Le débarquement allié en Afrique du nord française
le 8 Novembre 1942.
Le cessez-le-feu à n’importe quelles conditions !
Le cessez-le-feu,- intervient le 10 Novembre, mais dans quelles conditions ?
- Pour cela, il faut revenir au 8 novembre,
au moment où le général Juin a signé, avec le général Ryder,
un accord de cessez-le-feu,
approuvé par Darlan, et limité à la seule région d'Alger.
- Le lundi 9 novembre.
Les Cinq n'ont pas tellement lieu d'être satisfaits de l'évolution de la situation.
- Militairement, c'est l'échec,
à Oran, à Casablanca,
à Port-Lyautey, les combats font rage, causant de nombreuses victimes.
Les Cinq commencent à se rendre compte que Murphy les a bluffés et que les Américains
ne sont pas cinq cent mille, comme annoncé, mais bien loin de ce chiffre.
- Politiquement, la situation est franchement désastreuse.
Le général Giraud, qui devait prendre la tête du mouvement, n'est pas arrivé.
Il finit par arriver, en fin d'après-midi, son avion se pose à Blida où nul n'est venu l'accueillir.
La rencontre avec l'officier français qui commande les troupes locales,
le colonel de Montrelay, lui donne une idée de l'épreuve qui l'attend.
Giraud se fait conduire directement à la villa Mahieddine,
résidence de Lemaigre-Dubreuil, où les Cinq sont réunis en conférence.
L'atmosphère est à l'orage.
Un grave désaccord surgit entre l'industriel et Jean Rigault
sur la position à prendre dans la suite des événements.
Alger 13 November 1942.
Général Eisenhower, Amiral Darlan, Général Mark W. Clark, M. Robert Murphy.
A Gibraltar,- Giraud avait quitté Eisenhower sur un compromis.
Il serait commandant en chef des troupes françaises sous les ordres du commandant en chef américain.
Nous sommes loin de l'accord Giraud-Murphy, et pourtant, cette formule elle-même semble dépassée
puisque c'est avec Darlan que le général Ryder et le consul général Murphy négocient.
- Dans l’après-midi du 9 novembre,
dans un autre avion, le général Clark, adjoint d'Eisenhower, est arrivé à Alger.
Murphy le met au courant de la situation,
pour négocier le cessez-le-feu, il faut
parvenir à un accord avec Darlan,
mais l'amiral attend une réponse de Vichy avant de signer
l'acte de cessez-le-feu.
- Le général Clark ajourne donc la discussion
jusqu'au lendemain matin,
et se consacre aux aspects militaires de l'opération.
- Les Cinq, décident d'utiliser ce répit pour tenter une remise en piste de leur poulain.
Ils parviennent à arranger une rencontre entre Giraud et le général Juin, qu'ils considèrent
comme
l'homme le plus sûr dans l'équipe dirigeante d'Alger.
Le général Juin est très dur avec Giraud : « Vous n'êtes rien ici », lui déclare-t-il.
Ce qui, après tout, est l'expression de la vérité, mais cela n'empêche pas le futur vainqueur
de Monte Cassino d'être le plus pro-allié des responsables français en Algérie.
Amiral Darlan, l'Amiral Cunningham, Général Eisenhower, Général Giraud
Le Mardi 10 novembre.- La conférence pour un armistice général en Afrique du Nord,
a lieu à l'hôtel Saint-Georges, et réunit les Américains et Français.
- Du côté américain : le général Clark et Robert Murphy.
- Du côté français : l'amiral Darlan, les généraux Juin, Koeltz, Mendigal, le vice-amiral Moreau.
Les entretiens commencent très mal.
- Les combats se poursuivent à Oran, Port-lyautey, Casablanca.
les Américains sont pressés d'y mettre un terme.
Le 10 Novembre, pendant la conférence, les Américains débarquent leurs chars au Maroc.
Darlan attend toujours la réponse de Vichy.
- Après deux heures de discussions stériles, c'est la crise.
Clark menace de faire interner l'armée française.
- Mais, à la faveur d'une suspension de séance,
Le général Juin obtient de Darlan
qu'il signe l'armistice sans attendre
la réponse de vichy. Il est grand temps.
Le corollaire de l'armistice,- c'est que les Américains laissent en place,
dans les territoires qu'ils contrôlent militairement, toutes les autorités vichystes
dont l'amiral Darlan, successeur désigné du Maréchal, est le chef naturel et
légitime.
- Cette situation,
qui va susciter tant de controverses dans les semaines qui viennent et
qui provoquera même une véritable crise aux Etats-Unis,
Eisenhower l'entérinera et, avec le recul, on ne peut que le comprendre.
Alger 13 November 1942.
Général Eisenhower, Amiral Darlan, Général Mark W. Clark, .
Pour le commandement américain de l'opération «  Torch  »- très peu préparé à s'engager dans le maquis de la politique française, quatre considérations priment
tous les autres soucis :
- Il lui faut un cessez-le-feu immédiat,
la position de ses têtes de pont, avec des effectifs trop faibles, n'ést pas tellement brillante.
- Il lui faut assurer la paix et la sécurité de ses arrières
pour faire face à la situation en Tunisie, où les Allemands continuent d'atterrir depuis la veille
sans opposition du
général Barré, commandant les troupes françaises en Tunisie,
paralysé par ses scrupules et ses hésitations.
- L'amiral Darlan, représentant légal du gouvernement de la France,
semble être le seul qui puisse se faire obéir en Afrique, de Dakar à Tunis.
- Enfin, L'amiral Darlan, c'est la flotte, concentrée à Toulon,
cette flotte qui, selon Robert Murphy,
est l'objet de la  «  préoccupation morbide  »
des Anglo-américains depuis la défaite de juin 1940.
Le Général Eisenhower.
La situation ainsi créée est loin de faire l'affaire des Cinq.
- Ils constatent avec amertume,
bien, que ils aient parfaitement accompli leur tâche en donnant Alger aux Américains que :
- Le général Giraud, sur lequel ils comptaient est totalement écarté.
- Les personnalités qu'ils ont entraînées dans leur conjuration, sont complètement abandonnés.
- Ils ont en fait, eux, les Cinq,
tiré les marrons du feu pour le plus grand profit de l'amiral Darlan
et de toutes les autorités vichystes d'Afrique du Nord.
C'est évidemment un comble.
Cette journée du 10 novembre- contient en puissance toutes les incroyables et souvent répugnantes intrigues
dont Alger sera le théâtre jusqu'au 24 décembre 1942.
Au monument aux mort d'Alger.
«  Expédient provisoire  »
Général Eisenhower, Amiral Darlan, l'Amiral Cunningham Général Giraud.
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