Le débarquement allié en Afrique du nord française
le 8 Novembre 1942.
Le général Giraud à Gibraltar !
Les Cinq et leurs amis, se rendent compte
- surtout qu'ils disposent de si peu de temps qu'il leur sera pratiquement impossible d'accomplir
leur mission dans les autres zones de débarquement, c'est-à-dire à Oran et au Maroc.
Robert Murphy
Au nom des Cinq,
- Lemaigre-Dubreuil
écrit à Murphy une douloureuse lettre de protestation :
« Votre commandement, vient de nous prouver
un manque de confiance particulièrement injustifié . . . . »
Cette lettre, c'est un baroud d'honneur.
- Robert Murphy la recevra sans plaisir,
il est le premier à déplorer ce double jeu.
Mais il y est contraint par les ordres qu'il a reçus :
Il lui faut à tout prix réussir le débarquement.
- C'est pourquoi, au cours de ces ultimes journées,
il rencontre Dorange, Chrétien, Noguès.
- Tous les concours seront pour lui les bienvenus.
- La sympathie et l’amitié passent après la raison d'Etat.
Le 3 novembre 1942.
- Les conjurés d’Alger
décident que le général Giraud doit rallier Alger au plus tôt, le général Clark avait promis que
le nécessaire serait fait pour amener Giraud à temps en Afrique du Nord.
On prend par radio avec Gibraltar les dispositions nécessaires.
Lemaigre-Dubreuil repart pour la France dans ce seul but.
Le 5 novembre 1942.
- Par une nuit de véritable tempête,
un pêcheur du Lavandou embarque sur la plage voisine cinq hommes en civil.
L'un d'eux s'est assis à l'arrière, sa canne à portée de la main, une petite valise sur les genoux.
- C'est le Général Giraud.
- Les autres sont :
- Bernard Giraud, son propre fils âgé de vingt et un ans.
- Son officier d'ordonnance, le capitaine André Beaufre.
- le lieutenant de vaisseau Viret est à la barre.
- Le lieutenant d'aviation Pierre Dallas
couché sur le roof est chargé de faire des signaux avec une lampe torche.
Ils vont à la rencontre du sous-marin le Seraph.
- Son commandant Bill Jewell a dû faire des concessions pour embarquer le général.
- Depuis Dunkerque et Mers-el- Kebir,
Giraud ne peut souffrir les Anglais, alors, Bill et son équipage sont déguisés en Américains.
Giraud se laisse facilement abuser.
- Mais leur destination n'est pas Alger,
ils ont rendez-vous avec un hydravion
qui emmènera le général à Gibraltar.
La question du commandement n'est toujours pas réglée .
Avant de gagner Alger, pour prendre la tête des troupes Française d'Afrique du Nord,
Giraud veut s'expliquer avec Eisenhower.
Le général Eisenhower commandant en chef des forces alliées en
Décembre 1943.
A Gibraltar,- une scène ahurissante va se jouer.
Face à deux hommes, Eisenhower et Clark,
qui représentent toute la puissance des Etats-Unis,
un vieux général français, sexagénaire, ficelé dans un complet de confection, énumère ses exigences.
Elles sont incroyables : il veut être le chef de l'opération Torch !
- Eisenhower, abat ses cartes avec une certaine brutalité.
Le commandement du débarquement restera entre les mains des américains.
- Mais, il a besoin du général Giraud comme porte-drapeau.
- Il lui faut Giraud derrière le micro de la radio alliée.
- Le général est un atout maître indispensable pour ce débarquement.
Mais Giraud tient tête.
- Les Américains perdent patience.
Le colonel Holmes dans un français laborieux, mais solennel, déclare :
« L'honorable général
doit savoir une fois pour toutes, que le moment où il peut être utile aux Américains
tout en contribuant à la gloire de la France, c'est maintenant !
Demain, à la même heure, nous n'aurons plus besoin de lui. »
Alors, désespéré, Giraud répond :
« C'est bien, dans ce cas, il ne me reste plus qu'à repartir! »
- On est dans l’impasse !
Eisenhower feint de demander des instructions à Roosevelt.
Roosevelt et le général Giraud à Casablanca en Janvier 1943.
Le 7 novembre 1942.
- Les radios de Gibraltar
qui sont en permanence à l'écoute des émissions clandestines de Murphy et de ses consuls adjoints
captent le message qui rend le débat Eisenhower-Giraud pratiquement sans objet :
« L'amiral Darlan est à Alger. »
- Que venait-il faire ?
- Darlan est arrivé à Alger le 5 Novembre, il vient au chevet de son fils Alain,
le jeune homme, qui est âgé de vingt-huit ans a été frappé par ce terrible mal qu'est la poliomyélite.
Sur son lit de souffrance, il a subi, de plus, des complications cardio-pulmonaires.
Son état est désespéré.
L'Amiral Darlan
- C'est à un tel point que lorsqu'on informe Darlan de la
présence devant les côtes d'Algérie
des convois anglo-saxons,
le successeur désigné de Pétain n'attache à la chose qu'une importance secondaire.
- Il est en train de régler les obsèques de son fils et de prendre
les dispositions nécessaires pour le transport du corps à Vichy.
- Fort heureusement,
une amélioration se manifestera dans l'état du jeune
homme,
qui est marié et père de famille.
L'amiral, alors, se préoccupera de le faire transporter,
par hydravion puis train spécial,
à l'hôpital Pasteur à Paris.
De nature privée, - la présence de Darlan est tenue secrète.
Elle n'en pose pas moins un angoissant problème à Murphy dès que ce dernier en a connaissance.
- L'amiral de la Flotte
est un personnage hors série, descendant d'une lignée de marins, il est considéré comme
le rénovateur de la marine française qui lui voue un dévouement total.
- Agé de soixante et un ans, il a fait une carrière fulgurante.
Le titre d'amiral de la flotte a été créé spécialement pour lui.
- Après l'armistice, ministre de la Marine du gouvernement du maréchal,
il est devenu vice-président du Conseil, successeur désigné de Pétain,
commandant en chef des forces armées de terre, de mer et de l'air.
Le Strasbourg fleuron de la marine française en 1942.
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