irrigué correctement les cultures,
sur certains points des alentours du village.
L’année 1839,- marqua l’envolée, vers la civilisation du village.
- Le mardi de Pentecôte, l’évêque Antoine Adolphe Dupuch,
Prèlat d’Alger, accompagné d’une partie de son clergé et de son petit séminaire naissant,
a posé et béni la première pierre de l’église, qui sera édifiée à Dély-Ibrahim.
- Cette édifice pourra contenir 300 personnes,
il sera comme un centre de réunion et un gage de sûreté pour les habitants de ce village.
Monsieur le directeur de l’Intérieur,
a présenté la truelle au prélat, en lui disant, qu’il se félicitait de pouvoir contribuer pour sa part,
à une heureuse entreprise.
- Catholique et Protestants ont assisté à cette cérémonie avec recueillement.
Le Prélat a promis d’habiller à ses frais tous les enfants pauvres du village
depuis les plus petits jusqu’aux jeunes garçons de 16 ans.
- Durant toute cette cérémonie,
la sécurité des officiels présents était assurée par la milice nationale de Dély-Ibrahim.
L'église du village en 1900.
La visite du Village de Dély-Ibrahim se poursuit sur la page suivante..
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