Le débarquement allié en Afrique du nord française
le 8 Novembre 1942.
La fameuse conférence de Cherchell !
Depuis quelque temps déjà,
- la fièvre de « Telegraph Cottage » s'est transportée à Gibraltar.
C'est de là, en effet, que le général Clark, s'apprête à orchestrer l'opération Torch.
- Dans des salles souterraines
mises à la disposition de ses hôtes américains par le général MacFarlane, gouverneur de Gibraltar,
s'organise peu à peu le centre nerveux de l'opération de débarquement.
- Le point de non-retour est franchi le 22 octobre, jour de l'appareillage du premier convoi.
Le sous-marin Seraph de la Royal Navy
- C'est précisément ce jour-là que le général Clark
a choisi pour
rencontrer, sur place, les conjurés d'Alger,
les hommes qui doivent préparer, faciliter le débarquement,
accueillir les troupes alliées.
- Le voyage comporte des risques considérables.
Clark est cependant convaincu de son absolue nécessité.
- Avec Murphy un rendez-vous a été arrangé par radio.
C'est un sous-marin, le Seraph de la Royal Navy,
commandait par le capitaine de frégate Bill Jewell,
qui va déposer, clandestinement, ses précieux passagers
sur la côte algéroise prés de Cherchell.
- La rencontre aura lieu dans la ferme de Jacques Teissier,
un agriculteur français acquis à la conjuration,
c' est une confortable construction blanche,
à arcades, qui domine la plage.
Dans la nuit du 22 au 23 octobre 1942,- La ferme est déserte, Jacques Teissier a donné congé à son personnel.
Il allume devant sa fenêtre ouverte une lampe à feu blanc,
Robert Murphy se tient auprès de lui.
On n'entend que le bruit des vagues qui battent la plage toute proche.
- La protection est assurée par des hommes de sécurité,
dont le lieutenant Le Nen, de la garde côtière, et Bernard Karsenty, un des jeunes gens
des groupes constitués pour neutraliser les principaux points stratégiques d' Alger.
- En mer, dans les ténèbres opaques, un feu s'allume à son tour : le Seraph est là.
Les hommes descendus sur la plage voient enfin surgir sur la crête blanche des rouleaux,
quatre petits canots pneumatiques. Les alliés sont au rendez-vous.
- La délégation alliée se compose :
- du général Mark Wayne Clark,
- du brigadier général Lyman L. Lemnitzer,
- du colonel « Arch » L. Hamblen,
- du capitaine de vaisseau Jerauld Wright, de la Royal Navy,
- du colonel Julius Holmes, conseiller politique de l'Opération Torch,
ainsi que quelques officiers de commandos chargés de la protection des voyageurs,
dont les capitaines britanniques Ronald Livingstone et Geoffrey Courtney.
- Clark et ses compagnons gagnent rapidement la ferme.
Quelques minutes plus tard, la conférence commence.
La scène se passe dans le salon de la ferme.
- La délégation Française se compose :
- Du général Mast,
- de Jean Rigault,
- du lieutenant-colonel Moïse Jousse.
Cherchell.
Le général Wayne Clark- porte des insignes de lieutenant-colonel afin de tromper l'ennemi en cas de capture,
c'est un militaire des pieds à la tête, ses colères sont célèbres.
On déplie les cartes.
Dès le départ, il y a un malentendu.
- Pour les Français,
on discute d'une opération qui doit avoir lieu dans six mois, au printemps 1943.
- Clark les détrompe rapidement :
« Le débarquement aura lieu bien avant », dit-il.
« Mais c'est impossible », réplique Mast. « L'hiver... ».
« Avant l'hiver », dit froidement le général américain.
- Robert Murphy, le seul dans la confidence, garde le silence.
Sidérés, les Français encaissent le coup.
Mast et Jousse tombent d'accord sur le fait que trois semaines au moins sont nécessaires
pour achever
leurs préparatifs, mettre leurs hommes en état d'alerte, les armer, les équiper.
Clark acquiesce. C'est un premier mensonge.
Le débarquement aura lieu dans seize jours.
- Le général américain poursuit ses révélations, le débarquement aura lieu :
- au Maroc, à Casablanca, Port Lyautey, Safi,
- en Algérie, à Oran.
Pas un mot sur Alger.
- Pour Mast, Rigault et Jousse, la stupéfaction fait place à la consternation.
Débarquer en Afrique du Nord sans s'assurer de la capitale, c'est de la démence.
Ils perdent deux précieuses heures à essayer d'en convaincre le général Clark,
qui fait finalement
semblant de se rendre à leurs raisons.
Notes : - On s'interroge encore
sur les mobiles qui ont poussé la délégation américaine à tromper à ce point ses interlocuteurs français,
mais le contexte trouble de l’époque peut plaider en leur faveur !
La collaboration en marche à Compiègne en Avril 1942.
Un point encore demeure controversé :
- La date du débarquement,
qui devait être déterminée d'un commun accord entre les Américains et Giraud.
Sur ce point, Clark et Murphy demeurent pour le moins évasifs. Cela se comprend.
- La détente intervient enfin, alors que le jour s'est levé, que la matinée s'avance.
Le débat s'élargit :
- Pour les Alliés :
- les colonels Hamblen et Holmes,
- le capitaine de vaisseau Jerauld Wright,
- le capitaine britannique Geoffrey Courtney,
pénètrent dans la pièce, ainsi que pour les Français :
- Henri d'Astier de la Vigerie,
- Alphonse Van Hecke,
- le commandant Dartois, de l'Etat-major de la division d'Alger,
- le capitaine de frégate Pierre Barjot.
Ensembles, ils vont régler tous les points de détails de ce débarquement.
Dans le salon- encombré de cartes, de notes, de documents divers,
Jacques Teissier aidé
de Bernard Karsenty sert un repas rustique.
- Quelques temps plus tard, le général Mast et Alphonse Van Hecke prennent congé,
ils doivent regagner Alger pour assister à un déjeuner officiel.
Débarquement des artilleurs américains en A.F.N.
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