Les Belles villes d'Algérie
Blidah
Les propriétés à Blidah.
- Pendant plusieurs années, M. Baillet,
administrateur de biens, demeurant à Rouen, a sillonné la province d'Alger, pour tenter d'informer
le consortium d’acheteurs, résidants en France, sur la réalité des biens réellement acquis.
- Dans l'un de ses rapports, rédigé en Octobre 1852,
il nous donne la liste des biens achetés à Blida par le consortium, dès 1833.
Note :
- Rappel sur la propriété chez les Arabes, elle se divise en trois catégories :
- Propriété Melk, libre de toute entrave.
- Propriété Habouss, léguée par son propriétaire à une mosquée,
un marabout ou un établissement religieux.
- La propriété Ana, bien vendu en échange d'une rente,
qui échoit au donateur fixé par le propriétaire lors de la vente.
Blidah Boulevard Trumelet.
Liste des biens achetés à Blida.
Vendeur surface vendue surface réelle
N° 4 Djennet 32 hectares 3 hectares exploité par M. Sidi-Ali-Omar
N° 6 Jardin El-Yaman 27 hectare 59 ares exploité par M. Perez
N° 11 Ali-teinturier 32 hectares 83 ares 60 ares exploité par M. Benito-Camps
N° 13 Jardin Fatima pas de surface déclarée 32 ares exploité par M. Caratero
N° 19 Sergnoun pas de surface déclarée 1 hectare 15 ares exploité par M. Bousquet
N° 22 Tezmourette 13 hectares 1 hectare 66 ares exploité par M. Perez
Maison I rue Sahara locataire M. Rays Maison II locataire M. Sebba
Le jardin El-Yaman.
- En 1834,
un consortium achète le Jardin El-Yaman
pour une surface de 27 hectares, moyennant une rente annuelle de 400 francs.
Il n’obtiendra jamais les titres de propriétés, malgré les nombreux jugements et appels depuis 1835.
- En 1840, aprés l'installation des Français à Blida, le religieux, responsable des biens,
estimera la propriété à 1 hectares 45 ares, mais, sur le plan cadastral, dressé en 1849,
par M. Verpiot, employé aux cadastres des domaines, l'ensemble du jardin El-Yaman était de 59 ares.
- En 1844, le Génie militaire récupéra une partie de ce jardin, pour élargir une rue,
construire un bâtiment et ouvrir un boulevard, moyennant une indemnisation de 6.560 francs.
- Ouverture de la rue du rempart : 5 ares 90 centiares.
- Construction d'un bâtiment : 3 ares 80 centiares.
- Ouverture du Boulevard : 35 ares 80 centiares.
- Après des années de procès, d’appels, et le versement qu’une rente annuelle pendant plus de 20 ans,
de ce magnifique jardin virtuel, il ne restera réellement à ses acheteurs que 13 ares et 50 centiares.
Blidah La Place d'Armes.
La place d'Armes ou La place Clemenceau.,
- L'une des premières places de Blida,
c'était le carrefour des grandes avenues et rues
qui menaient vers quatre des portes de la ville.
- Le boulevard Trumelet,
- Rue d'Alger,
- Rue Tirman,
- Rue Bizot.
Elle jouxtait la place Saint Charles, future, Place Lavigerie, où trônée l'église Saint Charles.
Blida 1851.
Les statistiques officielles de cette année, nous sont données par M. Jules Duval.
- La commune est composée de la ville de Blida et des annexes de Joinville et Montpensier.
- Démographie : 814 familles.
population européenne 4.204 populations indigènes 4.415 Total 8.619.
- Constructions : 583 maisons pour une valeur 5.364.000 francs.
7 hangars, 84 écuries ou étables, 80 silos, 18 puits ou norias, d'une valeur totale de 74.490 francs.
- Bétails :
74 chevaux, 45 mulets, 74 ânes, 93 bœufs, 40 vaches, 208 chêvres,28 moutons, 60 porcs,
- Matériels agricoles :
48 charrues, 48 voitures, 46 tombereaux.
Plantations 38.895 arbres.
Blidah La Place d'Armes et l'église Saint Charles.
