Les Petits Villages pendant la présence Française en Algérie
Gouraya
Les transports.
A Gouraya,
- sous la direction de Charles Plançon se crée la Compagnie des Messageries du Littoral,
avant 1914, la Compagnie remplace ses diligences par des autobus
Berliet ayant une capacité de 125 places.
- Il y avait aussi des indépendants :
- Un marseillais d'origine génoise M. Isnardi.
- Un catalan, M. Sitgès,
établi sur le premier des huit promontoires de la commune, à l'est,
promontoire historique, c’est là, que dans la nuit du 22 au 23 octobre 1942,
le général Wayne Clark arriva avec le sous-marin le Seraph pour
rencontrer « les Conjurés d'Alger » et le consul Robert Murphy,
quinze jours avant le débarquement anglo-américain du 8 novembre 1942.
L'armateur Sitgès
est à l'origine du peuplement espagnol du Lcvante et d'Andalousie
émigré
en Oranie et dans l'Algérois, sa personnalité et son activité expliquent
sans doute
les 102 Espagnols relevés dans les statistiques de 1906 dans
une commune qui est à plus de 400 km d'Oran.
- Le premier concessionnaire automobile de Gouraya, M. Lorcnzo,
état établi dans la très proche vallée de l'Oued Messelmoun,
c’était sans doute un Espagnol naturalisé.
- La plupart des Espagnols étaient des pêcheurs,
parfois des charbonniers, mais surtout des mineurs.
Stéphane Gsell narre dans son récit sur les fouilles de Gouraya, l’histoire de la maison du charbonnier : « Sur un promontoire situé à environ six cent mètres à l’est de la presqu’île qui porte la ville,
des tombes ont été ouvertes en 1891, d’autres, il y a fort longtemps déjà.
L’une d’elles est appelée dans le pays la maison du charbonnier, pendant plusieurs années elle a servie
de demeure à un troglodyte espagnol, venu dans la région de Gouraya pour y faire du charbon.
C’est à cet endroit, que M. Wierzejski,
conservateur du Musée d’Alger et moi avons entrepris des fouilles en février 1900, la tombe se composait
d’un puit de 2m de profondeur, sans escalier, et d’une chambre où était déposé le mort. »
Coupe d'un tombeau punique de Gouraya.
Les Mines de fer et de cuivre.
- Les Espagnols n'étaient pas les seuls mineurs à Gouraya,
Il y avait eu des Anglais, pas nombreux, mais qui avaient laissé des traces,
car la ferme Sitgès
s'appelait également la « Ferme des Anglais » à cause des deux tombes situées de l'autre côté
de la route nationale.
- Mais il y avait aussi des Français, comme le montre les registres de la commune de Gouraya.
Il est spécifié sur le premier acte de naissance
que lors de la déclaration de naissance d’un enfant de sexe féminin,
prénommée Arcellier Angeline Emilie, née le 30 Août 1876,
que son père Edouard Arcellier, résidé dans une maison appartenant à
la Compagnie des Forges de Chàtillon et Commentry.
- Dans un rectangle,
à l’ Ouest d’Alger, dont les largeurs seraient délimitées :
à l’Ouest, par les villes de Ténes et Orléanville, et à l'Est par la Capitale et la ville de Médéah,
et sa longueur au Sud par les villes Orléanville et de Médéah,
on pouvait compter plus dix mines de fer, cinq de cuivre et une de zinc,
dont les rendements étaient très variables.
Action de la compagnie des mines de fer de Larrath.
- Parmi les premières concessions allouées figure
la Compagnie de Chàtillon-Commentry et Neuves-Maisons
dont l’histoire remonte avant 1847 :
- Aux archives Nationales,
on retrouve certains documents (inventaires détaillés) qui remontent à 1832 et proviennent de
la société Bouguéret,
Martenot et Cie, résultant d'un regroupement de maîtres de forges
du Châtillonnais et de l'Allier.
A l'une de ces deux entreprises, est attaché le souvenir du maréchal Marmont qui dès 1819
introduisit les procédés anglais de conversion de la fonte dans sa forge de Sainte-Combe (Côte d'Or).
Cette société deviendra l'une de nos plus importantes entreprises sidérurgiques,
Il s'agit de l'ancienne Compagnie des forges de Châtillon-Commentry et Neuves-Maisons dont
les usines, étaient situées dans le nord et l'est de la France, elle sera reprise en 1979 par Usinor,
après la restructuration du groupe Chiers-Châtillon.
- Une des causes de la véritable prospérité de Gouraya, c'est son voisinage avec la mine de cuivre exploitée
comme la mine de fer d'Aïn-Sadouna par la Compagnie de Chàtillon-Commentry et Neuves-Maisons.
- Le minerai de fer, riche, mais très dispersé,
était embarqué, dans un premier temps au large de la Première Pointe :
Ras El Roumi,
les barges partaient du tout petit Port des Mines, plus tard, avec l’augmentation de la production de fer
et de cuivre, un système de wagonnets souvent aériens, transporte ledit minerai des communes
de Gouraya et de Villebourg vers les deux embarcadères du Cap Lahrat.
Cable aérien pour le transport du minerai de fer.
La Terre.
- Avec les mines, il y avait l’agriculture, et en particulier les vignes.
- Le gouverneur Général Jonnart,
Fils de notaire, à le goût de la terre, sa politique agricole sur cette terre d’ Algérie, est la transposition de
celle des départements de métropole.
Il provoqua la constitution de sociétés coopératives de vinification, aux quelles, il octroya des subventions
et des avances à faible taux intérêt, enfin, 1905 se crée la première cave coopérative algérienne, dans
le petit village de Dupleix, bientôt suivie par celle de Couraya, ces caves groupèrent les petits viticulteurs,
trop mal outillés, jusque là, pour fabriquer de bons vins,
un quart de siècle avant l'inauguration de
la moyenne des caves coopératives du Sud de la France.
- Les viticulteurs algérois,
reçoivent le renfort de leurs homologues charentais chassés de leur
pays par la crise du phylloxera.
- Stéphane Gsell, donne quelques détails sur la création des premières vignes :
« A environ trois cents mètres au Sud Est du promontoire de
Sidi Brahim, au-delà de
la route française du littorale, sur une petite pente qui s’incline doucement vers la mer,
il a été découvert, lorsqu’on a défoncé le terrain pour y établir des vignes, un cimetière punique.
Le propriétaire,
ne voulant pas être retardé dans ces travaux agricole, se garda bien d’ébruiter la chose et
continua ses travaux de défrichement pour y planter ses vignes, cette plantation se trouvait
à l’Ouest de l’ancienne concession
Bonnefoy, qui appartient aujourd’hui à la famille Frappa.
»
Gouraya La cave coopérative en 1912.
Les maraîchers espagnols- qui continuent d'affluer du Levante et des Baléares,
importent leur supériorité technique, ils vont complètement transformer le sol même du Sahel algérois
qui pourra produire en 1908, trois récoltes de tomates, quand l'hiver est relativement clément.
- Favorisé par un microclimat,
le bananier des Canaries qui a peut-être transité par le littoral d'Andalousie,
comme les palmiers du bordj Gouraya qui sont les mêmes que
ceux d'Elche, donne des fruits comestibles
très appréciés, vers 1908, à l'époque de Jonnart, des plants provenant d'un jardin de Gouraya et de Bérard
sont emballés par un employé du Jardin d'Essai d’Alger et exportés en Palestine.
Hôtel du commerce où Hôtel Azema.
La visite du Village de Gouraya se poursuit sur la page suivante..
Les Petits villages d'Algérie