Les Belles villes d'Algérie
Blidah
L'administration française arrive à Blidah.
- L'expédition du Duc d'Orléans,
qui avait sous ses ordres, le Duc d'Aumale, son frère, avait pour mission d'occuper les villes
de Cherchell, Médéah et Milianah, cette expédition, qui partit de Boufarik, le 24 Avril 1840,
marqua sans aucun doute, le début de l'arrivée des Européens à Blida.
- A côtée des territoires placés sous la juridiction de l'autorité civile,
se trouvent des villes et des parties de territoire, où il n'a pas encore été possible d'instituer
toute l'administration civile, dans ces lieux, des commissions administratives sont instituées,
elles ont succédé aux commissions militaires.
Blidah Le Marché Européen.
- Dans les villes de Blidah, Coléah, Cherchell,
une commission administrative spéciale est chargée du prélèvement des contributions,
un commissaire civil est chargé des registres d'Etat Civils. les Cadis, institués par les Français,
restent en place pour les trois villes de Blidah, Coléah et Milianah.
- Par un arrêté,
en date du 4 novembre 1840, Blida aura son premier l'Hôtel de ville,
C’est la maison de l’ancien Agha dite Dar Ibrahim Agha qui servira de Mairie.
- Le registre d'état civil des mariages,
ouvert le 28 Janvier 1841, par le Commissaire Civil de l'Atlas,
Monsieur Anatole Pécoud,
qui faisait fonction l'officier d'état civil, nous informe des deux premier mariages de la ville de Blidah.
- Le 26 juin 1841,
le sieur Fazon Florentin, âgé de 35 ans, né à Souilly (Verdun), département de la Meuse,
menuisier charpentier, demeurant à Blidah, épouse, Melle Freschey Djourna, âgée de 24 ans.
Il est précisé qu'un contrat de mariage a été établi chez un notaire d'Alger.
- Le 3 novembre 1841,
le sieur Leger Jean-Batiste, né le 26 Thermidor An huit, (14 Août 1800) à Lyon,
menuisier-ébéniste demeurant à Blidah, épouse, Melle. Leluc Agathe,
Maitresse ouvrière à Milianah, né le 20 Germinal An cinq (10 Avril 1797).
Il est précisé qu'un contrat de mariage a été établi chez un notaire à Lyon.
Blidah Le Marché Européen.
- Année 1842, cette année verra se célébrer Sept mariages.
- Année 1843, il semblerait que le registre d'état civil, soit porté manquant !
- Année 1844, un seul registre d'Etat civil pour les Mariages, les Naissances et les Décès.
Boulevard Trumelet.
- En 1844, ce boulevard portait le nom de Rue Bab El Sebt,
qui partait de la place du même nom pour aboutir à la toute nouvelle Place d’Armes,
puis elle deviendra Boulevard des Orangers, avant de prendre le nom de boulevard Trumelet,
qui était situé entre la Place de Verdun et la Place Clemenceau.
Blidah Boulevard Trumelet.
Un narrateur inconnu,- nous donne quelques indications sur l'évolution de la ville de Blida entre 1842 et 1844.
« Ces deux dernières années, ont été pour Blida, une époque de renaissance, la paix a donné
tout à coup à la ville, jusque-là sans mouvement, une physionomie, une animation toutes nouvelles.
Les grands travaux commencés par l'administration militaire ont redoublé d'activité.
L'enceinte de la ville a été agrandie, des casernes pour une forte garnison, un hôpital militaire,
des magasins de vivres, un parc aux bœufs ont été construits, et d'autres travaux de ce genre
se continuent.
L'administration civile n'est pas restée en arriéré,
dés 1842, un nouveau plan de la ville était arrêté, des fontaines et des égouts étaient construits
dans presque tous les quartiers, aujourd'hui des places sont établies, des rues nouvelles,
coupées à angle droit, se percent et animent des quartiers autrefois isolés et sans mouvement.
Le besoin impérieux de se loger,
a obligé la population à mettre, elle-même la main à l'œuvre avec une activité extraordinaire.
A l'extérieure, d'importants travaux s'exécutent :
rétablissement des irrigations, restauration des orangeries. ,
Les propriétés dévastées par le tremblement de terre se réparent,
de nombreux jardins sont en culture et suffisent déjà à la consommation locale.
La ville presque dépeuplée,
les années précédentes, renferme aujourd’hui plus de cinq mille habitants,
sans compter les troupes de garnison, la population européens est forte de 1.800 âmes. »
Blidah Boulevard Trumelet.
Mais revenons aux années 1842-1844.
- Le commerce a déjà jeté à Blida de profondes racines.
- On y trouve des Hôtels confortables :
Hôtel de la Régence de M. Bergeron, Hôtel de l'Orangerie de M. Gaffort,
Hôtel des Bains Français de M. Emeric, Hôtel de la cantine Royale de Mme Veuve Goert,
Hôtel du Grand Orient de M. Suchons.
des restaurants, des auberges, de nombreux cafés, nous citerons précisément,
le Café d’Orléans, sur la place d'Armes, qui est décoré avec autant de luxe que de goût.
Café d'Orléans, M. Augier, Café de la place, M. Besson,
Café de l'Univers, M. Giraud, Café de France, M. Magné,
Café d'Europe, M. Natali
Blidah Boulevard Trumelet.
Blida renfermait toutes les corporations,- voici la liste classée par ordre alphabétique sur les noms de famille :
Adou briquetier Allien entrepreneur Bonnet charron
Bouffey tabacs Boquil maréchal ferrant Casanova boulanger
Catz coiffeur Chalard boucher Champ pharmacien
Chauveau serrurier Condamnie entrepreneur Cortada débit de poudre
Deyde charpentier Espinasse boulanger Edouard nouveautés
Fazon menuisier Galliani boulanger Gislain peintre-vitrier
Lavergne tailleur Lombart coiffeur Moula entrepreneur
Maugard entrepreneur Pastori ferblantier Planche armurier
Poncel pharmacien Robert pâtissier Roidot libraire
Roman comestible Savere entrepreneur Syntos boulanger
Négociants :
Demari Demolins et Cie. Duport
Garnier frères Magné et Cie. Suquet frères
Blidah Boulevard Trumelet et Banque de l'Algérie.
Merci à Philippe Coudeyrat.
Une floraison d’informations, nous parvient de ces années :
- Un arrêté du ministre de la guerre,
du 10 février 1843, institue un commissariat de police à Blidah.
Le sieur Chedieu Louis-François-Marie, ancien notaire à Nogent-le-Roi (Eure et Loire),
est nommé commissaire de police à la résidence de Blidah.
- Un arrêté du Gouverneur Général,
du 14 février 1843, portant en deuxièmement, la création à Blidah,
deux nouvelles compagnies de milice Africaine, qui prendront le numéro 5 et 6.
- Un arrêté du Gouverneur Général,
du 12 février 1844, accorde aux Sieurs Armegglani et compagnie,
l'autorisation avec privilèges pendant cinq ans, d'établir des glacières à Blida et à Médéah.
Blidah Boulevard Trumelet et Place de Verdun.
Merci à Philippe Coudeyrat.
La visite de la Ville de Blida se poursuit sur la page suivante.
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