Relations entre la France et la Régence d’Alger
1814 - 1817. (suite).
1816 (suite).
- Le 29 Août, à l'aube, le consul Hugh McDonell, était libéré,
Il est transporté à bord du Queen Charlotte, la négociation du traité commença, le texte fut rapidement rédigé.
- A 15 heures, la délégation anglaise quittait le Queen Charlotte.
Elle était composée du Capitaine Brisbane, du Major Gosset, du Consul Mac-Donnel, et d’Abraham Salamè.
- A 16 heures, le Dey recevait la délégation anglaise.
- Le Capitaine Brisbane lut chaque point en anglais, M. Salamè effectuait la traduction en turque pour le Dey.
- Le traité comportait six points :
- Restitution de 382.500 dollars provenant du rachat des esclaves versés par les royaumes de Sicile et de Sardaigne.
- Libération des esclaves de l'intérieur de la Régence, sans contrepartie.
- Restitution de la lettre adressée au consul avant l’affrontement.
- Punition des personnes qui auraient insulté le consul Mac-Donnel,
et versement d'une somme de 3.000 dollars pour la « saisie » de sa maison de campagne (la mise à sac). - Lord Exmouth exigea que le Dey salut la conclusion de ce traité par une salve de 31 coups de canons en l'honneur de
la flotte anglaise, et de 31 coups de canons en honneur de la flotte hollandaise. - Il demandait à quelle date serait signe le traité de paix.
- Le dey accepta immédiatement les six demandes.
- Mille quatre-vingt trois esclaves chrétiens furent rendus à la flotte anglaise et hollandaise.
Entre Tripoli, Tunis et Alger, lord Exmouth aura libéré 3.003 esclaves chrétiens.
- Les hollandais obtint un traité de paix,
qui spécifiait, qu'il n'aurait pas à payer l'arriéré demandé par le Dey, ni aucune contribution annuelle.
- La Petite Histoire, nous raconte la fin de cette entrevue entre la délégation anglaise et le Dey.
« Le Capitaine Brisbane demanda au Dey, s'il était désolé des violentes mesures prises à l'égard du Consul Anglais,
M. Salamè traduit la demande au Dey, qui répond en Turque : oui, je suis désolé.
M. Salamè demande au Dey, de bien vouloir dire cette réponse en anglais pour le Consul,
il lui propose de lui dicter mot par mot, le Dey répètera les mots suivant : Yes, I do. »
La Régence d'Alger.

- Le 30 Août, le Dey Omar, signa un traité stipulant l'abolition de l'esclavage chrétien, la délivrance de tous les esclaves chrétiens,
et, la restitution de 370.000 piastres fortes, que le Dey avait touché deux mois auparavant, pour le rachat de 170 esclaves chrétiens.
- Après cette attaque, le Dey Omar fortifia les points faibles de la ville.
- Il répara les fortifications.
- Il construit de nouvelles batteries, dont une de 24 pièces de 36, pour protéger l'entrée du port.
- Il nettoya le port,
- Il acheta et équipa quatre navires corsaires, aidé financièrement par la Grande Porte, le bey de Tripoli, et par le roi du Maroc.
- Il mit Alger à l'abri de toute attaque par la mer.
Malgré cette défaite, le Dey ne respectera pas le traité.
1817.
- Le 18 Janvier, une nouvelle commission est créée,
elle est composée de MM. Dudon, et Colonia, conseillers d'état, de M. Schiaffino, maitre de requêtes,
elle a comme mission de transformer les dettes particulières en rentes, afin de soulager le Trésor public.
- Le 6 Mars, la Chambre des Députés adopte, à la majorité de 135 contre 88,
la loi de budget pour 1817, il s’élèvera pour les dépenses, à 1.069.161.826 francs, le déficit s’élèvera à 230 millions.
  - Détails arrondis des dépenses :
  - Budget de la dette : 178 millions dépenses ordinaires : 490 millions
- Arrières de dettes : 87 millions dette flottantes : 23 millions Autres dettes diverses : 21 millions
- Contribution de guerre : 140 millions Entretien des troupes étrangères : 130 millions
Total : 1.069 millions.
- Le 17 Mars 1817, la France recouvrait ces concessions,
qu'elle possédait depuis quatre siècles, dont la plus ancienne, datait de 1423, mais le Dey exigea une redevance de 60.000 f.
- La peste reparut à Alger au printemps.
- Le 6 Mai,
la Cour d’assises de Bordeaux condamne à la peine capitale, 26 partisans de l’Empereur Napoléon.
- En Mai, la France ruinée, ne peut honorer les traités de 1815, elle demande un report des échéances de six mois,
les puissances alliées, Autriche, Prusse, Russie, Angleterre, amies du roi Louis XVIII, reçurent pour ses six mois de décalages,
les intérêts de prolongation d'un montant de 670.000 francs.
- En Juin, le commissaire Dudon donna sa démission, suite aux pressions insupportables, du commissaire anglais M. Mackensie,
qui exigeait des compensations faramineuses, il sera remplacé par le baron Portal, que lui cédera au chantage des Anglais.
Louis XVIII Porte Saint-Denis le 3 Mai 1814.

- Le 8 Septembre, le Dey Omar est étranglé, il est remplacé par le dey Ali Ben Ahmed, dit Ali Khodja (1817-1818).
- N'ayant pas brigué le pouvoir, qu'il n'avait accepté qu'avec répugnance,
il mourut sans faiblesse, laissant le souvenir d'un des meilleurs Dey qui n’ait jamais gouverné Alger.
- Le 9 septembre 1817, Ali-Khodja fut proclamé Dey,
- Ali Khodja était le chef de la conspiration, qui mit fin au règne du Dey Omar.
- C'était un homme lettré, mais cruel, il fit régné la terreur sur tous les consuls, sur leurs familles et sur la Milice.
- Ali-Khodja avait l'intention bien arrêtée de se soustraire au joug de la Milice,
et de se débarrasser de cette troupe indisciplinable, il prit de sérieuses mesures à l'encontre des troupes de la milice,
ce fut une véritable révolution, les mécontents se soulevèrent.
- On retrouve dans les écris du consul Shaler les signes suivantes :
« Les consuls étrangers qui se rendaient auprès du Dey dans les cérémonies publiques,
arrivaient à la salle d'audience, après avoir enjambés un ou deux cadavres.
Le Dey avait toujours un livre à la main, et montrait, malgré sa cruauté, un gout pour la littérature.
Afin d'éviter le sort de ses nombreux prédécesseurs, il transféra sa résidence et le trésor d'Etat dans la casbah,
enfermé dans la citadelle, sous la garde de mercenaires Maures. »
- Le 29 Novembre, une troupe de mécontents, se présenta sous les murs d'Alger, pour demander la tête du Dey Ali.
Mais le Dey avait tout prévu, le fort l'Empereur et le fort Bab-Azoun ouvrirent un feu terrible sur les flancs de la troupe rebelle.
Les janissaires furent écrasés, ils perdirent 1.400 hommes, les prisonniers furent empalés
ou torturés.
- Le 2 décembre, les survivants implorèrent le pardon du Dey, qui leur fut donné, une très grande partie retourna à Constantinople.
Cosaques dans les bois de Paris en 1816.
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