Relations entre la France et la Régence d’Alger
Chronologie 1690 - 1788 (suite).
1754 (suite).
- Le consul André-Alexandre Lemaire fut calomnie pour cette affaire,
et, dans un rapport, sous le titre d'assemblée de la nation française d'Alger, fait le 26 Mars 1754, le consul se plaint des lettres
envoyées en France, concernant cette affaire, et mettant en cause la façon dont il l'avait traité.
- Apres un long discourt, il précise :
« Le feu capitaine Jean-François Prépaud, ayant été débarque et amené chez le Dey,
il ordonna, qu'on le pendit sur le champ, les officiers de la Régence, le supplièrent de commuer son supplice en
une bastonnade, et le Dey s'engagea à la lui faire donner, de façon, qu'il n'en réchappe pas, ce qui fut exécuter immédiatement.
Vous ignorez le message que m'a adressé le Divan pour ne pas me présenter, sous peine d'essuyer le même traitement,
moi et tous les français présents à Alger, tout cela fut fait en moins d'un quart d'heure, de sorte qu'on n'eut ni le temps
de prévoir le coup, ni même celui de braver l'interdit.
Deux jours plus tard, je vis le Dey, qui me dit que j'avais bien fait de ne pas venir,
car j'aurais eu le même sort, puis il ajouta, qu'il traiterait en ennemie, celui qui lui parlerait de cette affaire..... »
- Le consul indique que la même intimidation a été faite aux consuls des autres nations.
« J'ai attendu, la réception des ordres du Roy, pour parler de cette affaire en particulier avec le Dey,
puis en public, d'un ton assez haut, assez ferme, mettant en garde le Divan, devant la puissance du roi de France. »
- L'équipage a été libéré des fers, le 8 février 1754.
Le consul quittera Alger, s'en doute en Juin 1754, laissant l'intérim à son chancelier M. Jean-Baptiste Germain.
- le 11 Décembre, Mohammed Ben Bekir est assassiné par un Janissaire Ouzoun Ali,
qui se proclame Dey, ce jour-là, cinq Deys éphémères, seront élus et tués, dans la même journée.
- Le 13 Décembre, Baba Ali dit Bou Seba, devient Dey (1754-1766)
Alger Djenina et Place du marchè.
1755.
- Prise de Tunis par la Régence d'Alger, dont les trésors vont être rapatriés à Alger.
- Le 21 juin, retour du Consul Lemaire, il est chargé de présenter de nouvelles réclamations pour l'affaire du capitaine Prépaud,
mais, Baba-Ali lui opposa, que cette affaire, n'ayant pas eu lieu sous son gouvernement, il n'avait pas à s'en préoccupé.
1757.
- M. Lemaire rentre en France,
le consulat est assuré par
M. Bossut, vicaire apostolique, en attendant l'arrivée de M. Perron, dont le consulat sera très court.
Le Dey renvoya M. Perron, qui avait émis des réclamations pour un Français, pris illégalement à bord d'un navire étranger.
1763.
- M. Vallière Jean-Antoine, est le nouveau consul.
- M. Vallière fut bien accueilli par le Divan, mais deux incidents du même type que le navire l'Assomption,
viennent assombrirent le début de son Consulat, les deux capitaines concernés subir la bastonnade.
- En Septembre, le Consul, le vicaire, le chancelier, les missionnaires, et les équipages
de quatre navires furent jetés au bagne et employés aux travaux publics, exposés sans cesse aux insultes de la populace.
Au bout d'un mois, seul le consul fut libéré, il lui fut impossible de quitter la Régence, le Dey le gardait en otage.
Alger Mosquée Ketchaoua.
- Le gouvernement de Baba-Ali devenait intolérable.
- En Octobre, une escadre commandée par le chevalier de Fabry, fut envoyée
par le roi, le chevalier réclama la personne du consul et celle du chancelier,
le Dey ne voulut point les livrer, sous prétexte qu'il était content d'eux !
- Le Dey rejeta la faute des sévices sur le Kasnadji, il précisa,
qu'il avait été décapité pour cela, l'Amiral Fabry quitta la rade et envoya
une frégate à Toulon, pour prendre les ordres du Roi.
