Relations entre la France et la Régence d’Alger
1798 - 1814.
1798.
- En Avril, le citoyen Dominique Marie Moltedo ou Mottido, devient le consul général d 'Alger.
- Le 8 Mai, certificat délivré par Dominique Marie Moltedo, consul général de la république française à Alger, attestant
que le brigantin suédois l'Apollon commandé par le capitaine Fromery, chargé de blé appartenant aux sieurs Bacri et Busnash,
se rend d'Arzew à Marseille, enregistré par Astoin-Sielve, chancelier (Alger, 8 mai 1798)
- Le 15 Mai, le Dey Hassan meurt de maladie, il est remplacé par le Dey Mustapha ben Brahim (1798-1805),
qui signera la confirmation de renouvellement des traités.
- Le 28 Mai, la polacre La Rachel, ayant passeport d'Alger, chargé de blé, propriété des sieurs Bacri et Busnash, se rend de Tedelis à Gênes.
- Expédition d'Egypte par le Général Bonaparte.
- Le 30 Floréal an VI, (19 Mai 1798), le Général Bonaparte, quitte Toulon, à bord de L'Orient.
- Le10 Juin, les Français débarquent à Malte, le 12 juin l'Ile de Malte, capitule.
Un grand nombre d'esclaves turcs furent délivrés et renvoyés à Constantinople.
- Bonaparte sera devant Alexandrie, le 13 Messidor (1 Juillet 1798).
- Le 5 Thermidor, (23 Juillet), Bataille des Pyramides, et Discours historique du Général.
- Le 14 Thermidor,
Le 1er août 1798, dans la baie d'Aboukir, l'escadre française du vice-amiral Brueys, est surprise au mouillage
par l'escadre anglaise de Nelson, les Anglais bombardent les Français à bout portant, la bataille est effroyable.
- Le 9 septembre, la Sublime Porte déclare la guerre à la France.
- Le 22 septembre, la République rembourse le Dey.
Quittance (en arabe) donnée par Mustapha Pacha Dey d'Alger au sieur Dominique Marie Moltedo,
consul général de la république à Alger, au remboursement de la somme empruntée le 27 juin 1796.
- Le 19 Décembre, une injonction du Sultan Solim III,
Grand Seigneur de Constantinople, força le Dey à nous déclarer la guerre, tous les Français seront enchainés.
- L'émissaire de Constantinople, avait dans ses bagages, le caftan de pacha pour le Dey Mustapha,
qui sera taxé d'une amende de 1.100.000F, pour avoir favoriser l'expédition d'Egypte, par la livraison aux troupes françaises
de blés, par l'intermédiaire des deux négociants de la Régence, M. Bakri et Busnak.
- Les français seront libérés un mois plus tard.
Juillet 1798 Expédition d'Egypte.
1799.
- Le 8 Avril, rupture du congrès de Rastadt, par le ministère impérial,
l'Angleterre, l'Autriche, une partie des États d'Allemagne, les rois de Naples et de Portugal, la Russie,
l'Empire Ottoman, et les États barbaresques sont alors coalisés contre la France.
A Alger, le citoyen Dubois - Thainville Charles François, devient le chargé d'Affaire.
- En Juillet,
les soldats français du lieutenant Pierre-François-Xavier Bouchard, découvrent lors de la réfection du Fort Julien,
une ancienne fortification de la ville, à el-Rashid (Rosette), localité du delta du Nil, une pierre en granit noir.
La pierre dite « de Rosette » est un fragment de stèle gravé d'un décret sacerdotal en l'honneur du roi Ptolémée V.
- Le 7 Thermidor, (25 Juillet 1799), Bataille d'Aboukir, l'armée musulmane est totalement détruite.
Le général Bonaparte, arrive à Aboukir, pour attaquer l'armée ennemie, dont plus de 4.000 hommes viennent de débarquer.
Après la victoire dans une lettre qu'il adressera au Directoire, il écrit. :»
« Pas un seul homme de cette armée ne se sera échappé.
Deux cents drapeaux,
les bagages, quarante pièces de campagne, Kussein Mustapha, pacha de Natolie, prisonnier avec tous ses officiers.
Nous avons eu cent hommes tués, cinq cents blessés,
l'ennemi a perdu 6.000 hommes, trois mille ont été enterrés sur le champ de bataille.
Les généraux Murat et Fugières ont été blessés, le gain de cette bataille, qui aura tant d'influence sur la gloire
de la République, est du principalement au général Murat, sa brigade de cavalerie a fait l'impossible.»
