• Le 11 Avril, le traite de Fontainebleau, mettait fin au règne de Napoléon en France,
  mais, Il devenait l'empereur de l'île d'Elbe, le 29 Avril, il embarquait sur le frégate anglaise Undauted, dans le port de Saint-Raphaël.
   
• Le 2 Mai, la frégate La Junon parut dans la rade d'Alger avec le drapeau du Roi, elle fut saluée de 21 coups de canon.
   
• Le 20 Mai, Louis XVIII, confirmait à son poste, M. Dubois de Thainville.
   
  • Dans un document, enregistré à Alger, le 6 Juillet 1814, on peut lire :
    
    
    « Louis, par la grâce de Dieu.....
    
      Nous avons donné et donnons par ces présentes signées de notre nom, pouvoir, commission et mandement spécial,
      à notre cher et bien aimé le sieur Dubois-Thainville, consul général de France, de signer avec le dit Seigneur Dey d'Alger,
      la confirmation des anciens traités qui existent entre l'Empire de France et la Régence d'Alger. »
    
     
  • Donné à notre château impérial des Tuileries à Paris,
    le vingtième jour de mai de l'an de grâce dix-huit cent quatorze et de notre règne le dix-neuvième.
    
    Signé Louis,  timbré des armes royales et contresigné par le prince de Benevent, ministre des affaires étrangères.
  
   
• Le 19 Octobre,  M. Dubois-Thainville était destitué,
  il est remplacé par M. Pierre Deval, la lettre de nomination du roi, est datée du premier Décembre 1814.
  
  Le nouveau consul reprit l'habitude d'offrir des présents au Dey, présents qui avaient été supprimés par le Premier Consul Bonaparte.
   
• Dans la Régence, le Dey se rendait de plus en plus odieux avec son peuple, pour de légères fautes,
  il leur faisait casser les bras et les jambes, et souvent, il les faisait enterrer vivants, l'indignation publique gagnait la Milice.

• Le 1 Mars,  Napoléon débarque à Vallauris, dans le Golfe-Juan.
  Le retour de Napoléon, marqua également le court retour de M. Dubois-Thainville à Alger.
   
• Le 22 Mars,
  le Dey Hadj Ali était assassiné dans son bain par des soldats Turcs, il est remplacé par le Dey Mohammed Kharnadji.
   
• Le 7 Avril, le nouveau Dey Mohammed Kharnadji était étranglé à son tour, il aura régné 17 jours.
   
• Le 8 Avril,   Omar Agha était élu Dey par la milice. (1815-1817), il était Agha des Spahis.
  
   
• Le 12 juin, la flotte Américaine arrive en méditerranée.
   
  • L'expédition navale contre la régence d'Alger, est dirigée par le Commodore Stephen Decatur.
     
  • Le 16 Juin, la flotte américaine détruit une frégate de la Régence, à hauteur du Cap Gate.
     
  • 18 Juin,  la flotte américaine combat contre le Reis Hamidou,
    il y laissera un grand brick, mais surtout, la vie, et sa flotte subira de gros dommages.
     
  • Le 28 Juin, la flotte américaine est devant Alger.
    
    M. Shaler,  consul général des Etats-Unis, force le dey Omar, à signer un traité,
    qui met fin aux versements annuels et aux attaques de navires américains par les corsaires barbaresques.
    
    Le traité est signé le 31 Juin, mais il ne sera jamais respecté par la Régence.
    
     
• La défaite de l’armée française à Waterloo,  le 18 juin 1815,  face aux troupes des quatre puissances et de leurs alliés,
  marque le retour de Louis XVIII, qui retrouve son trône,  le 8 Juillet.
   
• A Alger, c'est le retour du Consul Pierre Deval.
   

• Les traités de 1815,  sont un désastre pour la France,  financièrement,  moralement  et surtout physiquement par l'occupation
  de nombreux départements, par les troupes de l'Europe, liguées conte elle.
   
• Le 9 Juillet, une commission fut formée, elle était composée du comte Corvetto, président, des Barons Portal, La Bouillerie, et Dudon.
  Elle est chargée de gérer financièrement, les départements occupés par les vainqueurs de Waterloo.
  La commission résistera courageusement pendant 18 mois aux demandes abusives et répétées.
  
   
• Les quatre grandes puissances dictent leurs conditions :
   
  • Le montant de la dette de guerre sera de 700.000.000 francs.
  • La durée d'occupation sera fixée à cinq ans maximum, avec une possible réduction de deux ans.
  • L'Etat français pourvoira aux besoins des 135.0000 hommes de l’armée d'occupation.
    
     

• Pour mettre à genoux les Français,
  le commandement en chef des troupes d'occupation fut confié à un Anglais, le Duc de Wellington.
   