- Récoltes de 1852, sur les 1.527 hectares cultivées.
- 10.332 hectolitres de blé tendre, 10.680 hectolitres de blé dur, 14.388 d'orges,
288 de seigle, 140 d'avoine, 277 de maïs, 625 de fèves, d'une valeur totale de 425.493 francs.
- Orangerie 153 hectares 17 ares,
contenant 19.140 anciens pieds et 2.647 pieds nouvellement planté.
Un meilleur système de conduite et de distribution d'eau de l'oued el Kébir,
permettrait d'irriguer et par conséquent, de cultiver une étendue double.
Note : - L'aqueduc de l'oued-el-Kébir,
qui améliora l’irrigation fut construit en 1862, pour une valeur de 115.000 francs.
Blidah La Place d'Armes et l'église Saint Charles.
Blida 1858.
Le guide officiel de M. Jules Duval de cette année, nous précise :
« Blida, principale ville de la province d'Alger,
chef-lieu de la Première division militaire, chef-lieu d'arrondissement, depuis 1840,
elle n'a cessé de grandir, au point de tenir en 1858, le second rôle dans la province d'Alger.
- Au point de vue militaire, Blida est le point de départ,
et le centre d'approvisionnement de toutes les expéditions dans le sud.
- Comme fonction civile, c'est l'entrepôt des tributs et des colons,
dans un vaste rayon, le nœud des relations commerciales pour Médéah, Milianah et Alger.
Blida est prédestiné à devenir,
la capitale agricole, administrative et militaire de la province, en attendant que ce développe
cette haute destinée, elle est sans conteste le centre de colonisation pour la Mitidja.
L'Oued-el-Kébir, qui fournit plus de 13.000 m3 par 24 heures, fait tourner des moulins au-dessus
de Blida, alimente de nombreuses fontaines, abreuvoirs et lavoirs publics.
La ville, partie mauresque,
partie rebâtie à neuf par les Français, avec tout le luxe, de l'architecture européenne, est percée
de plusieurs larges et belles rues qui débouchent sur cinq portes qui s'ouvrent sur des marchés. »
Blida Hôpital Militaire
- Blida renferme toutes les institutions
et les établissements d'une ville de second ordre :
Hôtels des administrations civiles et militaires,
Hôtel de sous-préfecture nouvellement achevée,
Tribunal de Première Instance, justice de Paix,
casernes, magasins et Hôpital militaire, église,
mosquées, télégraphe, fondouks et bazars indigènes,
abattoirs, entrepôts civil de farine, écoles,
bureaux Arabes, conseil de guerre.....etc,
Blida a tout, sauf un Hôpital civil !
- Le dépôt d'étalons de Koléah, a été transféré
à Blidah, on y remarque le bel étalon
El Haz,
don de l'Empereur, et quatre baudets,
qui ont couté 22.000 francs.
- La ville s'occupe activement
pour remplacer le théâtre qui a été incendié.
- Des services de diligences
sont organisés sur toutes les routes,
excepté celle de la Mitidja occidentale.
- Le projet d'un chemin de Fer de Blida à Alger est étudié, et n'attend qu'une décision officielle,
pour imprimer un nouvel et puissant essor à l'activité des capitaux et des esprits.
Blidah La Place d'Armes.
- Favorisés par des conditions privilégiées, les colons se sont adonnés aux cultures les plus riches,
nulle part, dans la province, la production agricole n'est plus lucrative et plus variée.
- orangers, plantes odoriférantes, cotons, tabacs, vers à soie, primeurs,
Industrie. - Sous l'impulsion des Français, l'industrie moderne,
est présente à Blida,
- des fours à gypse qui concourent à l'approvisionnement d'Alger,
des mines de cuivre pyriteux sont exploitées sur l'Oued-Kébir, les brasseries,
les messageries, les imprimeries typographiques et lithographiques, les fabriques d'essences
constituent, avec les pépinières, les industries les plus intéressantes de la cité.
- Un projet de papèterie est dans les dossiers.
Blidah La Place d'Armes.
La visite de la Ville de Blida se poursuit sur la page suivante.
Sommaire ville de Blida