La conquête de l'Algérie en 1830








La conquête 1841 - 1850.



Le 22 février 1841,   général Bugeaud   est nommé gouverneur général de l’Algérie.
L'échec de l'occupation restreinte convertit le gouvernement et le gouverneur, à l'idée de la conquête totale.

La légende a fixé le général Bugeaud en quelques images d'épinal :

Une lutte difficile :

De 1841 à 1844, Bugeaud mène de courtes campagnes pour soumettre le Tell.
 
Mais l'épisode le plus célèbre est   la prise de la Smala d’Abd el Kader,  capitale nomade de l'émir.
 

A la poursuite de la Smalah d’Abd el Kader.



Enfin, le 16 Mai 1843,   au matin nos goums repérent le camp de l'Emir.

L’agha Amar ben Ferrahtt arrive le dernier et annonce au colonel Yusuf que la smalah tout entière est campée près de la source de Taguine.


La Smalah d’Abd el Kader.            


Alger, Smalah d’Abd el Kader
Guidé par l’agha :
 


Le spectacle était invraisemblable :

      «   Il a raison, dit Yusuf,   comme nous contemplions ce panorama sans pareil, .   
          Il n’y a pas une minute à perdre.  
»

Et,   repartant à la même allure que nous avions prise pour arriver,   nous nous dirigeons vers   le duc d’Aumale   qui s’était sensiblement rapproché.

Voici les paroles qui furent échangées dans cette scène demeurée historique :


Le Prince, le colonel Yusuf et le colonel Morris tinrent un rapide conseil de guerre pour fixer ces dispositions.


      Les spahis Français en 1843.

Alger, Les spahis Français en 1843
 

Toutes ces choses étant ainsi arrêtées :


Le colonel Yusuf   se porta en tête de ses escadrons, les déploya sur une seule ligne et commanda la charge.



 


Le tableau d’Horace Vernet n’en donne qu’un idée bien imparfaite :
 

En arrivant vers les dernières tentes de la Smala,   traversée de part en part,   les spahis,   débandés,   éprouvèrent tout à coup une vive anxiété,   car ils voyaient venir sur eux une troupe de cavalerie rangée en bon ordre de combat, qu’ils prirent de loin pour les cavaliers réguliers de l’Emir accourant à la rescousse.

C’étaient heureusement les chasseurs du colonel Morris,   qui venaient d’accomplir leur mouvement tournant et qui nous accueillaient par leurs acclamations.

La smala était à nous,   bien à nous.


La prise de la smala d'Abd el-Kader le 16 Mai 1843.

Alger, prise de la smala d' Abb.el.kader le 16 mai 1843



Abd el-Kader passera au Maroc pour continuer la "guerre sainte" contre les Français.
Il entraîne alors le Sultan du Maroc dans sa guerre sainte, mais la victoire de l'Isly, en Août 1844 après le bombardement de Tanger, met fin à cette diversion.



La victoire de l'Isly, en Août 1844.



De graves événements se produisaient à l'Ouest du côté du Maroc :

Lorsque nous créâmes un poste à Lalla-Marnia, les Marocains prétendirent que ce poste se trouvait chez eux et le sultan, sous la pression de l'opinion publique, envoya une mehalla camper près d'Oudjda sous le commandement du caïd El-Guenaoui.

      Bombardement de Tanger     Avril 1844.

Alger, bombardement de Tanger en 1844 Au même moment des négociations étaient engagées à Tanger par le consul de France, M. de Nyon,   qu'appuyait une escadre commandée par le prince de Joinville.

Monsieur de Nyon devait exiger du sultan ;

En même temps :

Le comte de Sainte-Aulaire, ambassadeur à Londres, était chargé de rassurer les ministres anglais sur les conséquences du conflit.

L'émotion était assez vive en Angleterre; on craignait que nous ne fussions entraînés au Maroc comme nous l'avions été en Algérie.