  • Sitôt en place, le duc réclamera 50 millions, pour les deux premiers mois.
     
  • Le 1 septembre, 50.000.000 de plus, et une rallonge de 136.200.000, pour l’habillement, l'équipements et la remonte.
     
  • Le Duc de Wellington,
    gouverneur des départements occupés, justifia cette facture de 186.200.000 francs, par la répartition suivante :
     
    • 10 millions pour chacune des quatre grandes puissances, et 10 millions pour leurs alliés.
       
    • Pour les 136.200.000 francs,
      une allocation de 120 francs par homme, il y avait environ 1.130.000 hommes en France et le long de nos frontières.
      
      Détail :   Autriche : 48.400,000   Prusse : 47.200.000,   Russie : 40.000.000   Angleterre : 25.360.000.
      
       
• En plus de ses sommes faramineuses,
  chaque état réclamait des compensations pour les pertes incalculables,  éprouvées par l'occupation de l'armée Français,
  on remontait aux premières années de la révolution,  1792,  le montant réclamé était de 735.500.000 francs.

• Dans le dernier trimestre de 1815,  une vague de terreur se répand dans tout le pays, les anciens fidèles de l'Empire
  sont pourchassés dans toutes les régions de France par des partisans royalistes   :   Assassinats,   Arrestations,   Exils.
   
• Cette chasse à l'homme devait même se dérouler au plus haut sommet de l'Etat.
   
  • Louis XVIII,  ou plutôt son gouvernement,  demande à Joseph Fouché, ministre de la Police, de lui communiquer
    une liste d'officiers accusés de traîtrise pour avoir rejoint Napoléon pendant les Cent-Jours.
     
  • Le plus illustre d'entre eux, le Maréchal Ney, Prince de la Moskova, en faisait partie.

• Pendant cette année, les jugements, les condamnations, et les exécutions inutiles, s’abattent sur les partisans de Napoléon.
   
  Le Maréchal Ney, prince de la Moskova.
   
  • Il est dénoncé,
    par Jean-Baptiste de La Tour de La Placette, arrêté le 5 Août, il est emprisonné à la Conciergerie à Paris.
     
  • Il passe en jugement devant le conseil de guerre, qui refuse de juger le Maréchal.
     
  • La réaction royale ne se fait pas attendre,
    Louis XVIII ordonne par décret, que le Maréchal Ney soit jugé par la chambre des Pairs.
     
  • Le jugement débute le 21 Novembre 1816.
    
    Le 6 Décembre 1816, à onze heures et demie du soir, le Maréchal Ney était condamné à être fusillé,
    neuf heures plus tard, Ney était devant son peloton d’exécution dans le jardin du Luxembourg.
    
    Le prince de la Moskova mourut comme il avait vécu, en Soldat.
    
    
     
• La nomination du consul Pierre Deval,
  par décret du Roi Louis XVIII, du 1 décembre 1814, sera enregistrée au consulat d'Alger, le 23 février 1816.
  
   
• Le 15 Mai 1816,  Sir Edward Pellew   Lord Exmouth arrive devant Alger,
  pour demander,  la reconnaissance des îles Ioniennes,  la délivrance des esclaves Sardes, Siciliens  et  Napolitain, 
  moyennant une rançon raisonnable,  enfin,  l'abolition de l'esclavage,  au nom des nations européennes.
   
  • Le Dey refusa la dernière demande, et répondit qu'il ne pourrait souscrire,
    à une pareille condition sans exciter contre lui l'animosité du Divan et faire éclater une révolution à Alger.
     
  • Lord Exmouth négocie pour les royaumes de Sardaigne et de Naples,  le montant annuel de la redevance à payer
    aux barbaresques,  cette négociation a été peu flatteuse pour l'Amiral,  car le royaume de Naples,  c'est vu attribuer,
    un versement annuel cinq fois, plus important que le Royaume de Sardaigne.
     
  • En ce qui concerne le coût du rachat des esclaves,
    il sera de 500 dollars pour le Royaume de Sardaigne, et de 1.000 dollars pour le royaume de Naples,
    les Anglais ont négocié ce traité dans des conditions peu avantageuses et peu honorables.

• Le 22 Mai, la flotte anglaise quitta Alger, sans avoir tiré le moindre coup de canon,
  elle se dirigera vers Tripoli et Tunis, les barbaresques de ces deux Régences, souscrivirent aux conditions imposées.
   
• le Dey Omar croyant la guerre inévitable avec l'Angleterre, envoya aux Beys,
  l'ordre de détruire les concessions, et d’arrêter tous les Anglais des établissements de Bône et d'Oran. .
  
  Les corailleurs anglais perdirent 100 hommes, et huit cents autres,
  furent emmenées en esclavage, dont une partie était des Corses,  tous les établissements furent pillés.
   
