Le débarquement allié en Afrique du nord française
le 8 Novembre 1942.
Les premières rencontres avec Robert Murphy.
Après les conversations préliminaires- qui établissent entre l'industriel
et son interlocuteur américain une incontestable identité de vues,
il appartient aux Français de faire des propositions concrètes.
- Sur quoi peuvent-elles porter ?
- Sur l'aide américaine au rééquipement de l'armée française d'Afrique.
Elles seront accueillies avec d'autant plus d'attention qu'à la suite de Pearl Harbour,
les Etats-Unis sont entrés en guerre contre le Japon, l'Allemagne et l'Italie.
- Une première note est rédigée
avec l'aide d'un militaire qui partage
les vues des trois conjurés d'Alger :
le lieutenant-colonel Moïse Jousse du Bureau des Opérations à l'Etat-major général d'Alger.
- La note énumère les demandes de matériel formulées au nom de l'armée française.
- Elles couvriraient l'équipement de deux divisions blindées et six divisions motorisées,
y compris les canons anti-chars, l'artillerie de D.C.A. et les instructeurs nécessaires.
- Sur le plan aérien, la note réclame l'appui de trois cents avions de combat avec leurs équipages.
Petit à petit, dans l'esprit des négociateurs bénévoles, les perspectives d'avenir se précisent.
Avions endommagés par le bombardement japonais sur la base de Ford à Pearl Harbour.
Les deux derniers conjurés !
Lemaigre-Dubreuil, Rigault et Saint-Hardouin- élargissent leur petit comité en ce début de 1942 à deux autres personnalités.
L'un des nouveaux venus est le lieutenant-colonel Van Hecke.
- Lorsqu'il se met en tenue,
c'est pour revêtir un curieux uniforme :
- pantalon vert sombre et guêtres blanches,
béret vert également, blouson beige clair.
- Le lieutenant-colonel Van Hecke
est, en effet, un des chefs pour
l'Afrique du Nord
des chantiers de jeunesse du Maréchal, cette organisation
paramilitaire qui tient lieu
pour les jeunes de la France vaincue
de conscription et que commande le général de la Porte du Theil.
Le cinquième membre du groupe est Henri d'Astier de la Vigerie,
- capitaine de réserve (trois blessures, neuf décorations).
- Il est âgé de quarante-cinq ans.
C'est le frère du général François d'Astier de la Vigerie
et du journaliste Emmanuel d'Astier de la Vigerie
- Il est père de famille nombreuse.
- On le décrit comme « fanatiquement monarchiste ».
Monarchiste mais gaulliste également, tout au moins d'opinion.
Dans l'Afrique du Nord de 1942,- le gaullisme proprement dit n'existe presque pas.
- Cela s'explique :
- en Afrique du Nord, l'ennemi n'est pas là.
- Le pays est apparemment libre.
- Chacun est attaché au Maréchal parce que chacun est convaincu
que c'est grâce à lui que l'Afrique française reviendra au combat.
- Enfin, de Gaulle, pour beaucoup, et en particulier pour les militaires, est :
- L'homme des Anglais qui ont bombardé Mers el-Kebir.
- L'homme des expéditions contre Dakar et contre la Syrie.
Darlan, Huntziger, Bergeret, Dentz
passant en revue le troupes de l'armée de Syrie en Juin 1940.
Les Cinq traitent maintenant avec Robert Murphy.
- Leur organisation n'a pas de nom particulier, sinon celui de Comité des Cinq.
- Elle n'a pas de chef.
C'est un collège, même si l'activité, l'influence, les moyens de Jacques Lemaigre-Dubreuil
s'y révèlent souvent prépondérants.
- Leur espoir
c'est de voir, l'Afrique du Nord servir de base à l'offensive alliée, avec l'armée française
en tête des troupes qui débarqueront en France.
- Pour cela,
il faut d'abord accueillir, le moment venu, les Américains, leur préparer les voies,
et éviter tout affrontement entre eux et les Français d'Algérie, de Tunisie, du Maroc.
Position de l'Armée Française de Vichy en Syrie en Juin 1940.
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