Le débarquement allié en Afrique du nord française
le 8 Novembre 1942.
La fin du Jean Bart !
Le 9 Novembre 1942.
- Cette journée fut calme dans le port de casablanca.
Le 10 Novembre 1942.
- Les troupes américaines du général Anderson poursuivant leur offensive, prennent la batterie d'Aïn-Sebaa.
- Il ne reste plus pour barrer la route de Casablanca,
qu'une poignée de marins et de tirailleurs sénégalais que les avisos La Gracieuse et Commandant Delage s'efforcèrent de soutenir avec leurs mitrailleuses et leur unique canon de 100.
- Les avisos croisaient le long de la côte,
en ouvrant le feu sur les positions américaines dans le but de ralentir leur avance.
- Mais, en direction de Fédala,
surgit brusquement le croiseur Augusta, précédé de quatre torpilleurs :
- le Boyle l’ Edison le Rowan le Tillmann
Alerté par l'Etat major de Patton, l'amiral Hewitt  accompagné du Général Patton  accourait
en personne avec le croiseur Augusta pour mettre à la raison les Français.
A 12 h. 25,- les torpilleurs américains ouvrent le feu sur les Avisos.
Submergés par ce déploiement de forces, noyés dans les gerbes, les avisos cherchèrent à se dérober dans un nuage de fumée artificielle.
L’’intervention de l’Augusta qui venait se joindre à la bagarre, avec ces canons de 203,
ne laissait plus aucune chance aux Avisos.
La scène n'était pas restée inaperçue de Casablanca,- mais, elle allait avoir des conséquences dramatiques.
Le croiseur Augusta.
Les spectateurs de ce drame- crurent plusieurs fois les avisos perdus,
les dragueurs spéciaux, Le Bernard Jean et Le Cap Couronne se précipitèrent bravement vers
la sortie du port pour se porter à leur secours.
- Sur le Jean-Bart,
le Commandant Barthes avait fait rappeler aux postes de combat.
Pour mettre de son côté le maximum de chances,
son officier de tir désirait n'ouvrir le feu qu'à coup sûr, c'est-à-dire à une distance de 15.000 mètres.
- Ignorant de la résurrection de la tourelle du Jean Bart, l’Augusta courait sans méfiance sur les avisos.
La télémétrie annonçait des distances rapidement décroissantes : 19.000, 18.000, 17.000 mètres.
- Mais le commandant Barthes ne pouvait assister sans rien faire au massacre qui se préparait.
Il donna l'ordre d'ouvrir le feu.
La première salve fut tirée pour une distance 17.000 mètres.
- Il se produisit alors un incident assez curieux,
cette première salve tomba beaucoup trop court, avec une dispersion extravagante.
- Convaincu que l'impact du 8 novembre avait déréglé sa conduite de tir,
l'officier canonnier ordonna pour la seconde salve un bond considérable de 1.600 mètres qui
cette fois porta beaucoup trop loin.
- On eut plus tard l'explication du mystère.
Il y avait sur le quai, dans la trajectoire des canons du Jean-Bart, une grue girafe qui échappait
aux yeux du directeur de tir et des pointeurs.
La première salve l'avait simplement volatilisée au passage.
Le cuirassé Le Jean Bart.
C’est seulement,- à la cinquième salve qu'il encadra enfin le croiseur Augusta.
- L’Augusta fit une violente embardée
et s'empanacha de fumée, ce qui semblait prouver qu'il poussait les feux pour monter en allure.
Détournant son tir des avisos, l'Augusta le reporta sur le Jean-Bart qu'il manqua.
On observa quelques impacts sur le quai à l'arrière du cuirassé, puis sur la digue.
La sixième salve du Jean-Bart tomba à toucher l'étrave de l’Augusta.
- Un officier présent sur la passerelle précisa :
C'est cette salve et la gerbe qu’elle provoqua qui inonda complètement tous les officiers
présents sur la passerelle et les veilleurs des plateformes supérieures.
Elle doucha également
l’Amiral Hewitt et le général Patton qui se trouvaient également sur la passerelle.
- Plus tard,
l'Amiral et le Général affirmèrent à plusieurs reprises à l'amiral Michelier que jusqu'à leur dernier jour,
ils conserveraient un vivant souvenir de la douche prise dans cet engagement contre le Jean Bart.
- Suite à cette frayeur,
l'amiral américain n'insista pas et décrocha à toute vitesse poursuivit par les salves suivantes.
- Le commandant Barthes donna l'ordre de suspendre le feu.
L'Amiral Hewitt et le général Patton sur l'Augusta aprés leur frayeur !
Sauvés- par l'intervention du Jean-Bart d'une destruction presque fatale,
le Commandant Delage et la Gracieuse essuyèrent encore quelques mauvais coups.
- Un projectile tombait sous la passerelle du Commandant Delage,
pulvérisant le poste Radio et tuant tous les occupants, un second toucha l'arrière sur le pavois du canon, tuant neuf marins, l'aviso dut rompre le combat.
- Protégé par un écran de fumée tendu par la Gracieuse, Il rentre au port.
Sur le Jean-Bart,- on avait toutes les raisons de se méfier d'une riposte américaine.
A 14 h. 20,- première alerte, des bombardiers survolent le port, laissant tomber leurs charges dans la passe.
A 15 h. 50,- les Wildcats du USS Ranger sont de retour.
Les neuf bombardiers sont pris à partie par la DCA et les mitrailleuses.
- L'attaque des bombardiers, est précédée par des chasseurs qui mitraillent le port.
L'escadrille se présente par l'arrière, dans l'axe du bâtiment,
les premières bombes américaines arrivaient au but, le bâtiment fut profondément ébranlé.
- Une bombe tomba le long du bord sur une citerne accostée à bâbord à hauteur de la tourelle 1.
Une énorme gerbe noire s'éleva dans le ciel et retomba en ruisselant sur les flancs de la tour.
- Une autre défonça l'avant, légèrement à tribord de l'axe près du guindeau.
- La troisième tomba sur la plage arrière à tribord, un peu sur l'avant de la catapulte.
Toute la Marine à Casablanca- attendait anxieusement des nouvelles du Jean-Bart, dont le sort paraissait réglé
après une attaque d'une telle violence.
- A 16 h. 15, Le commandant Barthes fit passer par signaux, le message suivant :
« Très sonné, tout va bien. »
Quelques secondes plus tard- l'incendie se manifestait dans chacune des énormes brèches de l'avant et de l'arrière,
comme pour contredire cet optimisme.
Les dégâts étaient considérables.
Le cuirassé Jean bart
dans le port de Casablanca le 10 Novembre 1942.
Le 11 Novembre 1942.
- Dieu merci !
ce jour là, l'ennemi de la veille commençait à devenir ami.
  - On n'avait pas fait taire le Jean-Bart,
mais ces trois jours de combat, lui avait causé la mort de 19 hommes et fait 42 blessés.
  - Mais surtout, il ne reprendrait pas de sitôt la lutte contre l'Allemagne,
on l'avait suffisamment abîmé, pour l'empêcher de prendre sa place dans la guerre.
Casablanca 11 Novembre 1942.
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