- Le général Bonaparte, retournera en France, le 5 fructidor de l'an VII, (22 Août 1799), à bord de la frégate La Muiron,
qui rejoint Ajaccio, le 30 septembre, et arrive dans le port de Saint-Raphaël, le 6 octobre.
Note :
Bien avant le départ de Bonaparte, en France,
le Directoire négociait avec Constantinople l'évacuation de l'Egypte et le retour des troupes françaises.
En Europe, les armées françaises étaient battues sur tous les fronts, c’est sans doute la raison, du retour improvisé de Bonaparte.
- En Novembre.
- Le 20 brumaire an VIII, les trois consuls, Napoléon Bonaparte, Emmanuel-Joseph Sieyès,
Roger Ducos, prêtent serment.
- Le Consulat est mis en place, dirigé par trois consuls, dont seul le premier détient réellement le pouvoir.
- Première décision importante du Premier consul Bonaparte,
il nomme, Martin Michel Charles Gaudin, au poste particulièrement important de ministre des Finances.
La Pierre de Rosette.

1800.
- Bonaparte avait laissé des consignes,
au
Général Kleber, pour négocier l'évacuation de l'Egypte, et en contrepartie, la Grande Porte restituerait toutes les possessions
françaises, qu'elle avait enlevé à la France pendant cette expédition.
La convention fut signée le 24 Janvier 1800, par le général Desaix, et Moustapha Raschid-Effendi Tefterdar, ministre du Grand Vizir.
- Elle stipulait :
- évacuation des troupes françaises avec armes et bagages.
- libération des prisonniers,
- fournitures par les anglais, de blé, viande, riz, etc.,
- versement d'une somme couvrant les frais d'évacuation de l'armée française.
Mais les Anglais firent capoter ce traité.
Les hostilités reprirent, le générale Kleber défit complètement l'armée Turc à la bataille d'Héliopolis, le 20 mars.
- Le 5 Avril, le premier consul Bonaparte, écrit à Mustapha Pacha Dey d'Alger.
« Le citoyen Charles François Dubois-Thainville est muni de pleins pouvoirs,
pour rétablir les relations politiques et commerciales entre la république française et la régence d'Alger. »
La lettre porte les signatures de Bonaparte, Talleyrand et Maret avec le sceau de la république.
- Le 20 juillet, Attestations de cessation d'hostilité.
Attestation délivré par Charles François Dubois-Thainville, commissaire général de république française et envoyé près le Dey,
à l'effet de traiter de la paix, certifiant qu'une suspension d'armes et cessation d'hostilité est intervenue entre les deux parties,
en foi de quoi, les propriétés des sujets algériens qui ne seront pas contraire aux lois de la guerre seront respectées,
donnée aux sujets algériens Bacri et Busnash,
sur leur demande, enregistré par Astoin-Sielve, chancelier.
Mais ce cessez le feu, ne durera pas longtemps.
- Apres deux mois de négociation, les bases de la paix furent arrêtées, le traité était prêt, mais pas encore signé.
Le Dey réclama la somme de 200.000 piastres pour signer ce traité, le consul en référa à Bonaparte.
Une nouvelle fois, les anglais et leurs alliées dans la Régénce empêchèrent la signature de ce traité.
- Le 8 vendémiaire an IX, 30 Septembre 1800, Attestation d'incarcération.
Copie certifiée conforme à l'original par Astoin-Sielve, chancelier,
de l'attestation délivrée par Charles François Dubois-Thainville, commissaire général des relations commerciales et chargé
des affaires de la république française à Alger, certifiant que les sieurs Dominique Marie Moltedo, né à Vico, département
de Liamone (Corse), Jean Luc Moltedo, neveu du précédent, né à Vico (Corse), Michel Lecointre père, secrétaire du sieur Moltedo,
né à Grenoble (Isère), Michel Lecointre fils, né à Murzo (Corse), et Ange François Veciani, ont été incarcérés par ordre du Dey à Alger,
comme prisonniers de guerre, enregistré par Astoin-Sielve, chancelier.
- Le Dey relança la piraterie, et on dénombra, malgré le rachat d'esclaves, une augmentation des captifs.
Note :
Le livre L'Eglise d'Afrique, Ancienne et Moderne, de Jean de Prats, en 1892,
donne le chiffre de 2.300 captis, juste pour le bagne d'Alger, en Novembre 1800.
Bataille navale à Aboukir.
1801.
