Le débarquement allié en Afrique du nord française
le 8 Novembre 1942.
Le président Roosevelt dans la guerre !
L'Afrique du Nord Française,- c'est l'avenir de la France.
Jacques Lemaigre-Dubreuil et Jean Rigault en sont du moins convaincus,
tout comme leur ami Jacques Tarbé de Saint-Hardouin.
Jacques Tarbé de Saint-Hardouin,
- C'est un diplomate de la vieille école.
Un homme de haute taille, moustache à la François-Poncet,
élégance raffinée, calme imperturbable, mais à l'occasion
joyeux compagnon, d'un humour délicat.
- Il est âgé de quarante-deux ans.
Il a déjà derrière lui une carrière bien remplie.
- Weygand l'a appelé à Alger comme secrétaire général.
Mais, en cette fin année 1941, il s'est fait mettre en disponibilité quelques semaines plus tôt.
Jacques Tarbé de Saint-Hardouin est libre comme l'air.
- Il partage les convictions de Lemaigre-Dubreuil et de Rigault
sur les énormes possibilités
que son empire africain offre à la France.
Jacques Tarbé de Saint-Hardouin est le troisième des cinq conjurés d’Alger !
S' ils sont isolés,- ils ne sont pas dépourvus de moyens.
Il est au moins une porte à laquelle ils peuvent frapper, c'est celle de Robert Murphy,
consul général des Etats-Unis à Alger.
Personnage étonnant.- Peu d'hommes ont joué sur l'échiquier international
un rôle aussi éminent tout en conservant vis-à-vis de l'Histoire
une sorte de discrétion.
- Il est un des rares américains de son temps à très bien connaître
les deux grands adversaires du début de la seconde guerre mondiale,
à connaître leurs coutumes, leurs langues, à connaître aussi par
voie de conséquence l'imbroglio européen.
- Le président Roosevelt ne s'y est pas trompé :
en nommant Robert Murphy
consul général à Alger.
- Il l'a chargé d'une mission capitale, d'une importance telle
que le diplomate a des ordres stricts pour ne traiter qu'avec
le président des Etats-Unis et par-dessus la tête de son propre secrétaire d'Etat, M. Cordell Hull.
- Cette procédure ne facilitera pas la tâche des historiens.
Après la guerre, la mémoire de Robert Murphy sera mise à rude épreuve.
Voyons comment s'articule la mission de Robert Murphy :
- L'Angleterre était engagée dans le conflit. Elle demeurait seule face à l'Allemagne.
Pour le gouvernement Britannique et surtout pour Churchill, il n'y avait que la carte de Gaulle,
Churchill avait pris des engagements précis vis-à-vis de ce dernier.
- A Washington, le point de vue est tout différent.
- L'Amérique est étroitement liée à l'Angleterre.
Roosevelt s'attache à apporter à Churchill le concours le plus efficace.
Par des livraisons d'armes, de matériels et d'approvisionnements de toutes sortes.
- Mais par une diplomatie agissante, Washington garde des contacts.
- Roosevelt s'est bien gardé de rompre avec Vichy,
car les diplomates américains sont pour les Anglais de précieux observateurs.
- En Afrique du Nord, Roosevelt est allé plus loin.
Robert Murphy a su lui montrer l'importance de l'empire Français d'Afrique.
Il a su lui montrer aussi la menace qui pèserait sur la cause britannique,
si les Allemands mettaient la main sur ces territoires.
Roosevelt et Churchill,
à bord du Prince of Wales le 14 Aout 1941.
Murphy n'est pas le seul à penser ainsi.- Il s'est aperçu que les militaires français en Afrique du Nord se préparaient à cette éventualité.
Partout, Weygand et ses collaborateurs
ont fait camoufler des stocks d'armes, constituer des réserves d'essence.
Certes pour l'armée française, neutralisée par l'armistice la tache est claire :
Elle a pour devoir de défendre l'Afrique du Nord Française.
La différence essentielle entre les positions britannique et américaine,
- c'est que Londres ne voit que De Gaulle,
alors que Washington, reconnaît le gouvernement de Vichy.
- Vis-à-vis de De Gaulle la position de Roosevelt est bien arrêtée.
- Outre les considérations et l'antipathie purement personnelles, il y a les faits :
- Roosevelt considère que l'appel du 18 juin 1940 est demeuré pratiquement sans écho.
- Il reproche à de Gaulle
l'échec cuisant de sa tentative de débarquement avec les Anglais à
Dakar le 23 septembre 1940.
- Il a été ulcéré
de la mainmise de la France libre sur les îles de Saint-pierre et Miquelon.
- Il subit enfin, dit-on,
l'influence de l'économiste Jean Monnet que de Gaulle traitera un jour de :
« petit financier à la solde des Américains ».
Telles étaient les données du problème en ce mois de Novembre 1941.
- Mais les événements vont brusquement se précipiter avec l’attaque de Pearl Harbor,
le 7 Décembre 1941 par le Japon, ce qui entraînera l’Amérique dans la guerre.
- Et lorsque Jacques Lemaigre-Dubreuil et ses amis prennent contact avec Robert Murphy
en ce début d’année 1942, la situation a légèrement changé.
Marins Américains déposant des couronnes sur les tombes de leurs camarades.
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