Les Belles villes d'Algérie
Blidah
Dans son livre,
- les environs d'Alger, publié par Monsieur Tissier, Libraire-Editeur,
rue de Bab-El-oued à Alger, l'éditeur, nous parle, en 1863, de la nouvelle église de Blidah :
« Enfin, ne quittons pas Blidah, sans recommander au voyageurs,
la visite de sa nouvelle église, dont l'irréprochable architecte, et la coquette élégance
font honneur à l'architecte, Monsieur Gentilhomme, inspecteur des bâtiments civils.
Simple dans ses proportions, l'église de Blidah se rattache, dans les détails de son ornement,
à l’ère romane secondaire, et a un cachet particulier d'originalité qui se rapporte au pays.
Il ne faut pas oublier non plus, l'orangerie du Tapis-Vert, dont M. Auguste François
a fait une charmante retraite, et qui renferme plusieurs arbres de toute beauté. »
Blidah L'Eglise Saint-Charles.
A une douzaine de kilomètres de Blidah,
- sont les Gorges de la Chiffa,
ces gorges profondes, de la plus sauvage beauté, rappellent, par
les travaux gigantesques,
réalisés par le Génie Militaire, une des plus belles pages de notre construction en Algérie.
- Sur ces montagnes,
sur la route de Blidah à Médéah, au pied d'un ruisseau appelé Le Ruisseau des Singes,
est une auberge excellente, qui offre au visiteur
des gorges, les moyens de se rafraichir,
et de déjeuner même très confortablement.
Cette même année, - M. Achille Fillas, dans son livre Géographie Physique de l'Algérie,
nous donne quelques statistiques sur la ville et sur l’arboriculture.
- Statistiques 1862 :
- Population 5.550 européens 2.531 Indigènes.
- Sous-Préfecture, Mairie, Tribunal de Première Instance, justice de paix,
église, écoles de garçons et de filles tenues par des congrégations,
institutions laïques, école protestante, caserne d'infanterie et de cavalerie,
haras, dépôt d'étalons, théâtre, bureau télégraphique, direction des postes.
Blidah Hôtel du Ruisseau des Singes.
L'arboriculture,
- prend dans la banlieue de Blidah, de très grands développements,
on plante chaque année une quantité considérable d'arbres fruitiers.
- L'oranger est l'objet de soin particulier et constitue une industrie spéciale :
- l'exportation des oranges, qui en Europe même, ont une réputation justement méritée.
Hôtel du ruisseau des Singes
- Parmi les variétés, et elles sont nombreuses, on distingue :
- l'orange franche,
la seule cultivée chez les Arabes, mais avec des nuances infinies dans la finesse de l'écorce et du gout.
- Les limons ou citrons
de diverses grosseurs et de formes diverses, et enfin,
les cédrats, qui ne sont bons qu'a être confits.
- Statistiques :
- les orangeries s'étendent actuellement
sur une superficie de 110 hectares 58 ares 98 centiares,
elles comportent 19.781 anciens pieds d'orangers,
et 12.436 nouvellement plantés.
- Il faut ajouter à cette superficie d’orangers,
celle qui abrite les plantations de citronniers,
et qui comportent 4.119 citronniers, 2.026 limoniers,
265 cédratiers et 2.148 orangers chinois.
- On évalué à plus de 35.000, les jeunes plants
qui se trouvent à l'état de
poudrettes dans les jardins.
En Mai 1865,- lors de la visite de Napoléon III à Blidah, la commune comprenait quatre annexes :
Joinville, Montpensier, Dalmatie, et Beni-Méred, sa population était de 11. 563 habitants.
L'Empereur à Blida
- Le 11 Mai 1865, à 9heures et demi,
le train impérial, qui avait quitté Alger à 8 heures, arrivait dans la gare de Blida.
- L'Empereur, accompagné de son état-major et d'une suite nombreuse,
est aussitôt monté en voiture, et s'est dirigé vers la ville, où il a été reçu aux portes de la ville,
par M. Borély-La Sapie, Maire de Blidah, et par M. Ausone de Chancel,
Sous-préfet de l'arrondissement.
Blidah La Porte Bizot.
M. Borély La Sapie - a prononcé le discours suivant, en présentant à l'Empereur les clefs de la ville,
qui étaient sur un beau cousin de velours portait par un Indigène.
« Sire, j'ai l'honneur d'offrir à votre Majesté les clefs de la ville et de lui présenté le conseil municipal »
- Puis commence un long discours,
qui sera suivit par un autre prononcé par M. de Lhoys, Président du tribunal civil.
- L'Empereur,
remerciât les deux intervenants, et entre dans la ville par la Porte Bab-El-Sebt.
- La décoration de cette porte,
transformée en arc de triomphe, offrait un heureux mélange d'armes étincelantes,
et de modestes instruments agricoles, avec des fleurs d'orangers, on avait eu la poésie d'écrire,
sur le fronton de l'arc de triomphe, le nom de l'Empereur.
- Le même gout, la même pensée avait présidée aux décorations de l'intérieure de la ville,
toutes les rues étaient ornées de trophées, d'oriflammes et de fleurs.
- Le spirituel rédacteur en chef du journal local, Le Tell,
M. Philibert Blache, publiera dans dans son article du 13 Mai 1865 :
«
Scipion, mérita le surnom d'Africain, Napoléon III est digne de porter celui d'Algérien. »
Blidah La rue d'Alger.
- L'Empereur s'est rendu à la nouvelle église Saint Charles,
belle et spacieuse, où, M. le curé de Blidah, assisté d'un nombreux clergé venu des environs,
l'a reçu sur le perron, autour duquel étaient groupés, sur la place Saint-Charles, les enfants
des deux sexes des Ecoles Chrétiennes, puis monsieur le curé, prononça une allocution.
Nota :
Les écoles chrétiennes comprenaient 400 enfants dirigés par Sœur Paul,
qui faisait office de Sœur Supérieure.
- L'Empereur fit un petit détour, pour visiter le Haras, puis prit le chemin de la gare.
En fin de visite, l'Empereur a serré la main du Maire de la ville,
en le remerciant de son bon accueil et en lui remettant une somme de 1.000 francs pour
le bureau de bienfaisance et la société de secours mutuels.
- Il était prés de midi, quand l'Empereur a quitté Blidah, pour se rendre à Médéah.
Blidah Square Boulevard de Metz.
Merci à Philippe Coudeyrat.
La visite de la Ville de Blida se poursuit sur la page suivante.
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