Le débarquement allié en Afrique du nord française
le 8 Novembre 1942.
L'amiral Darlan est à Alger !
Si Laval, soutenu par les Allemands,
- lui a ravi le premier titre, il conserve les autres et, pour Robert Murphy,
c'est capital.
- Cet homme,
avec lequel il maintient le contact par personnes interposées a le pouvoir de donner les ordres
nécessaires pour que les troupes françaises d'Afrique du Nord ne s'opposent pas au débarquement.
Il en a le pouvoir légitime,
et le diplomate américain sait combien les officiers français sont attachés à cette notion.
Mais, d'un autre côté,
L' Amiral William Daniel Leahy
- Darlan représente une vaste inconnue !
L'amiral William Daniel Leahy,
- ambassadeur de Roosevelt à Vichy, l'a ainsi jugé :
« Je ne pouvais avoir confiance en lui.
Parfait opportuniste,
Darlan faisait de la corde raide entre
les différentes puissances du conflit. »
- Quelle sera la position de ce « funambule »
devant le débarquement ?
Il n'est malheureusement plus temps de le sonder.
Les convois sont là,
les troupes mettront pied à terre dans quelques heures.
- Il reste donc à Robert Murphy un espoir,
mais il est illusoire :
que Darlan reparte dans la soirée pour la France.
La fatidique journée du samedi 7 novembre 1942 s’égraine peu à peu.
- Au début de la soirée,
le consul général se rend chez la secrétaire de Jacques
Lemaigre-Dubreuil, Mlle de Camas.
Une dernière conférence d'état-major s'y tient,
elle réunit avec Murphy, deux des Cinq, :
Jean Rigault et Henri d'Astier de la Vigerie.
Le général Béthouart à Narvik en Mai 1940
- Jean Rigault est rentré en catastrophe,
la nuit précédente, après un voyage au Maroc.
Il s'y était rendu pour contacter :
- à Casablanca, le général Béthouart
- à Marrakech, le général Henri Martin,
commandant la division.
Il leurs avait demandé de se tenir prêts.
C'est dans le bled, entre les deux villes,
- que le vice-consul américain Kenneth Pendar,
qui l'accompagnait, lui a annoncé froidement que
le débarquement aurait lieu le 8 Novembre.
- Rigault a poursuivi sa route vers Marrakech puis,
sa mission achevée, il est rentré en hâte.
- Jacques Tarbé de Saint-Hardouin
est chez lui avec l'un des collaborateurs de Murphy, le consul américain Cole.
Tous deux sont penchés- sur le poste de radio et écoutent le message de la B.B.C. annonçant le débarquement :
« Allo, Robert ? Franklin arrive. »
- Lemaigre- Dubreuil est absent, il n'a pu regagner Alger à temps,
après ses ultimes négociations avec le général Giraud, de l'autre côté de la Méditerranée.
- Le colonel Alphonse Van Hecke,
se promène dans le Constantinois, à quelque quatre cents kilomètres d'Alger, avec son chef,
le général de la Porte du Theil, venu de Vichy en inspection.
Van Hecke savait
- avant de partir que le débarquement était imminent,
mais pas à ce point.
- Il ne décolère pas, depuis qu’il a reçu le message codé l’informant de la date du débarquement.
Il ne pourra pas utiliser
sa position exceptionnelle à la tête des
trente mille jeunes des Chantiers de Jeunesse.
Le Maréchal Pétain suivit du général de la Porte du Theil
Ils passent en revue un groupe des chefs des Chantiers de Jeunesse.
La nuit tombe sur Alger.- La soirée s'avance, dans le confortable appartement du Docteur Henri Aboulker,
au 26, rue Michelet, le nombre des visiteurs croît d'une façon inquiétante.
- Il a été choisi en effet comme PC opérationnel par les conjurés.
Les équipes se constituent, gagnent leurs emplacements désignés,
les allées et venues des estafettes, des messagers, s'intensifient.
- Il y a là de quoi attirer l'attention d'une police soupçonneuse.
Elle se manifeste sous les traits d'un certain commissaire Delgove
qui, au nom de la loi, vient aux renseignements.
- Il frappe à la porte des Frères Aboulker. Qui lui ouvre ?
Son collègue Achiary, naturellement.
- Delgove n'a pas le temps d'exprimer sa stupéfaction, il est neutralisé en un tournemain.
La porte se referme sur lui.
Le commissaire est le premier prisonnier de guerre de l'opération Torch.
Pour la foule des Algérois,
- c'est un samedi soir comme tous les autres, on dîne en famille avant de se rendre au cinéma.
- Tout au plus a-t-on un sujet de conversation inaccoutumé :
- cet énorme convoi de navires qui croise au large.
Les pronostics pour la destination finale des navires
est l'objet de nombreux paris.
Les pronostics sont généralement en faveur de la Cyrénaïque.
- Mais dans quelques heures, les navires abattront de quatre-vingt-dix degrés
à tribord
pour se trouver face aux plages de Sidi-Ferruch et d'Aïn Taya.
La baie de Sidi-Ferruche le 5 juillet 1830.
Parmi les militaires, quelques-uns, ont eu le pressentiment d'un débarquement :
- Le général d'aviation Bergeret, arrivé la veille de Vichy.
- Le vice-amiral Moreau, nouveau commandant de la marine en Afrique du Nord,
qui rentre d'une visite d'inspection en Tunisie.
L'un et l'autre ont tenté de prévenir l'Amiral Darlan, mais l'un et l'autre ont été éconduits.
Et ainsi,- l'Afrique du Nord et Alger s'enfoncent dans la nuit du destin.
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