Monsieur Guizot calma les anglais par ce discourt :

« Autant nous étions décidés, dit-il, à ne pas souffrir que le Maroc troublât indéfiniment l'Algérie,
   autant nous étions éloignés d'avoir sur le Maroc aucune vue de conquête.
   Rien n'eût été plus contraire au bon sens et à l'intérêt français;   la possession et l'exploitation de l'Algérie
   étaient déjà pour la France un assez lourd fardeau et une assez vaste perspective.
»

Mais les négociations échouèrent :
Bugeaud avait en face de lui, non plus seulement El Guenaoui,  mais le fils du sultan,  Sidi-Mohammed,
avec une armée qu'on disait innombrable :

Abd-el-Kader essaya de donner à Sidi-Mohammed quelques conseils et de lui expliquer la manière de
combattre les Français,   mais il ne fut pas écouté.

Les forces de Bugeaud comprenaient : Selon son habitude, il expliqua son plan aux officiers avant la bataille :

«   Je donne à ma petite armée la forme d'une hure de sanglier :
    la défense de droite, c'est La Moricière ;
    la défense de gauche, c'est Bedeau;
    le museau, c'est Pélissier,
    Moi   je suis entre les deux.  
»


Alger, la bataille Isly 13 août 1844

L'armée française commença son mouvement dans l'après-midi du 13 août, le suspendit à la tombée de la nuit et se remit en marche à deux heures du matin.

Elle était disposée en un grand losange avançant par un de ses angles.
 




La rencontre eut lieu le 14 août 1844 sur les bords de l'Oued-Isly, à trois kilomètres au Nord-Ouest d'Oudjda.

L'immense cavalerie marocaine,   s'ébranlant au galop,   essaya de déborder l'armée française en assaillant les flancs et la queue de la colonne.


Alger, la bataille Isly 13 août 1844 A midi, la bataille était gagnée :
 

Pendant que le maréchal Bugeaud remportait cette brillante victoire, le prince de Joinville opérait contre les villes de la côte marocaine.

Avec une escadre de 12 vaisseaux :
  • Il avait bombardé Tanger le 6 août,
  • Puis Mogador, où il rencontra une résistance
        plus vive, mais des compagnies de débarquement
        s'emparèrent de l'île qui couvre le port.
        La ville elle-même fut occupée.



    Le maréchal Bugeaud songeait à marcher sur Fès :  

    « On peut y aller,   écrivait-il au   prince de Joinville,   avec 20 000 hommes d'infanterie,   3 régiments de cavalerie d'Afrique,   une vingtaine de bouches à feu bien approvisionnées et des moyens suffisants pour transporter des vivres pour un mois. »

    Mais les considérations de politique générale et les engagements pris vis-à-vis de l'Angleterre ne permettaient pas de donner suite à ce projet.

    Lord Aberdeen déclara que l'occupation d'un point quelconque du territoire marocain deviendrait nécessairement un casus belli.

    Le Maroc ayant sollicité la paix, les négociations furent rapidement menées.

    Le traité de Tanger du 10 septembre 1844 fut une simple reproduction de l'ultimatum ; le sultan   s'engageait à interner Abd-el-Kader dans une ville du littoral occidental de son empire   au cas où   il tomberait entre ses mains.

    La délimitation de la frontière devait faire l'objet d'une convention spéciale, qui fut signée à Lalla-Marnia
    le 18 mars 1845.
     
    • Il était entendu que nous réclamerions seulement la frontière de l'ancienne Régence,
      mais il était impossible de déterminer cette frontière, qui variait suivant les hasards de
      la fortune et des combats.
       
    • L'idée même de frontière est parfaitement étrangère aux musulmans :

      Comme le remarque M. Jules Cambon :
      c'est dans le Coran,   qui ne parle pas de patrie, qu'est pour eux renfermée toute la loi.

      On ne traça de limite qu'entre la mer et le Teniet-es-Sassi, sur une distance de 150 kilomètres.
      Au delà de ce point, la convention indiquait les tribus et ksours appartenant soit à la France, soit au Maroc; on laissa au Maroc l'oasis de Figuig, qui commande la route du Touat.

      Au Sud de l'Atlas Saharien, on déclara toute délimitation superflue, le pays étant inhabitable :

      « Le Sahara n'est à personne. » dit le texte.


    Nous fûmes trompés sur beaucoup de points :
        • Toutes les questions litigieuses furent réglées à notre désavantage.
        • La rédaction même de la convention témoignait d'une ignorance absolue des hommes et des choses.



    Alger, la bataille Isly 13 août 1844




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