• Informée de la situation,
  massacre et mise en esclavage des sujets anglais, destruction des établissements, l’Angleterre demanda à Lord Exmouth,
  de forcer le Dey Omar à souscrire aux conditions imposées, et de bombarder Alger, s’il recevait un refus.
   
• Le 14 Août, Lord Exmouth arriva devant Alger, à bord de La Reine Charlotte, vaisseau de 100 canons,
  avec une escadre composée de 12 vaisseaux ou frégates, 4 galiotes à bombes, 1 brick, 1 schooner, 2 pataches, une escadre
  des Pays-Bas, commandée par l'amiral Van-der-Capellen. composée de 5 frégates et une corvette rallia l'amiral anglais.
   
  • Le 15 Août, l'Amiral demanda à M. Abraham Salamè
    de traduire pour le Dey, les exigences européennes dans deux langues, le Turque, et l’Arabe.
     
  • Le 16 Août, il fit transmettre ces traductions au Dey, par le capitaine Dashwood, a bord de la corvette Prometheus,
    le Capitaine Dashwood profitera de cette occasion pour récupérer la femme et la fille du consul anglais, mais,
    le Consul n’étant pas libre de ses mouvements, il ne put être embarqué à bord du Prometheus.
     
  • Le Dey ayant entendu parler de l’expédition anglaise, avait « privé » de liberté le Consul Anglais Hugh McDonell,
    quand il apprit, l’embarquement de sa famille, il refusa de laisser partir le Consul, et donna des ordres pour le mettre,
    immédiatement aux fers, et, l’enfermer dans une petite chambre, au rez-de-chaussée de sa maison.
    
    Il fit « saisir » sa propriété de campagne, et prit en esclavage dix-huit hommes appartenant au Prometheus.
    
     
• Malgré ces actions, l’Amiral patienta pendant dix jours, avant de relancer les négociations.
   
  • Le Lundi 27 Août, à 12 heures 45,
    M. Abraham Salamè entre dans le port d'Alger à bord du navire Severn, commandé par le Lieutenant Burgess,
    pour transmettre au Dey, une nouvelle lettre de l'Amiral, avec les mêmes exigences, et, en plus, la libération immédiate
    du consul, et des marins anglais, il y avait également une lettre pour le consul Mac Donnel.
     
  • L'Amiral exigea une réponde du Dey au plus tard, dans les deux heures,
    comme convenu avec l’Amiral, le navire Severn, prit le large au bout des deux heures.

• Cette fois-ci, la bataille eut lieu, et contrairement aux autres fois, les habitants d'Alger, n'avaient pas quitté la Casbah.
   
  • A 15 heures, ouverture du feu, par les batteries du môle, sur le Queen Charlotte.
     
  • La riposte du Queen Charlotte sera terrible pour les habitants massés sur le môle.
     
  • A 19 heures,  l'engagement était terminé.
    
     
• A la fin de la bataille,
  les Barbaresques avaient subi des pertes cruelle,  un grand nombre d'habitants avaient péris,  on compta plus de 3.000 morts,
  la flotte entière avait été incendiée, 9 vaisseaux brulés dans le port, toutes les batteries de la marine anéanties.
   
• Mais,  Lord Exmouth  avait payé très cher cette victoire, la navire amiral qui était en premier ligne,
  comptait 88 morts et 129 blessés,  le navire du contre-amiral anglais, vaisseau à trois ponts, et armé de 74 canons,
  fut gravement endommagé,  l'escadre compta ses morts :   800 et 1.800 bléssés.
   

Note :                                                                                     Le Consul Mac-Donnel et le Dey. 

Les historiens Français, qui relatent cette attaque, donnent le chiffre de 852 tués sur les navires
anglais, il s'agit d'une erreur de traduction du récit anglais écrit par Abraham Salomé,  en 1819.

Dans son livre, « A Narrative of the Expedition to Algiers in the Year 1816 »,
Abraham Salamè, nous donne un tableau des morts et des blessés par navire,
j'ai conservé les noms des navires en anglais. :
 

Nom du navire           Tués           Blessés. 

  
Queen Charlotte           9              130  
Impregnabe               73              137 
Superb                   10               82     

Minden                    9               35 
Albion                    5               47 
Leander                  17              118

Glasgow                  10               37
Granicus                 17               41 
Severn                    3               34

Hebrus                    4               15
Infernal                  3               16 
 

   total                160              692  


Total of killed and wounded 852.


Les autres navires anglais n'ont pas eu de victime.

Les Hollandais auront 13 tués et 52 blessés.

M. Salomé précisera, qu'il n'a pas pu avoir le chiffre exact, des morts et blessés du côté des Barbaresques,
mais que plusieurs rapports turques, donnent une fourchette comprise entre 4.000 et 8000 blessés ou morts.