1764.
- Le 8 Janvier, il était devant Alger, pour imposer ses conditions.
- Il demanda la réhabilitation pour le Consul et le chancelier.
Le dey y souscrit, le consul fut salué de cinq coups de canon,
et, fut reçu devant le divan, où le dey lui présenta des excuses.
- La libération de tous les français, et la restitution de leurs biens.
Le dey donna l'ordre d'élargir les français et de restituer les biens.
- Le lendemain, le chevalier et son état-major furent reçu au Divan,
pour mettre en place un nouveau traité.
Le 16 janvier, ce traité comportant 7 articles, est signé par le chevalier de Fabry,
capitaine de vaisseau envoyé extraordinaire de sa majesté le Roi de France,
Baba Ali Dey, et trois hauts personnages
du Divan, dont Omar ben Mustapha.
Note :
- La décapitation du Kasnadji, n'a rien à voir avec les avanies subis par les français,
car le consul indique dans une des notes du consulat, que le Kasnadji était très favorable aux français.
1766.
- Le 2 Février, le Dey Baba Ali est empoissonné, il est remplacé par Mohamed Ben Osmane (1766-1791)
nommé Baba-Mohammed-Tsacalli, Mohammed-el-Makaroun, ou Mohammed-Ben Otsman, il était le Grand-trésorier de Baba Ali.
Il gardera le pouvoir pendant 25 ans, une longévité exceptionnelle pour la Régence d'Alger.
1767.
- Insurrection des Flissahs, ils battent les Janissaires.
- Au mois de Juillet 1768, le Dey voulant venger l'échec subi par ses armées l'année précédente,
fit marcher contre les Flissahs, un corps nombreux placé sous le commandement en chef du Bey de Constantine.
Les Turcs furent battus et subirent des pertes considérables, l'Agha perdit la vie dans cette expédition.
1770.
- Bombardement d'Alger par la marine Suédoise, commandée par l'Amiral Caas.
1773.
- M. Vallière demanda et obtient son rappel en France.
- Le 3 Novembre, le nouveau consul, M. Robert Louis Langoisseur de la Vallée arrive à Alger, sur la frégate La Sultane.
1776.
- M. Robert Louis Langoisseur de la Vallée prit le titre de Consul-Général, le 9 Décembre.
1777.
- Le 4 Avril, M. Robert Louis Langoisseur de la Vallée, rentre en France,
il laisse la gestion du consulat, à M. Pierre Joseph Meifrund.
- Le Dey fait construire des nouvelles batteries au môle d'Alger.
Combat naval.
1778.
- Le 18 Septembre , M. Robert Louis Langoisseur de la Vallée,
revient à Alger.
1781.
- Le 2 septembre,
il demande un congé, car sa position devient intenable, en raison des menaces qu'il subit et des outrages faits aux français.
1782.
- Il est remplacé par M. Jean-Baptiste Michel Guyot de Kercy, le 16 septembre.
1783.
- Le 28 Juillet, une escadre Espagnole, bombarde Alger, trois cent soixante-quinze maisons s'effondrèrent,
causant la mort de 982 personnes, les Espagnoles se retireront sans rien avoir obtenus.
1784.
- Une escadre composée de 37 bâtiments de guerre,
arrive devant Alger, le 9 Juillet, elle bombarde la ville pendant quinze jours sans succès.
1785.
- Au mois de Juin, M. Guyot de Kercy, négocie le rachat, de 313 esclaves pour un montant de 639.053 Livres.
- Le 9 Juillet, la frégate du Roi, La Minerve, commandée par le chevalier de Ligondés, débarque à Marseille,
les esclaves rachetés, par les responsables de la Rédemption, MM. Gaspard Perrin, Claude Chevillard, Joseph Aubanel.
1787.
- Le traité de la rédemption fut conclu en Janvier 1787, pour le rachat d'esclaves blancs.
- Le royaume de Naples déboursera 1.437.020 livres pour deux cent trente esclaves.