- Le Divan déclare la guerre à la France, contraint par Constantinople.
Le Consul et les ressortissants français purent quitter librement la Régence, le 30 Janvier.
- Le 1 Mars, les anglais débarque à Aboukir, et s'empare de la place.
- Le 21 Mars, nouvel affrontement entre français et anglais à Canope,
dans ces batailles, les anglais perdent le
général Abercrombie, et les Français le général Lanusse, qui meurt, après l'amputation de
la jambe droite, son nom est inscrit sur la 25e colonne de l'arc de triomphe de l'Étoile, pilier Sud.
Les pertes françaises s'élevent à plus de 1.700 tués et 2.000 prisonniers, les Français se replient sur Alexandrie.
- La coalition Turque/Anglaise recevait des renforts de partout, alors que les Français n’avaient plus de vivres et de munitions.
- Le 19 Avril, la coalition commandé par le général Hutchinson,
renforcé par un corps de 6.000 Turcs qui venaient de débarquer, prirent el-Rashid (Rosette).
Les français demandent une capitulation, avec une spécification,
qui prévoyait l'embarquement des troupes françaises avec armes et bagages, sur des navires anglais ou Ottomans et le retour en France.
Les 14.000 français quittent Le Caire, le 15 Juillet, et arrivèrent au mois de Septembre à Toulon.
- Le 30 Août 1801, les troupes françaises d'Alexandrie capitulent à leur tour.
- Dès que la Sublime Porte fut assuré du départ des français d'Egypte,
elle ordonna à Esseid Ali Effendi, ambassadeur à Paris, de conclure la paix avec la République Française.
Les préliminaires furent signés le 9 octobre 1801. (17 vendémiaire an IX)
- Le 17 Décembre, signature d'un traité entre l'ambassadeur de la Grande Porte et M. de Talleyrand ministre des affaires étrangères.
Note :
Ce traité par ses principales clauses,
rétablissait les relations de la France avec les Ottomans, dans les positions qui précédaient l'expédition l'Egypte.
- Le 28 Décembre, traité de paix avec Alger. ( 7 nivôse an X).
Le 22 châban, 1216 de l’Hégire, traité de paix conclu,
par M. Dubois-Thainville, au nom de la République française et le Dey Mustapha, au nom de la Régence d'Alger.
Dans ce traité de paix, l'article XIII était ainsi rédigé :
Le Dey s'engage à faire rembourser toutes les sommes qui pourraient être dues à des Français par ses sujets,
comme le citoyen Dubois-Thainville prend l’engagement, au nom de son gouvernement de faire acquitter toutes celles,
qui seraient légitimement réclamées par des sujets du Dey.
C'est sur cet article, que le gouvernement de Louis XVIII, s'appuiera dans l'affaire de la créance Bacri et Busnach.
Bataille de Marengo par Jacques Augustin Pajou.
Napoleon Bataille de Freidlan 14 Juin 1807.

1808.
- Le 7 Novembre 1808, le Dey est assassiné par la milice, il est remplacé par le dey Hadj Ali , dit El Ghassal (1808-1809).
- La Régence d'Alger va connaitre des années difficiles,
la révolte grogne partout, et surtout, les nations demandent réparation pour chaque acte de piraterie.
1809.
- Le nouveau Dey Hadj Ali , malgré la terreur qui fit régner,
finit étranglé, le
4 Mars 1809, il est remplacé par le Dey El Hadj Ali Khodja (1809-1815), spécialiste de tortures en tous genres.
- Le 17 Juin 1809, le consul Dubois-Thainville rentre en France et laisse la gestion du consulat à M. Raguesseau de la Chainaye.
1810.
- Suite à un différend entre le Chancelier Raguesseau et l'Oulkil-Hardji de la marine,
le Dey Hadj Ali ordonna au chancelier d'embarquer pour la France, M. Raguesseau voulut fermer le consulat,
mais on lui força la main et il embarqua seul, début juillet, sur un navire des Etats Unis.
L'intérim fut assuré par M. Ferrier.
1811.
- Le 4 Février, David Cohen Bacri est décapité à Alger par ordre du Dey.
- Le 27 Avril, M. Dubois-Thainville est de retour à Alger,
- Le Consul sut maintenir jusqu'à la fin de l'Empire en 1814, des relations pacifiques entre les deux pays.
- Il résista à la demande abusive du négociant Jacob Bacri,
qui poussé par le Dey, demandait en octobre 1811, un remboursement de 8 à 9 millions , pour fournitures aux armées françaises.
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