- L'Espagne versera 3.003.625 livres pour trois cent quatre-vingt-neuf esclaves.
- La peste tua cette année-là, en six mois, 32.520 personnes, la moitié des esclaves européens périrent.
1788 - 1797.
Arrivée des Escalves Français
rachetés à Alger en 1785.
1789.
- Le traité de 1689 est renouvelé et modifié, malgré l'opposition
des Anglais, sous le Dey-pacha de Mohammed ben Osmane.
1790.
- Le 29 Mars, renouvellement du traité de paix, avec articles additionnels,
signé par le Marquis de Baudot de Saineville, envoyé extraordinaire de
sa Majesté le Roi de France, et Mohammed ben Osman Pacha Dey.
- Le 11 septembre, M. Césaire Philippe Vallière, neveu
de Jean-Antoine Valliére, est nommé consul général.
1791.
- Le 15 Janvier, le consul arrive à Alger, sur la corvette La Poulette.
- Le 12 juillet, Le Dey Mohammed Ben Osman, meurt de maladie,
il est remplacé par le Dey Hassan (1791-1798).
Hassan notifia son avènement au roi de France,
par une lettre écrite de sa main, dans laquelle, il donna l'assurance
de fidélité aux traités existants.
Louis XVI,
lui envoie un présent en diamants, et, lui adressa une lettre, datée
du 16 Septembre 1791, dont l'original faisait partie de la collection
de la bibliothèque publique d'Alger.
1792.
- Les Espagnoles abandonnent Oran et Mers-el-Kébir.
- Le 2 nivôse an I, (22 décembre 1792), le citoyen Césaire Philippe Vallière,
consul général et chargé des affaires de la République française auprès du Dey et du royaume d'Alger,
prête serment de fidélité à la nation, ainsi que le chancelier citoyen Joseph Charles Astoin-Sielve.
1794.
- Le 27 pluviôse An II, la Convention décrète, le drapeau tricolore, emblème national.
- En Avril, le commandant M. de Brueys,
sur la frégate La Poulette, arrive à Alger, pour notifier au Dey Baba-Hassen, le changement de pavillon national.
- Extrait des archives nationales d’outre-mer.
Compte-rendu d'une entrevue avec le Dey, début juillet.
- Alger, le 15 juillet 1794.
Procès-verbal de délibération de l'assemblée de la nation française d'Alger, composé des sieurs :
Joseph Bressan, Jean Baptiste Bonfort et Antoine Léon, enregistré par Astoin-Sielve, chancelier substitué du consulat de France,
au sujet du rapport de Césaire Philippe Vallière, consul général, rendant compte de l'entrevue qu'il a eue avec le Dey, qui l'a assuré
de son acceptation de fournir à la République toutes les denrées dont elle aura besoin, et qui lui a formulé la demande d'obtenir
de la République, en faveur du sieur Pierre Joseph Meifrund, sa rentrée en France dans ses biens et pensions.
1796
- Le 7 Avril, le citoyen Louis Alexandre d'Allois d'Herculais, envoyé extraordinaire de la République française,
arrive à Alger, pour destituer les citoyens Valliére Cesaire, Consul et Joseph Charles Astoin-Sielve, chancelier du consulat.
Il assura le Dey de l'amitié de la république.
- Le 16 Avril, 27 germinal an IV, le personnel présent au consulat prêtera serment de fidélité à la République,
ainsi que tous les français présents à Alger.
- Le 3 juin, M. Jean-Bon-Saint-André, arrive pour remplacer M. Valliére,
qui quittera Alger un mois après, le citoyen Jean Belluc, négociant français à Alger, devient chancelier.
- Le 27 juin, le citoyen A. Herculais demande un prêt au Dey, d’un montant de 1 million de francs.
On retrouve la trace de ce prêt aux archives :
Obligation du citoyen A. Herculais qui reconnaît avoir reçu du trésor de Hassan Pacha Dey d'Alger,
une somme d'argent pour emploi au service de la république (Alger, 27 juin 1796).
Les derniers instants du Roi Louis XVI..
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